“Non au projet” La banderole apposée devant le collège Saint-Exupéry de Vincennes est on ne peut plus claire, qui répond à la décision de transférer les 650 élèves à Vitry-sur-Seine jusqu’à Noël (ils iront ensuite à Saint-Maur-des-Fossés) après la découverte de solvants chlorés liés à l’ancienne activité industrielle du site.
« C’est une catastrophe qui nous tombe dessus, on a été averti en extrême dernière minute. Hier soir, les enfants sortent du collège avec une feuille expliquant que le collège déménage dans l’urgence pour cause de danger sanitaire. On voudrait qu’il y ait une concertation avec les parents d’élèves, des discussions pour prendre le temps de décider, voir s’il y a vraiment un danger immédiat ou si l’on peut attendre jusqu’à Noël. Pour les élèves, c’est presque la fête d’aller prendre le car pour aller jusqu’à Vitry mais ils n’ont pas bien compris ce qui allait leur arriver. C’est inadmissible! La solution la plus envisageable serait de construire des préfabriqués pas loin de Vincennes », réagit Karine, mère d’un élève de 6ème.
« On est abasourdi parce que cela nous est tombé dessus sans qu’aucune information n’ait plus filtrer avant. En même temps on nous dit qu’on va fermer l’établissement et en même temps on nous dit qu’il n’y a pas de risque urgent donc on a du mal à s’y retrouver ! », abonde une autre mère de collégien.
« Il est hors de question que nos enfants prennent le bus pour aller à Vitry parce qu’il va falloir qu’ils se lèvent plus tôt et ils ne pourront plus faire leurs activités extra-scolaire. Quand on sait qu’il y a des particules dangereuses qui flottent dans l’air, on est inquiet mais je pense que ça existe depuis les années 70 et que la décision est tombée d’un coup sans prévenir », s’agace encore Daniel, un autre parent.
Du côté des élèves, l’idée de se lever plus tôt ne réjouit pas non plus. «C’est un peu n’importe quoi, on est pas content. Surtout avec l’histoire des bus, ça nous prendra plus d’une heure pour y aller, on va devoir se lever plus tôt», lâche Nicolas, élève de 5ème.
« On a déménagé à Vincennes, ce n’est pas pour avoir une école à Vitry ! Sinon on habiterait dans cette ville. Le matin, si on commence à 8 h, on devra se lever à 5 h, on aura au moins une heure et demie de car pour y aller. On est très triste de quitter le collège et on ne veut pas aller à Vitry, on a peur que nos amis partent un peu partout dans d’autres collèges, on ne sait pas trop ce qui va se passer, on est très peu informé », témoignent à leur tour Rose et Camille, élèves de 4ème
Ce mardi 14 novembre, les fédérations de parents d’élèves Peep et Fcpe du collège ont été reçues en urgence, à leur demande, par Evelyne Rabardel, vice-présidente du Conseil départemental du Val de Marne en charge des collèges. “Notre première demande portait sur la communication des résultats et rapports techniques d’analyses et sur celle de la recommandation de l’ARS. Ces documents ne nous ont pas été transmis, le Conseil n’ayant pas compétence à diffuser ces analyses et nous renvoyant vers l’ARS. (…) D’après le Conseil Départemental, l’analyse montre que les taux de pollution dépassent les seuils admis dans la majeure partie des locaux du collège, ce qui ne permet pas le maintien des élèves dans l’établissement. (…) A une question portant sur la recherche d’autres polluants que le trichloréthylène (métaux lourds, cyanure…), il nous a été répondu que de telles recherches avaient bien été effectuées et que les résultats étaient satisfaisants. L’eau du robinet a été également analysée“, rapportent les fédérations dans un communiqué commun.
Un aménagement sur 4 jours pendant la période Vitry ?
Durant leur entrevue, les fédérations se sont aussi vues indiquer que l’ancien collège Monod répondait “aux exigences de sécurité nécessaires à l’accès de 13 bus scolaires” et que “l’Inspection d’académie, avec la direction du collège, étudie à l’heure actuelle de nouveaux emplois du temps de façon à condenser les enseignements sur quatre jours, avec une amplitude horaire réduite.”
Les parents d’élèves proposent Paris 12e
De leur côté, les représentants des parents d’élèves ont indiqué qu’ils “refusaient la solution de Vitry, site trop éloigné de Vincennes“, considérant “que toutes les pistes n’ont pas forcément été explorées, notamment sur le 12e arrondissement de Paris et sur Vincennes même”. “Pour Paris, le Conseil Départemental s’est engagé à examiner cette solution dès demain“, indique le communiqué des parents qui ont aussi réclamé la mise en place accélérée d’un collège modulaire.
“Se basant sur son expérience, le Conseil Départemental nous a fait part de délais incompressibles (dépôt et instruction du permis de construire, étude et fabrication des modulaires, montage, identification des réseaux et raccordement). Soit environ 6 mois. Pour diminuer sensiblement les délais, il faut un engagement total du Préfet et de ses services lors de l’instruction du dossier. Par ailleurs, le projet ne peut démarrer sans que le terrain soit officiellement désigné, ce qui n’est toujours pas le cas“, rapportent encore les parents.
D’autres demandes ont été discutées. “Par ailleurs, nous nous sommes fait le relais des différentes interrogations des parents :
• l’absence de cours pendant une semaine et la responsabilité engagée : la décision a été prise en accord avec l’éducation nationale (délai nécessaire pour déménager le collège).
• Par rapport à la sécurité des élèves au moment du regroupement devant les cars dans le contexte de l’Opération Sentinelle : la ville de Vincennes et la ville de Vitry ont prévu la mise d’un encadrement répondant à la problématique.
• Sécurité dans le RER A : le projet étant plus lointain, il est en réflexion. La gratuité des transports est également à l’étude.
• Concernant les articles évoquant la présence de radioactivité aux abords du collège Pissarro de Saint-Maur, nos interlocuteurs ne sont pas au courant du problème. Après recherche, un article de l’IRSN (Institut de radioprotection et de santé nucléaire) semble montrer que le danger est écarté.
• Le risque sanitaire semblant avéré, nous avons demandé si une enquête épidémiologique sera engagée et si un suivi sanitaire est prévu : le Conseil départemental nous renvoie à l’ARS“, détaille le communiqué Fcpe-Peep.
Une manif avant la réunion avec les parents
Ce soir, une grande marche est organisée de 18h à 18h30, de la mairie de Vincennes jusqu’à la salle Georges Pompidou rue de Fontenay, où se déroulera une réunion d’information à 18h30 en présence de la nouvelle maire Charlotte Libert-Albanel, qui démarre son mandat sur des charbons ardents… Ce matin, une conférence de presse a également été convoquée d’urgence en préfecture.
Il y avait surtout urgence à l’information et la concertation, le problème n’est pas Vitry ou autre, mais bien une administration qui s’est emballée et c’est ridicule! Combien va couter ce principe de précaution inutile en plus de la colère des familles? C’est pas le meilleur moment pour le département de faire de telles bourdes…
Espérons que VINCENNES appliquera la même solidarité quand il y aura un problème à VITRY.
Pourquoi ne pas installer un collège temporaire sur l’esplanade du château près de la garde républicaine ?
Un problème bénin est monté en épingle au nom du sacro-saint principe de précaution .. Société d’assistés qui a peur du moindre petit dysfonctionnement.! Amusant de voir les bobos-Marcheurs de Vincennes tremblant à l’idée que leurs pauvres petits pourraient aller à Vitry! ‘est ce pas pourtant une ville capitale du “street-art ” , “populaire ” et ouù il fait bon vivre….
Ce n’est pas une question de ” bobo” ou de situation de ville et votre remarque est très intolérante
C’est juste l’inquiétude légitime de parents et d’enfants
c’est la question de faire faire a des enfants très jeunes des transports importants chaque jour, de leur faire perdre leur repères quotidiens de disperser les camarades et tout cela dans une précipitation totale
cela serait la même chose pour les enfants de Vitry s’ils devaient venir à Vincennes
les parents auraient je pense la même inquiétude.
Je n’habite plus Vincennes depuis 3 ans déjà, mais j’y ai passé 22 ans de ma vie dans le quartier “Kodack”, suite à ma retraite. J’ai très bien connu un principal de ce collège dans les années 1995 et me suis rendu maintes fois dans ces locaux. Que je sache, cette pollution remonterait aux années 1970….apparemment sans conséquences avérées. Ancien principal de CES et proviseur de lycée, je partage l’inquiétude des élèves et des parents, leur stupéfaction devant une annonce si subite et brutale. Mon expérience du quartier Kodack me conduirait à penser qu’il est encore plus dangereux de céder à la tentation de l’urgence absolue et que le principe de précaution me paraît exagérément interprété. L’idée de se donner un délai jusqu’à la rentrée de Janvier pour trouver une solution plus raisonnable qu’un transfert quotidien à travers une banlieue particulièrement encombrée….. mériterait d’être prise en compte. Mais dans le monde d’aujourd’hui que ne ferait-on pas pour se dégager de toute prise de responsabilité. Une administration obtuse et parfois des dirigeants locaux sous pression ….tout cela conduit à des situations ubuesques.
la décision du CD94 semble soudaine et brutale mais elle est la conséquence du désormais incontournable “principe de précaution”.
Aucun élu ne prendra le risque de se voir accusé de négligence si des conséquences sanitaires se révèlaient suite à l’exposition des enfants a cette pollution. Cependant si un gamin de 11 ans se fazit agresser dans le RER en allant au collège à St Maur, qui accusera-t-on d’avoir mis nos enfants en danger?
Si les seuils de toxicité ne dépassent que faiblement les taux fixés par l’ARS , pourquoi ne pas attendre la rentrée de janvier pour trouver une solution plus adaptée de celle de Vitry?
Le danger pour les élèves de faire 2 heures de car chaque jour, voire de prendre les transports en commun pour des petits de 6ème, n’est-t-il plus important que de rester sur place pendant les 4 ou 5 semaines qui nous séparent des congés de Noel?
n’est-il pas possible d’installer en urgence (le codes des marchés publics prévoit les situations d’urgence) des Algéco sur le site de l’ancienne cité industrielle ou sur la place Carnot comme lorsque la ville avait installé un école maternelle provisoire suite au problème Kodak?
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