Initiative | | 28/11/2017
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Des collégiennes boxeuses de Villeneuve-St-Georges au Sénégal

Des collégiennes boxeuses de Villeneuve-St-Georges au Sénégal

Il y a parfois des projets qui semblent un peu fous et qui trouvent leur chemin. C’est le cas de l’initiative qui s’organise en ce moment au collège Jules Ferry de Villeneuve-Saint-Georges où un groupe de douze filles et deux garçons de l’AS Boxe s’envoleront prochainement pour Dakar afin de faire vivre la savate (boxe française) au-delà des frontières. 

Il reste quelques jours pour leur donner un coup de pouce sur Ulule.

A l’initiative de cette aventure : Claire Dramé, professeur de sport et championne de France technique de savate-boxe française dans la catégorie des moins de 65 kg. Au sein du collège Jules Ferry de Villeneuve-Saint-Georges, classé REP+, l’enseignante a lancé en 2012 un club de boxe qui compte aujourd’hui 70 licenciés. Le Sénégal, elle y a une attache particulière car son mari est sénégalais et elle y va donc régulièrement. Aussi, lorsqu’elle a appris que sa fédération organisait un stage là-bas, elle en a profité pour contacter le responsable sénégalais, qui est devenu partenaire du projet. L’idée : organiser un voyage avec une quinzaine de collégiens membres de l’AS Boxe du collège pour leur faire rencontrer des clubs sénégalais mais aussi des élèves de collèges qui ne connaissent pas ce sport, en leur laissant du matériel pour lancer l’activité sur place. “Il y a beaucoup de filles à l’AS et le fait d’aller dans un pays où les filles ont peu accès aux pratiques sportives leur a énormément plu car elles ont elles-même beaucoup subi les réticences de leur famille à pratiquer un sport qui n’est pas féminin de prime abord, et enduré les moqueries lorsque l’on va en compétition, malgré les médailles et le fait que nous soyons depuis 2012 titrés chaque année eu Championnat de France. Elles avaient très envie de contribuer à motiver d’autres filles”, explique Claire Dramé.

Sur place, l’initiative séduit et le partenaire local organise au maximum les questions logistiques, de l’hébergement au transport sur place. “Nous allons intervenir dans un club de la banlieue de Dakar essentiellement fréquenté par des garçons mais également mener des actions auprès des jeunes filles qui habitent autour de ce club, nous interviendrons aussi dans des collèges, une école primaire, et irons également à l’université Gaston Berger de Saint-Louis (une autre métropole du Sénégal située à 250 km au nord de Dakar, près de la frontière mauritanienne). Le programme consiste à intervenir une journée dans chaque établissement et à y laisser du matériel. L’objectif est que ce soit les élèves qui transmettent aux autres jeunes, tandis que j’interviendra davantage auprès des enseignants pour leur expliquer que ce n’est pas une activité violente et que c’est une discipline accessible à tous“, détaille la professeur d’EPS (Education physique et sportive).

Un projet sport-histoire géographie

Au total, quatorze élèves de troisième sont du voyage : douze filles et deux garçons dont un élève handicapé. Alors que le projet a germé l’année dernière, lorsque les élèves étaient en quatrième, onze d’entre eux ont été regroupés dans une même classe de troisième tandis que les autres se sont rajoutés en début d’année.
Cela nous a permis de rajouter de l’interdisciplinarité avec l’histoire géographie. Ils ont étudié l’histoire de l’Afrique et de la colonisation en quatrième et vont poursuivre ce travail par des visites culturelles, notamment à l’île de Gorée (l’un des lieux symboles de la traite négrière au Sénégal). Nous tiendrons un blog sur place et réaliserons un montage vidéo qui sera mis en ligne au retour, pour raconter le projet“, poursuit Claire Dramé.

Frapper à toutes les portes pour financer le projet

Dans sa phase de réalisation concrète, mener ce projet n’a bien-sûr pas été un long fleuve tranquille. “Au départ, nous avons budgétisé le voyage à 16 000 euros, ce qui revenait à 1000 euros par élève, une somme impossible à demander et qui n’avait pas l’aval de la cheffe d’établissement. Pour diminuer les coûts, nous avons frappé à toutes les portes, de notre fédération, des clubs locaux, de la ville, avons répondu à un appel à projets de la Fondation du sport, de Micro-projets, de la Fondation de France Allez les filles et nous allons également solliciter le CNDS (Centre national pour le développement du sport)”, énumère l’enseignante. De quoi alléger à chaque fois l’addition de quelques centaines ou quelques milliers d’euros. Une collecte participative est également lancée sur le site Ulule, qui doit s’achever le 30 novembre et vise les 2 000 euros. Le partenaire local a également participé. Au final, les coûts ont ainsi été réduits à 200 euros par famille, et la professeure espère pouvoir encore diminuer. Au-delà de l’aspect financier, d’emblée le plus rédhibitoire, le projet a également du surmonter les difficultés organisationnelles liées à la distance.  Partir au Sénégal n’est pas la même chose qu’aller en Allemagne ou en Angleterre. Il faut un visa, des vaccins… “Je me suis rendue compte que la moitié des élèves n’avaient pas encore de passeport“, cite Claire Dramé.

Alors que le voyage était pensé sur deux semaines, pas facile enfin de caser cela dans l’agenda serré d’une classe de troisième qui doit passer le brevet à la fin de l’année. Finalement, la solution a été trouvée en organisant le voyage à cheval sur une semaine de cours et une semaine de vacances scolaires du printemps. Les dates sont donc désormais fixées. Les boxeuses de Jules Ferry s’envoleront du 8 au 22 avril pour partager leur passion de la savate avec de futurs correspondantes et correspondants sénégalais.

Pour donner un coup de pouce, il reste quelques jours pour participer à la collecte lancée sur Ulule.

 

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