«On ne devient pas surveillant pénitentiaire pour se faire tabasser!» Voilà ce que l’on pouvait entendre dans les rangs des surveillants qui ont manifesté ce mercredi 5 avril devant la maison d’arrêt de Fresnes.
«Nous avions prévu de faire quelque chose il y a plusieurs semaines déjà mais l’agression de notre collègue à son domicile, sous les yeux de sa femme, ça a été la goutte d’eau. Une surveillante de Bois d’Arcy a également été attaquée un peu plus tôt dans la semaine. Qu’est-ce que l’on attend pour renforcer la sécurité sur le domaine pénitentiaire ? Un mort ?», questionne Cédric Boyer, secrétaire local de FO pénitentiaire.
A partir de 18 heures hier, des surveillants ont commencé à se rassembler à l’intérieur du centre pénitentiaire à mesure qu’ils terminaient leur service. A proximité, une dizaine de fourgons de CRS stationne en colonne. Une heure plus tard, les manifestants dressent un tas de palettes et de pneus à l’entrée du domaine, menaçant d’y mettre le feu. Ils sont alors une soixantaine. Parmi eux, des agents d’autres établissements franciliens. «Nous sommes arrivés à un stade où la violence a franchi un cap aussi bien à l’intérieur de la prison qu’à l’extérieur. Si l’on ne fait rien pour stopper cela, ça ne fait que commencer. En cette période de campagne électorale nous souhaitons interpeller les candidats. C’est anormal d’avoir un surveillants par étage pour gérer 140 détenus puisqu’il faut s’en occuper lorsqu’ils doivent aller en promenade, prendre des cours, aller à une audience. Dans le même temps, on rentre dans le centre pénitentiaire comme dans un moulin et le soir, des personnes s’introduisent et lancent des choses aux détenus. Imaginons qu’un jour il s’agisse d’une arme… On nous en demande toujours plus, avec moins de moyens. Nous réclamons une réelle protection», insiste Cédric Boyer.
Reçue dans la soirée par le directeur interrégional des services pénitentiaire de Paris, le directeur de la prison ainsi que le directeur de cabinet du préfet, une délégation de manifestants a obtenu le déblocage d’une enveloppe de 200 000 € pour la sécurisation du domaine. Engagement a également été pris de faire remonter la demande de nouveaux effectifs tous grades confondus. Le passage de militaires de l’opération sentinelle sur et aux abords du centre pénitentiaire a également été évoquée.
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