Initiative | | 02/02/2017
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A la ferme des Meuniers de Villeneuve-le-Roi, l’entraide intergénérationnelle sème la confiance

A la ferme des Meuniers de Villeneuve-le-Roi, l’entraide intergénérationnelle sème la confiance

Des chevaux, des ânes, des moutons, des volailles, des poules, des lapins et des abeilles dans leur ruche… A Villeneuve-le-Roi, la ferme du parc des Meuniers offre un petit coin de nature et accueille plusieurs structures d’insertion sociale depuis une vingtaine d’années. C’est le cas de l’EDI (Espace dynamique d’insertion) qui accompagne des jeunes de 16 à 25 ans en échec scolaire ou ayant eu des problèmes avec la justice. 

80 jeunes s’y rendent chaque année par petit groupe d’une vingtaine, pour prendre part à la vie de la ferme, du jardinage à l’entretien des animaux en passant par la cuisine et la couture.  “Les ateliers favorisent l’insertion dans le groupe, c’est le point de départ dans l’accompagnement du jeune”, explique Fabrice Bugnicourt, responsable de l’EDI. Et les animaux contribuent à cet apaisement. “Ils permettent de réguler la fougue de certains jeunes. L’animal, ils doivent apprendre à s’en occuper bien sûr, mais c’est également un véritable outil de travail.” En plus de l’exploitation agricole et des animaux sur place, les jeunes peuvent aussi s’essayer à la cuisine, l’informatique, la vente… Objectif : faire naître un quelconque projet professionnel pour les stagiaires.

A l’atelier de couture, les stagiaires, filles comme garçons, confectionnent pochette, porte-monnaie, mouchoirs… des objets qui sont ensuite vendus chaque weekend. Solène, 18 ans, se concentre sur son tricot de laine. Il y a deux ans, elle a arrêté l’école. Sa formation professionnelle aux métiers de la mode l’ennuyait. “On faisait toujours la même chose“, explique-t-elle. Après un stage en coiffure et en boulangerie, elle est arrivée à la ferme il y a six mois avec l’idée de se former à la vente, et tous les weekend, elle accueille des groupes de visiteurs. “J‘adore le relationnel.” Ici, chaque jeune a le droit à un suivi personnalisé. Et si on ne trouve pas sur place, l’équipe pédagogique s’arrange toujours. Fabrice se souvient d’une jeune stagiaire qui travaillait à mi-temps à la ferme et le reste du temps dans un salon de coiffure de Villeneuve-le-Roi pour réaliser son rêve de devenir coiffeuse. “On peut tout faire ici!”

L’atelier couture de la Ferme, où se retrouvent les jeunes stagiaires.

Une rencontre intergénérationnelle

Les jeunes stagiaires ne sont pas les seuls bénéficiaires de ce programme. Ils  travaillent conjointement avec des “meuniers” (une appellation maison pour dire bénévoles), pour la plupart de jeunes retraités qui trouvent un certain épanouissement à la ferme. C’est le cas de Nadine, 72 ans, ancienne employée de de la Caisse d’allocation familiale.”Quand on est retraité, on a plus trop de statut social“, témoigne-t-elle. “Quand je me lève le matin et que je me dis “Je n’ai rien de prévu aujourd’hui”, je viens à la ferme. Je sais qu’il y aura toujours quelqu’un ici, même le dimanche.”  92 “meuniers” apportent ainsi leur aide, leur expérience et leur soutien à ces jeunes, jouant le rôle de parrains et marraines. “Toutes ces choses qu’on arrive à faire, ne sont possibles que parce que l’on a ce travail en réseau avec les meuniers pour avoir des multi-compétences“, insiste Fabrice. Et si les bénévoles apprennent beaucoup aux stagiaires, c’est un véritable échange qui se crée entre les deux générations. “Un jour, on m’a demandé de préparer un Colombo, parce que j’ai des origines guyanaises, explique Solène. Je leur ai appris, ils étaient trop contents!

Des liens affectifs se créent. “Ce sont des jeunes qui manquent parfois d’affection, souligne Fabrice. Parfois, certains appellent le parrain “mamie” ou papi”. Et lorsqu’il est l’heure de quitter la ferme, il y a parfois des pleurs, poursuit-il. Il faut savoir mettre des limites.” Solène sait qu’elle devra quitter la ferme un jour ou l’autre. Elle a envoyé des CV à plusieurs boutiques et espère décrocher un contrat dans la vente. Ici, elle a retrouvé confiance en elle, mais elle appréhende son départ, “Même si je pars, je pourrais toujours revenir à la ferme, pour rendre visite.”

Quelques exemples des objets réalisés par les jeunes stagiaires, destinées à la vente pour les visiteurs.

 

 

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