Environnement | | 02/10/2017
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Le bassin de la Bonne eau évite les crues et soigne la Marne

Le bassin de la Bonne eau évite les crues et soigne la Marne © Michael Lumbroso CD94

Eviter les inondations et filtrer les eaux qui ont ruisselé en ville avant leur arrivée dans la Marne, tel est l’enjeu du bassin de la Bonne eau inauguré ce samedi à Champigny-sur-Marne. Un ouvrage qui marque une étape importante dans le traitement des eaux ruisselantes de tout le bassin versant du Ru de la Lande. Explications

Le Ru de la Lande était, il y a longtemps, un cours d’eau naturel qui cheminait du côté de Champigny et Villiers, pour se jeter, avec son affluent, le Ru de Coeuilly, dans la Marne. Aujourd’hui, ces rus n’existent plus en tant que tels, mais des bassins collecteurs des eaux pluviales sont situés sur leur tracé. Au total, le bassin versant du ru de la Lande, c’est à dire l’ensemble du quartier dont les eaux de pluie finissent par atterrir dans son lit, représente près de 2000 hectares situés principalement à Champigny, Villiers-sur-Marne, le Plessis-Trévise et Chennevières-sur-Marne. 

Quatre ouvrages pour assainir l’ensemble du bassin versant du Ru de la Lande

Afin d’assainir l’ensemble des eaux de ce périmètre, et d’éviter les inondations liées aux épisodes de forte pluie et à l’imperméabilisation croissante des sols en milieu urbain (constructions et routes qui remplacent la terre, laquelle jouait un rôle de filtre et de rétention de l’eau), le Conseil départemental du Val-de-Marne, en charge de l’assainissement, a entrepris en 2007 de construire quatre ouvrages. Tout d’abord deux bassins de rétention des eaux :  le bassin de la Laiterie à Villiers, d’une capacité de stockage de 20 000 m3, en fonctionnement depuis 2009, et le bassin de la Bonne eau, d’une capacité de stockage de 17 000 m3 (destiné à recueillir les eaux de ruissellement d’environ 600 hectares), inauguré ce samedi en limite de Villiers et Champigny. En complément de ces bassins,  une station anti-crue, la station de la Plage à Champigny, est opérationnelle depuis 2011. Au-delà de leur fonction de stockage, les deux bassins ont aussi une fonction filtrante par dégrillage, et de dépollution par décantation naturelle.  Pour achever le dispositif d’assainissement toutefois, une station de dépollution démarrera sa construction fin 2018. Elle traitera les eaux avant leur rejet dans la Marne par décantation lamellaire et traitement UV. Une étape incontournable pour contribuer à rendre la Marne et la Seine baignables d’ici les Jeux olympiques de 2024. 

Le département en appelle à de nouveaux partenaires financiers

Dans son éditorial de présentation du bassin de la Bonne eau, le président du Conseil départemental, Christian Favier, en appelle néanmoins à de nouveaux partenaires financiers pour finaliser le projet d’assainissement complet du Ru de la Lande. “Dans un temps de contraintes budgétaires inédites et d’incertitude institutionnelle, les défis environnementaux exigent de plus en plus des réponses collectives et concertées avec comme objectifs d’offrir à tous un cadre de vie sain et sûr et l’ambition d’un retour à la baignade à échéance 2022-2024″, indique l’élu.

1 400 m3 de béton et 160 tonnes d’acier rien que pour le fond du bassin

A l’échelle du département, le bassin de Bonne eau est le 16e bassin de rétention aménagé. L’ensemble de capacité de stockage des bassins s’élève à 300 000 m3 d’eau. Sa réalisation en 24 mois a donné lieu à un chantier colossal, de 24,7 millions d’euros. Premier bassin en forme de bi-lobe, il allie la résistance d’un bassin cylindrique et une emprise au sol adaptée à la forme rectangulaire des terrains de construction, indique le département. Au total, 29 000 m3 de terre ont été retirés du sol et 10 barrettes (poutres en béton) ont été installées afin d’assurer la stabilité du bassin. La construction du radier (le fond du bassin), épais de pas moins d’1,30m pour résister à la pression de la nappe phréatique, a nécessité 1 400 m3 de béton et 160 tonnes d’acier! Après la pluie, les pompes à vidange vident le bassin avec un débit de 150 à 600 litres par seconde. Des pompes à boues aspirent une partie des dépôts restés dans le fond du bassin.

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