L’épicerie solidaire de Saint-Maur-des-Fossés, Terre’Anoé, participait début juin à la grande collecte nationale organisée par l’association nationale des épiceries solidaires, l’Andes, en partenariat avec le Simply Market local. Bilan : 3000€, soit l’équivalent à quatre mois de dépenses en produits frais pour les bénéficiaires.
«Vous aimez choisir ce que vous achetez ? Vos voisins aussi !». Plutôt que de tendre un sac à l’entrée du magasin aux clients pour qu’ils y déposent un paquet de pâtes ou une boîte de conserve, l’Andes a innové cette année en proposant un code barre à scanner en caisse, créditeur de 2 € sur le compte de l’épicerie solidaire la plus proche du magasin participant. Une collecte dématérialisée qui a séduit Cyprien venu faire ses commissions au Simply Market de Saint-Maur-des-Fossés, au cœur du quartier d’Adamville. «Déjà que je n’aime pas faire les courses pour moi-même, je n’ai pas très envie de le faire pour les autres, alors, j’approuve ce système qui ne demande que quelques secondes en caisse et ne m’impose pas de passer plus de temps dans le magasin», commente le client pressé. Le journaliste et chroniqueur TV Jérôme Bonaldi, président de l’Andes, a usé de son bagout pour faire participer les clients du magasin.
L’épicerie solidaire bénéficiaire de cette collecte, Terre’Anoé, a ouvert fin novembre 2016 et n’est située qu’à quelques minutes du magasin, sur le boulevard de Créteil. Animée par une quarantaine de bénévoles, cette structure vient en aide à 51 familles en difficulté qui peuvent bénéficier pendant quatre mois d’accompagnement de produits nettement moins cher que leur prix réel. «Nous recevons les bénéficiaires deux fois par semaine, le mardi après-midi et le jeudi matin. Pour pouvoir leur proposer des produits, nous nous rendons dans ce magasin pour acheter 200€ de produits frais chaque semaine. Ils nous donnent également les fruits et légumes encore consommables mais qu’il ne vendent plus. Nous parvenons ainsi à boucler le budget grâce aux subventions de la ville, du département et de l’Andes. Des entreprises participent également de temps en temps à l’achat de matériel (informatique, cuisine)», explique Martin Weber, le trésorier de Terre’Anoé.
Pour Youssef Rokbi, le directeur du magasin, le don systématique de nourriture non vendue mais encore consommable a nécessité une réorganisation logistique à coût zéro. «Nous avons aménagé un lieu de stockage et sensibilisé les personnes travaillant dans le supermarché. Ainsi par exemple, lorsqu’un collaborateur sort un lot de quatre pots de yaourt et que l’un d’entre-eux s’est cassé, ils doivent mettre les trois restants de côté et non les jeter. Nous tâchons également d’assurer un minimum de traçabilité des produits.»
Cette opération mise en place l’an dernier pour la première fois avait permis de récolter 60 000€ sur l’ensemble des magasins participants. Un succès en demi-teinte expliqué par la forme inhabituelle de la collecte. Cette année encore, les gains de cette action risquent d’être relativement bas étant donné que seule une quinzaine de supermarchés ont ouvert leurs portes aux épiceries solidaires, le Simply Market de Saint-Maur étant le seul commerce francilien a avoir accepté. «L’année prochaine nous tenterons de frapper plus fort en demandant à nos commerciaux de convaincre davantage de responsables de magasins de participer», s’engageThomas Descroix, directeur commercial de Pepsico, partenaire de l’Andes, qui était sur le terrain pour lancer la collecte.
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