Porté sur les fonds baptismaux en juin 2016, le XV du Val-de-Marne, association de PME locales qui ont décidé de jouer en équipe pour gagner des marchés du Grand Paris Express, continue de s’étoffer, passée de 15 à 25 membres.
Au total, ce, collectif emploie près de 2000 salariés dans des secteurs variés tels que le gardiennage, le second œuvre, l’ingénierie, le nettoyage ou l’imprimerie, et pèse un chiffre d’affaire de près de 350 millions d’euros. Une somme qui reste un poids plume à côté des groupes attributaires des grands lots, d’où la nécessité de jouer collaboratif, aussi avec les colosses. «Nous ne sommes pas à même de postuler à des macro-lots, mais nous nous développons tout doucement et commençons à faire partie du paysage. A travers cette démarche, nous démontrons aux entreprises attributaires que nous sommes capables de nous regrouper pour proposer un vivier de compétences et d’effectifs nécessaires à la réalisation de leurs travaux», explique Bernard Benoist, président du XV du Val-de-Marne. Du côté de la Société du Grand Paris, la démarche est appréciée. «On est dans la continuité de l’esprit d’Orbival (projet val-de-marnais qui s’est concrétisé dans la ligne 15 du Grand Paris Express), avec la volonté de jouer collectif. Les entreprises locales ne se contentent pas seulement de dire qu’elles veulent travailler sur les chantiers, elles s’en donnent les moyens. Sans parler de la mobilisation des responsables politiques qui nous rencontrent souvent», pointe Christian Garcia, directeur des relations entre la SGP et les collectivités.
Au total, près de 7 milliards d’euros vont être investis en Val-de-Marne dans la décennie à venir, et les PME locales ne veulent pas passer à côté. Plusieurs initiatives visent à faire participer les PME et TPE aux travaux, avec notamment des initiatives de la CCI, et une charte impose que que 20% des travaux soient réalisés par des PME. Mais les entreprises locales veillent au grain, craignant que les grosses entreprises qui ont l’habitude de travailler avec des entreprises présentes dans d’autres régions, voire à l’étranger, gardent leurs habitides. Bernard Benoist, également président de FACE 94, la fondation agir contre l’exclusion, estime que l’acceptabilité sociale de ce chantier du siècle ne passera que par une participation du tissu économique local à ces travaux. “Une place particulière devrait être accordée aux personnes en situation de handicap parmi le quota de 5% des heures de travail réservées aux entreprises d’insertion“, insiste-t-il.
D’ores et déjà , l’association a conclu un accord exclusif avec les sociétés Eiffage Travaux et Razel-Bec pour répondre ensemble aux appels d’offre concernant la ligne 15 dans le Val-de-Marne, et les entrepreneurs du XV du Val-de-Marne espèrent donc être prochainement sollicités par les groupement d’entreprises ayant remporté des lots. «Ces entreprises sont en train de lister les différents types de travaux qu’ils vont faire réaliser. Déjà le 2 mars lors des rencontres CCI Business à Créteil, des allotissements vont être présentés et des entreprises devraient, dans la foulée, être sélectionnées», pose Bernard Benoist.
A lire aussi :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.