Rentrée très tendue à Villejuif où la manifestation contre la fermeture de la Bourse du travail s’est achevée hier par une occupation du bureau du maire avant évacuation par la police. Reportage.
Le projet de fermeture de la Bourse de travail de Villejuif, bâtiment symbole de l’action syndicale, fait polémique depuis deux ans. Cette reconversion du bâtiment situé au 16 rue Jean Jaurès, s’est accélérée cet été par un référé demandant l’expulsion de ses occupants au Tribunal administratif de Melun. Alors que les syndicats ont jusqu’au 10 septembre pour quitter les lieux sous peine d’une astreinte financière, la manifestation organisée par les représentations locales des syndicats (CGT, FO, Solidaires, CFDT et FSU) ce vendredi 1er septembre a fait le plein d’opposants. Dès 12h30, quelques 400 personnes étaient rassemblées devant la Bourse du travail, se muant en cortège pour aller jusqu’à la mairie. Une fois sur place, plusieurs dizaines de manifestants ont investi l’hôtel de ville et le bureau du maire, Franck Le Bohellec, lequel s’est réfugié dans un bureau voisin. L’occupation s’est prolongée durant tout l’après-midi jusqu’à leur expulsion par la police en début de soirée.
«Défendons notre bien commun», pouvait-on lire sur une banderole tendue contre le mur de la Bourse du travail, inaugurée en 1986 par le maire communiste Pierre-Yves Cosnier. Depuis 2015, les discussions entre la mairie et les syndicats n’avaient pas fait consensus malgré plusieurs rencontres ayant abouti à un projet de convention adressé aux syndicats. “Ce dernier, qui prévoyait la mise à disposition précaire et gracieuse des locaux laissant à leur charge l’entretien et les fluides, est resté sans réponse de leur part“, insiste le maire. Fin mai 2016, la ville a demandé aux syndicats de quitter les lieux avant un référé au tribunal cet été 2017. “Les lieux, occupés par les syndicats depuis les années 1960, sont sans conventionnement depuis plus de 30 ans. Dès lors, ce bien immobilier important n’apporte aucun revenu et coûte à la collectivité”, ajoute le maire, qui rappelle le contexte de réduction des dotations de l’Etat aux collectivités et indique que le coût d’entretien de ce bâtiment, posé sur un terrain de 1000 m2, représente environ 110 000 euros par an. «Certes, il y a bien eu cette proposition du maire de Villejuif en 2016 mais elle était unilatérale, non chiffrée, pas aboutie. Puis, il est sorti du bois avec ce recours devant le tribunal administratif mais nous allons contre-attaquer parce que la justice a été expéditive et que nous avons des arguments à faire valoir. Le problème c’est que la voie de recours, la cassation, n’a pas d’effet suspensif, donc nous pouvons encore être expulsés», réagit Marc Bonnet, secrétaire départemental de FO.
Parmi la foule rassemblée ce vendredi, Isabelle, qui travaille à l’institut Gustave Roussy et milite à la CGT, ne se résout pas à la disparition du bâtiment. «Ici, nous organisions des formations pour les délégués du personnel. Et puis, ces permanences en dehors des lieux de travail permettent de libérer la parole des employés. Enfin, ce sont des structures qui permettent de voir d’autres choses. Les salariés du privé rencontrent ceux du public, nous échangeons.» Jean-Marc, enseignant en retraite, estime que c’est un nouveau coup de boutoir contre les plus fragiles. «Dans cette bourse du travail par exemple, il y a des ateliers d’alphabétisation pour les travailleurs qui ne parlent pas français. C’est un lieu d’éducation populaire qui pourrait disparaître du jour au lendemain si l’on ne se bat pas.» Un participant ironise en notant que «même Balkany a fichu la paix à la Bourse du travail à Levallois.»
Les responsables syndicaux des organisations se succèdent au micro. Cédric Quintin, secrétaire départemental de la CGT, dénonce «l’acharnement du maire pour liquider ces locaux et fragiliser les travailleurs» et promet de ne pas lâcher Villejuif.
Au milieu des manifestants, des élus communistes sont venus apporter leur soutien, à l’instar de la sénatrice Laurence Cohen, des conseillers départementaux Flore Munck, Pierre Garzon, Gilles Saint-Gal, Fatiha Aggoune, ainsi que des élus d’opposition à la mairie de Villejuif. La députée de la circonscription, Albane Gaillot (LREM) est également apparue brièvement. La nouvelle députée de la 11e circonscription a écrit au préfet pour lui faire part de son inquiétude concernant la disparition de la Bourse du travail, rappelant qu’un projet de relocalisation avait été envisagé et regrettant une expulsion précipitée.
Occupation de la mairie
Après les interventions des porte-paroles syndicaux, le cortège s’est dirigé en direction de la mairie, s’encourageant de slogans et de sono, sous les regards curieux des riverains accoudés à leurs fenêtres. Arrivés devant le bâtiment encore en travaux, quelques dizaines de manifestants ont pénétré à l’intérieur pour réclamer un rendez-vous avec le maire, avant d’aller occuper son bureau. Prévenu, ce dernier s’est réfugié dans une pièce voisine.
«Après avoir chassé le maire de son bureau, les occupants l’ont squatté, se prenant en photo dans le fauteuil du maire, fouillant dans ses dossiers, et se filmant en direct sur les réseaux sociaux. Les agents ou élus qui n’ont pas eu le temps de retourner à leurs bureaux pour les fermer, les ont retrouvés saccagés voire même pillés selon les premières remontées de la police et des agents. Un adjoint au maire, qui s’était retrouvé quelques instants plus tôt bousculé dans le bureau du maire, est tombé inconscient sur le parvis et a dû être évacué par les pompiers. De même, un agent enfermé par peur dans son bureau et faisant un malaise, a dû être sorti avec l’aide de la police municipale. Un autre agent, blessé lorsque les syndicats ont forcé l’entrée de son bureau, s’est rendu à l’hôpital», témoigne le maire, furieux dans un communiqué publié dans la soirée. De leur côté, les manifestants réfutent tout dérapage violent dans leur occupation.
C’est finalement en début de soirée que les forces de police ont demandé aux manifestants de quitter la mairie puis les ont expulsés. «Nous allons à présent nous réunir dès le début de la semaine prochaine avec les camarades des autres syndicats ainsi que les partis politiques et les associations qui nous ont soutenus pour continuer à opposer le front le plus large possible au maire qui a montré son mépris à travers cette fuite», indique Benjamin Amar de la CGT. Franck Le Bohellec a de son côté « fermement condamné ces agissements inqualifiables sur le symbole de la République à Villejuif, qui plus est avec les encouragements d’élus de la République PCF Front de gauche». L’élu a également prévenu que “ces actes risquent de compromettre la réouverture du hall de l’hôtel de ville, qui devait avoir lieu dans quelques jours.” Suite à un incendie en 2015, les agents étaient en effet répartis depuis deux ans sur différents sites de la ville.
Bon. Après cet intermède sur Saint-Cyr, Sainte-Julitte, Sedan et Mongénéral, revenons à l’article de Florent Bascoul.
Le maire, dans son communiqué cité par l’article, écrit : “Un adjoint au maire, qui s’était retrouvé quelques instants plus tôt bousculé dans le bureau du maire [au premier étage], est tombé inconscient sur le parvis”. Faut-il comprendre qu’il a été défenestré ? Non, quand même pas ! Cet adjoint a dû redescendre à pied, sinon, il serait plus qu'”inconscient”…
Tiens donc ! Des maires adjoints pouvaient entrer et sortir en même temps que les occupants dans la mairie, tandis que le maire lui-même… Au fait, où était-il ? « Chassé de son bureau par les occupants » dit le communiqué cité par l’article. Et donc remplacé par le maire adjoint qui ensuite y est « bousculé » ? Et le maire, il est aussi « bousculé » ? Non, « chassé ». Et il s’est laissé faire ? Sous la menace ? En tout cas le maire utilisera (sur LCI , etc) le malaise du maire-adjoint pour « prouver » le caractère violent de l’occupation.
Trêve de plaisanterie. Le tableau apocalyptique du communiqué du maire ne correspond – sur ces points-là du moins – à aucune réalité, et malheureusement pour lui, plusieurs smartphones ont tout filmé, comme c’est la règle de nos jours. Bizarrement, c’est Russia-Today (oui, la télé de Poutine qui faisait campagne pour la « raisonnable » Madame Le Pen) qui a le plus couvert l’ensemble de l’après-midi, ce qui n’ôte rien au mérite à notre excellent 94-Citoyens, hein ! : https://francais.rt.com/france/42720-villejuif-syndicats-occupent-mairie-pour
Le maire adjoint en question (pourquoi taire son nom ? des dizaines de personnes l’ont vu) n’est autre que Alain Caporusso, délégué à la culture et à l’action sociale. Quand la manif arrive sur le parvis, il va dialoguer, courageusement. En fait il fait simplement son devoir, quand le maire et les autres adjoints présents se terrent dans les étages. Il monte ensuite avec les syndicalistes demander une entrevue avec le maire, et constate avec eux que celui-ci est parti se cacher. Il redescend sur le parvis, discute avec les autres, et là, sans soute sous le coup de l’émotion, fait un malaise (sans gravité). Et qui lui porte secours ? On le voit très bien sur Russia Today : la conseillère départementale communiste, venue en écharpe tricolore, qui se trouve être par ailleurs agente hospitalière ! Détail amusant : interviewée par RT, elle respecte strictement le secret médical. Et on voit qu’il n’y a plus grand monde sur le parvis, personne n’y a bousculé A. Caporusso.
Il est certain que des dossiers ont été jetés par terre (il y a partout des sots qui ne comprennent pas que dans une « occupation », geste symbolique déjà très fort et contestable, tous les détails peuvent être utilisés contre la cause qu’ils défendent : ce ne sont pas « les profits des patrons » qu’il y a dans ces dossiers, mais l’organisation de la vie quotidienne et les demandes des citoyens d’une ville de 60 000 habitants). Il est possible que, dans cette ambiance, un agent caché dans un bureau ait fait lui aussi un malaise, qu’une autre personne se soit fait mal en tentant de bloquer une porte face aux manifestants. On n’en sait rien, car le communiqué du maire, visiblement mensonger sur le cas Caporusso, peut avoir menti sur d’autres détails… ou pas.
Mais le plus énorme mensonge est là : le maire s’y était engagé, « La bourse du travail , 16 rue Jean-Jaurès ne sera pas fermée. » : http://www.laveniravillejuif.fr/IMG/pdf/bourse_du_travail_-_cp.pdf .
Vous avez raison. Les citoyens sont censés se rendre sur le site de la mairie pour connaitre les cérémonies. Honte à moi, je ne l’avais pas fait, et comme c’était mon tour de m’occuper de ma mère, je n’a pas pris de disposition pour me libérer.
Une cérémonie le 3 septembre ??? On n’était même pas au courant. La mairie ne connait pas l’adresse de tous les conseillers municipaux ?
Vous suggérez qu’ils fêtaient la libération de Villjuif avec 10 jours de retard. Je suggère aussi le 4 septembre ( proclamation de la République) avec un jour d’avance.
Le coup de force du maire, cet été, ne pouvait mener qu’à ces extrémités.
L’analyse de L’Avenir à Villejuif ici : http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article770
C’est assez drôle de constater que l’Albane Gaillot, se mobilise, alors que c’est son pote Vidal, (le félon) Lol. qui a déclenché les hostilités au mépris le plus complet des démarches légales et administratives de bases. Rires dans la salle et WOUARFFFFFF!
Cher gillet…notre position a toujours été claire et la même. .. oui pour une bourse du travail , non pour une mise à disposition gratuite…. on (villejuifnotreville ) , ou encore la députée Alban Gaillot dénonçons la méthode de Franck Le Bohellec , mais nous avons toujours réclamé une mise à disposition avec une convention. Le syndicalisme n a pas à être financé par les deniers communaux . Nous SOUHAITONS Une Mise À DISPOSITION de locaux (l oph en a plein qui sont vides) et si participation financière de la commune…. Ceci a toujours été notre position politique que nous assumons. Paulo Nunes président du groupe politique villejuifnotreville
Ahum … Le groupe VNV, devenu En marche, a toujours été pour la vente de la Bourse du Travail ! (cf le petit rappel ici : http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article766
Et une Bourse du travail n’est pas un “financement du syndicalisme” , mais un bâtiment public mis à disposition de la collectivité des habitants pour leur vie associative et syndicale, ou l’ESS. Dans ma vie j’ai dû faire des dizaines et des dizaines de réunions dans des “bourses du travail ” de toute la France, en particulier celle de Paris , bien peu en liaison avec mon activité syndicale, la plupart relevant de l’éducation populaire.
Il me semble que Mr Lipietz a une mémoire très sélective. Il me semble en effet que Mme Gandais lorsqu’elle se trouvait dans l a majorité était favorable à la relocalisation de cette maison des syndicats et de l’implantation d’une association devant faire du maraîchage “bio”.
Sur le fond, il doit y avoir une convention écrite d’occupation des locaux de la collectivité et les syndicats n’ont besoin ni d’une superficie aussi importante ni d’un jardin aussi grand . Les flux financiers ne doivent pas être trop déséquilibrés pour la collectivité.
Ah bon. “Il vous semble” ? Vous avez lu ça où ?
Mais peut-être confondez vous la Bourse du Travail et le Terrain des maraichers ??? Ou le terrain dit autrefois “du Laboratoire “(contrebas du lycée )?
Du temps que nous étions dans L’Union citoyenne :
1- Nous nous sommes mobilisés contre la vente de la Bourse du Travail (résumé historique ici, puis vous suivez les liens : http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article766)
2. En revanche nous étions pour attribuer le jardin de derrière et les maisons du fond du jardin (ex conservatoire de danse) à la crèche parentale “Aragon et Castille”. C’est en visitant ces petites maisons avec les services que Natalie Gandais a constaté qu’elles étaient squattées par … les Pionniers, organisation de jeunes du PCF , disparue mais maintenue dans le 94 comme agence de voyage, apparemment, selon les chèques en cours qui y trainaient : http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article433
3 . Le bâtiment face rue Jean-Jaurès est en revanche occupé , contrairement aux mensonges du maire , selon une convention de 1963 votée par le conseil municipal, amendée en 83, et jamais révoquée :
http://www.laveniravillejuif.fr/spip.php?article774
Ce qui est bien, avec un site internet, c’est que ça sert de mémoire externe, et ouverte à tous… Ne vous fiez pas aux “Il me semble… ” , allez voir.
Pourquoi se gêner ? Les mêmes ont déjà empêché la tenue d’un conseil municipal en février 2015 en envahissant la salle. A quand des sanctions ?
Scandaleux de la part d’un maire de déclarer que l’occupation fut violente et destructrice. Pas une personne n’a été bousculée, pas un matériel détruit. Cette occupation justifiée par le manque de dialogue, alors qu’une entrevue avec des responsables syndicaux ( toutes tendances confondues CGT, FO, CFDT, SOLIDAIRES.. aurait été bienvenue, le maire a préféré se ” réfugier ” à l’abri hors de son bureau. La colère des syndicats, de la population, des élus de différentes tendances était plus que justifiée. Fallait il faire déplacer nombre de forces de l’ordre, pire que pour une attaque terroriste, ? La bourse du travail c’est une victoire des syndicats, des travailleurs qui ont un lieu permettant de se défendre dans le cadre du droit du travail. La démarche de Mr Le Bohellec c’est de faire disparaître toute référence à l’histoire villejuifoise et à ceux qui n’ont que les organisations syndicales pour se défendre.A Villejuif la spéculation immobilière se développe à la vitesse d’un TGV. Il est temps que la vérité remplace le mensonge. Voir la chaine d’infos ??? LCI passer en boucle hier soir les déclarations scandaleuses sur une prétendue ” agression” sur un élu qui a été secouru par des manifestants avant l’arrivée des pompiers???
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