Au 131 de l’avenue de Paris à Villejuif, les 2000 m2 d’un ancien garage carrosserie accueillent un collectif d’artisans allant du forgeron au maroquinier en passant par les techniciens du son et de la lumière, ainsi qu’une ressourcerie du spectacle qui récupère du matériel d’éclairage, de son, mais aussi des décors, pour les revaloriser. Ce drôle d’endroit, baptisé Le Chêne,
accueille aussi régulièrement des artistes en résidence, des expositions, des ateliers, en faisant un lieu de création culturelle tenu principalement par deux associations, La Ressourcerie du spectacle et Les Clefs du feu.
Destiné depuis plusieurs années à être reconverti en foyer de travailleurs, le site fait l’objet d’un portage par le Saf. C’est dans ce contexte de mutation urbaine que les artisans et artistes ont signé une convention d’occupation de trois ans avec l’ancienne municipalité, en juin 2013. Arrivée à échéance en juillet 2016, la convention n’a pas été renouvelée et en décembre une assignation en justice a donné lieu à une ordonnance de restitution des lieux. L’huissier est passé le 19 janvier et les occupants ont jusqu’au 2 février pour quitter les lieux. Sur les raisons qui ont conduit à ce déménagement précipité et très compliqué à gérer en raison de l’important stock de matériel, occupants et commune ont chacun leur regard.
“Nous aurions aimé pouvoir dialoguer avec la ville pour trouver une solution. Nous souhaitions une convention intercalaire pour poursuivre nos activités et ne pas mettre nos salariés au chômage, jusqu’au début effectif des travaux. Nous n’avons même pas reçu l’assignation pour aller au tribunal en décembre et n’avons donc pas pu nous défendre. Heureusement que nous avons un réseau solidaire pour trouver des lieux de stockage d’urgence mais nous n’avons pas de lieux de travail et c’est cela qui nous préoccupe. Nous avons des pistes à Anthony, Montreuil et Vitry-sur-Seine, mais pas dans l’immédiat et si nous n’avons pas de lieu pendant un an, l’activité ne pourra continuer“, s’inquiète Mathias Ratier, président de la Ressourcerie du spectacle.
“Nous avons pris le dossier dans les règles et prévenu dès décembre 2015 que la convention précaire arrivait à son terme en juillet 2016. L’ancien foyer Adoma Alexandre Dumas doit être en partie relocalisé sur ce site et un groupe scolaire doit s’installer à sa place, afin d’absorber les créations de logements prévus dans Campus Grand Parc. Tout s’enchaîne donc. Le permis de ce foyer est déposé et les travaux vont commencer dans l’année. En outre, nous n’avons malheureusement pas de terrain assez grand à proposer en contrepartie à ce collectif”, indique-t-on au cabinet du maire.
“Le 9 décembre dernier, le conseil municipal a voté, à la demande du maire et du SAF, une prolonguation du portage foncier pour un an : il n’y a donc pas le feu”, regrette de son côté le groupe écologiste.
Excellent article ! Toutefois , une petite correction : comme il est dit d’ailleurs tout à la fin de l’article, le site n’appartient pas à la ville , mais au SAF. La Ville n’est donc pas fondée à demander l’expulsion, seul le propriétaire , le SAF, peut le faire, et c’est lui qui a proposé de proroger le portage d’un an , sans doute, entre autres raisons, pour laisser au Chêne le temps de se retourner. Cette prolongation court jusqu’au 9 décembre 2017, il n’y a en effet pas le feu…
Il y a plus grave. En conseil municipal du 9 décembre évoqué dans l’article, le maire a précisé, sur une question du groupe écologiste et associatif L’Avenir à Villejuif, que c’était bien le SAF qui demandait à la justice l’expulsion. Or la décision de justice (suite à une audience dont Le Chêne n’avait pas été averti !) correspond bien à une assignation de la Ville, qui a été niée aux élus : le maire aurait donc menti ?
Plus de détail ici : http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article693
Corrigé, merci
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