Alors que les salariés de la Maison d’accueil spécialisée de Bonneuil-sur-Marne, qui accueille des personnes handicapées, sont en grève totale illimitée depuis vendredi,
et que l’ensemble des 40 résidents ont dû être évacués dans différents hôpitaux durant le weekend, les personnels de la MAS d’Alfortville se sont mis à leur tour en grève reconductible depuis ce lundi matin. Une partie des résidents de la MAS d’Alfortville ont été évacués ce jour. L’Apajh 94 (Association pour l’accueil des jeunes handicapés) a reçu une délégation de salariés d’Alfortville ce lundi. “Mais la direction a indiqué qu’il n’y aurait aucune négociation avant la reprise du travail. La situation est bloquée, il n’y a aucune ouverture, indique Mimouna Dos Santos, déléguée CGT.
Les personnels des deux MAS défendent les mêmes revendications, dénonçant des conditions de travail dégradées liées à un manque de personnel, un non-remplacement des agents et des restrictions sur les moyens matériels (draps, gants, serviettes…). “La situation est d’autant plus grave que les résidents sont en danger avec un taux d’encadrement parfois en dessous de 0,15 par résident“, précise la CGT.
Ce mardi, les personnels des deux MAS ont indiqué qu’ils reconduisaient la grève et préviennent que leurs collègues de l’IME de Villejuif débrayeront également de 10 heures à 11 heures.
Les pensionnaires handicapés ont été transférés dans différents hôpitaux, de Créteil à Villeneuve-Saint-Georges. “Mais il y a déjà eu des appels pour venir les chercher“, indique Mimouna Dos Santos, alors que les hôpitaux ont été un peu pris au dépourvu et ne sont pas organisés pour prodiguer le même type de soins qu’en établissement spécialisé.
“La CGT bloque l’accès des établissements aux personnels, rendant impossibles les soins. La sécurité et l’accompagnement des personnes accueillies ne pouvant plus être garantis, l’Agence Régionale de Santé et l’association ont organisé l’accueil au sein d’autres structures sanitaires et médico-sociales du Val-de-Marne, et parfois au-delà du département. 20 résidents restent à la MAS d’Alfortville faute de solution autre. Cette situation est d’autant plus intolérable qu’elle touche des personnes en situation de handicap lourd, nécessitant des soins constants et perturbés par les changements”, dénonce de son côté l’Apajh 94 dans un communiqué. “Les relations entre l’association et les représentants des syndicats n’ont jamais été rompues et pourtant les négociations avancent bel et bien. Cette évacuation est vécue très difficilement par les personnes qui ont dû quitter précipitamment leur lieu de vie et ne comprennent pas pourquoi. Les familles ne peuvent pas toutes assumer un proche avec un handicap lourd. Cette évacuation est aussi durement vécue par beaucoup de professionnels de l’établissement de Bonneuil, et de la MAS Robert Séguy, à Alfortville”, estime Serge Duconget, directeur général de l’association APAJH Val-de-Marne. « L’APAJH 94 est consciente des difficultés. Des mesures ont déjà été prises ; d’autres font l’objet de négociation dans le cadre des budgets alloués par les tutelles, car notre association à but non lucratif n’a pratiquement pas d’autres ressources que les dotations de l’Etat et du Département », ajoute Christian Fournier, président de l’APAJH Val-de-Marne, dans leur communiqué commun.
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Ce conflit succède à celui de l’APOGEI 94 et porte les mêmes stigmates. Le modèle économique et managérial pratiqué au sein des associations est à bout de souffle et parfois accru par la perversité d’ une partie de la hiérarchie. A tous les étages de ces “entreprises c’est la négation du bon travail au service des résidents par des personnels en nombres suffisants reconnus et payés correctement.
Les financeurs que dont le Département 94 et l’Etat au travers de l’ARS 94 et de la Préfecture doivent prendre la main et organiser une table ronde revisitant ce modèle économique et social en redonnant du sens et de l’éthique à cette profession. C’est vers une maîtrise publique qu’il faut aller car tant qu’a financer la totalité de ces associations autant les contrôler totalement.
Quel est la position du député d’Alfortville??
Ne serait- il pas temps que le Préfet ou les services habilités se saisissent du dossier. L’Apajh faillit à ses devoirs et obligations envers des personnes démunies, et pour lesquelles la priorité est une assistance et un accompagnement au quotidien (on parle majoritairement de personnes handicapées mentales). Si l’Apajh est plus soucieuse de rémunérer généreusement ses cadres incompétents, au détriment de ses petites mains des MAS et de la qualité de vie des résidents. Que chacun prenne ses responsabilités et vite.
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