1 milliard d’euros d’investissement ont été votés pour la ligne 15 Sud en 2018, à l’occasion du Conseil de Surveillance de la Société du Grand Paris (SGP) qui décidait ce vendredi 1er décembre de son budget pour l’année 2018.
Une bonne nouvelle qui n’a pas réussi à réjouir les présidents de département et de la région membres du Conseil de surveillance, car douchée par une autre information. “Le Préfet de Région a annoncé officiellement que le gouvernement pourrait reporter la réalisation de certains tronçons ou lignes “pour respecter les critères de Maastricht”, rapporte Christian Favier, le président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne. Si ce dernier pouvait difficilement voter contre le budget en signe de protestation, alors que le milliard d’euros dédié à la ligne 15 Sud va être en grande partie investi dans le département et que “la ligne 14 Sud, prolongée à Orly, bénéficiera également d’investissements très conséquents“, selon l’élu, il s’est donc abstenu tandis que les autres présidents de la région votaient contre, dénonçant l’absence de garantie concernant les lignes 17 et 18, et rappelant que pourtant, les contribuables paient déjà une taxe spéciale Grand Paris depuis 2011 pour financer le métro.
“Le Grand Paris Express est un grand projet dont il ne faut pas détruire la cohérence. Il est pour moi hors de question qu’il soit retardé, au nom de l’austérité portée par l’Union Européenne et dans laquelle s’inscrit le gouvernement. Ainsi dans le Val-de-Marne, la ligne 15 Est, y compris son tronçon Rosny-Champigny, doit aussi avancer dans les meilleurs délais. Nous serons aux côtés de tous les élus et habitants qui se mobilisent contre la remise en cause du Grand Paris Express”, prévient de son côté Christian Favier.
C. Favier cite “dans le Val-de-Marne, la ligne 15 Est, y compris son tronçon Rosny-Champigny” mais omet de préciser que c’est un doublon sur plusieurs gares avec le RER E (gares: Nogent/le Perreux, Val de Fontenay, Rosny centre, Rosny II Bois Perrier).
Quand on est très très riche pour payer sans limite, pourquoi pas. Mais justement, on ne l’est plus riche sans limites, et notre grosse dette publique est la conséquence l’accumulation de déficits depuis 40 ans. Alors quand les besoins justifiés dépassent largement les ressources, il y a une solution incontournable : faire des choix, établir des priorités. Lesquelles ? C’est bien la question !
Economiser sur un projet qui aurait du être commencé il y a 30 ans, continuer à programmer la construction impérative de nouveaux logements en augmentant la concentration urbaine, transporter des travailleurs pauvres sur des lignes de métro régulièrement défaillantes (la 8…) qui devraient toutes êtres automatiques avec des fréquences de passage à deux minutes, des portes palières de quai…tout ce qu’on sait faire. Les amateurs de RER, bondés quand tout fonctionne…Les procédures à rallonge pour un projet de téléphérique qui aurait pu fonctionner en 2017, mais ce ne sera pas avant 2020, alors qu’il en faudrait une vingtaine en chantier dès à présent dans notre métropole…Bogota fait mieux que Paris, c’est dire !
Tout çà c’est cohérent avec une “austérité” d’investissements, et des largesses de fonctionnement dues en partie à l’éparpillement des responsabilités entre administrations.
Entièrement d’accord : c’est il y a 30 ans qu’aurait du être planifiée l’amélioration des transports en banlieue de type rocade GPE. Et ceci en synchronisant équipements de transports, logements et bureaux.
Mais voilà, chaque maire et président de ceci ou cela avait son petit pouvoir (maires : permis de construire, région : transports publics, départements : routes) et pas de vue globale. Ou pas envie de payer une amélioration des transports couteuse, sans rapporter à court terme autant de votes que diverses formes d’arrosage électoral.
Bref, l’intérêt public de tous les usagers a été sacrifié au profit d’intérêts (très) local. Surtout en l’absence de travaux de maintenance suffisants du réseau banlieue existant.
Bonjour,
Je ne comprends pas le lien avec les critères de Maastricht….. merci pour des explications supplémentaires
Essai : le Grand Paris Express est financé par la Société Grand Paris (SGP) qui a ses ressources propres (taxes) mais emprunte aussi beaucoup. Les dépenses annuelles de la SGP n’impactent pas les déficits publics, mais la dette de la SGP parait prise en compte dans la dette publique totale. Ce qui fait un nombre croissant de milliards en plus.
Or un critère (dit de Maastricht) à respecter est un plafond de dette publique, 60% PIB au départ. C’était il y a longtemps, la France se dirige vers les 100% PIB : une dette totale aussi massive que l’ensemble des richesses produites en France en un an.
Autant dire que s’il fallait attendre que la France respecte les 60% PIB pour finir le GPE, on n’est pas arrivé… ou alors, plus vite à vélo ou même à pied. Du moins pour les portions retardées ou supprimées.
L’alternative peut être de changer les priorités, parmi les dépenses publiques. Encore faudrait-il trouver où couper, ailleurs. Ou sinon, d’évaluer rigoureusement, portion par portion, l’utilité et le coût de chacune. Car les élus locaux ont été d’autant plus intrépides pour charger l’addition, que ce ne sont pas eux qui paient (sur leur budget local). La SGP aussi est mise en cause.
Le lien entre l’investissement du projet et des critères de Maastrich est direct et situé dans le TSCG (traité sur la stabilité, la convergence et la gouvernance) qui impose aux Etats les fameux critère de convergence, endettement de chaque Etat limité à 60% du PIB et déficit limités à 3%.
Cette règle absurde et anti-économique conduit à freiner des investissements hautement nécessaires pour le développement de notre région.
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