Emploi | | 24/10/2017
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Hulot comme un poisson dans l’eau à Bonneuil-sur-Marne

Hulot comme un poisson dans l’eau à Bonneuil-sur-Marne © Fb

Nicolas Hulot était ce lundi matin en terrain conquis, invité à visiter le nouveau hangar de filiale val-de-marnaise du groupe d’économie sociale et solidaire Ares, dans le port de Bonneuil-sur-Marne, en compagnie de son directeur général, Thibaut Guilluy, candidat LREM au Touquet (62) aux législatives de 2017. 

Sur place, Ateliers sans frontières, un chantier d’insertion du groupe, emploie pas moins de 70 personnes qui reprennent confiance en elles après avoir été malmenées par la vie,  certains comme préparateurs de commandes, d’autres comme opérateurs sur des unités de récupération et revalorisation de matériel informatique.

« Certes nous travaillons dans une structure spécialisée dans l’insertion, mais la qualité des prestations que nous réalisons, nous permettent d’être compétitifs vis-à-vis d’opérateurs privés », insiste l’un des employés, après avoir réussi à capturer une image de Nicolas Hulot dans son téléphone. C’est dans cet entrepôt que des parcs d’ordinateurs vieillissants terminent leur carrière. « Quand le processeur est encore performant, nous pouvons remettre l’ordinateur en l’état et le vendre. Sinon, nous procédons à son démontage, une équipe gère le démantèlement des unités centrales, les cerveaux des ordinateurs. D’autres vont procéder à l’effacement des données informatiques. Nous assurons également la configuration des appareils sous Windows ou sous Linux», ajoute l’employé d’une cinquantaine d’année, qui s’est collé à la compréhension de ces machines depuis quelques semaines seulement.

Dans la plus grande partie de cet entrepôt au cœur du Port de Bonneuil, l’autre partie des salariés en insertion fait de la préparation de commande et de la logistique, principalement pour le fabriquant de chaussures Veja. Ces paires de baskets sont fabriquées au Brésil, à partir de latex acheté auprès de seringueiros, des exploitants d’hévéas de moins en moins nombreux. Une exploitation durable du caoutchouc qui permet de préserver les forêts amazoniennes.

Parallèlement à l’emploi en insertion qui court sur une durée de six mois renouvelables (24 heures par semaine payées au Smic horaire), le salarié est accompagné par un référent du groupe Ares, dans des démarches d’accessions aux droits sociaux, à l’hébergement, ou la gestion de son budget. Le référent définit également avec l’employé son projet professionnel futur. En moyenne, 70 % des employés en insertion trouvent un emploi à l’issue du contrat, ou démarrent une formation qualifiante.

Faire sauter la limite des 30% de recettes commerciales ?

Pour Thibault Guilluy toutefois, cette belle mécanique de chantier d’insertion pourrait pourtant se gripper. Le DG souhaite que la loi évolue, s’appuyant sur une étude réalisée par Eexiste,  un cabinet conseil en impact social créé par Géraldine Guilluy et Christelle Van Ham, qui rappelle “qu’un chantier d’insertion reçoit une aide au poste de 19655 € euros annuels, cofinancée par l’État et le département” mais que le “coût d’un bénéficiaire en atelier ou chantier d’insertion avoisine plutôt les 25 000€”, et que “le mécénat ne finance de son côté que 3 % des ressources des associations en moyenne.”  Le document du cabinet conseil,  évoque également la réduction des fonds européens, régionaux ou communaux et regrette l’interdiction pour les ateliers et chantiers d’insertion de développer des recettes commerciales supérieures à 30% de leurs charges d’exploitation, un seuil destiné à garantir l’utilité sociale du chantier et à ne pas le soumettre aux impératifs de rentabilité économique. Selon le cabinet, les structures d’insertion, qui parviennent par des « contorsions comptables » à trouver des alternatives à cette dérogation, souhaitent que le législateur revoit cette proportion du chiffre d’affaires autorisé à la hausse, pour  compenser l’insuffisance des fonds publics.

« Nous avons besoin que vous incarniez et défendiez l’économie sociale et solidaire au plus haut sommet de l’État pour nous donner les moyens d’agir »,  appuie Thibault Guilluy.  «Vous prouvez par votre réussite que l’on peut s’affranchir d’un modèle économique avec le profit pour seule finalité. Dans un pays où seulement 22 % des actifs sont heureux au travail, je crois que c’est grâce au développement d’entreprises solidaires telles que celle-ci que les gens retrouveront du bonheur à travailler », l’encourage le ministre, rêvant tout haut d’un pays où 90% des gens seraient heureux au travail.

De gauche à droite : Christophe Itier, haut commissaire à l’économie sociale et solidaire, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, Thibaut Guilluy, directeur du groupe Ares, Frédéric Descrozailles, député LREM de la 1ere circonscription du Val-de-Marne, Akli Mellouli, maire-adjoint PS de Bonneuil-sur-Marne. 

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