Avec 11 députés à élire et un peu moins de 800 000 électeurs inscrits, dont la moitié au moins devraient aller voter au premier tour des élections législatives le 11 juin prochain, le Val-de-Marne contribuera potentiellement à environ 1 millions d’euros (par an) au financement des partis politiques. Au niveau national, environ 63 millions d’euros ont été versés aux partis politiques en 2016 dans le cadre du financement public des partis politiques. Explications, calculs et enjeux.
Explications
C’est une loi de 1988 qui a instauré un financement public des partis politiques pour assainir les pratiques et tenter d’éviter les financements occultes. Progressivement, la loi s’est renforcée et il est désormais interdit aux personnes morales autres que des partis ou mouvements politiques de financer un parti, tandis que les dons des personnes privées sont limités à 7500 € par an, déductibles des impôts. Ce financement public comprend deux parties, appelées fractions. La première est directement liée au nombre de voix obtenues par chaque parti qui a atteint plus de 1% dans au moins 50 circonscriptions pour la métropole (et dans l’ensemble des circonscriptions où le parti s’est présenté en Outre-Mer), avec des pénalités pour les mouvements qui ne respectent pas la parité entre candidats. En 2012, 56 partis ont été reconnus éligibles à cette subvention. La deuxième fraction est liée au nombre de parlementaires, à la fois au Sénat et à l’Assemblée nationale. Voir la loi.
Montants et calcul
Le budget destiné au financement des partis est fixé chaque année dans la loi de finances initiale. En 2016, ce budget était d’environ 68,7 millions € (contre un peu plus de 80 millions € en 2004), dont environ 63 millions d’euros distribués effectivement. Ce budget est réparti en deux fractions égales entre le financement lié aux voix, et le financement lié aux parlementaires. La première fraction n’est toutefois pas entièrement versée en raison des pénalités liées au non-respect de la parité. En 2016 par exemple, alors que le montant par voix devait être de 1,42 € (contre 1,59€ en 2012) , il a été en réel de 1,19 € en moyenne (1,42 chez EELV et au PCF, 1,40 au FN, 1,26 au PS, 0,90 chez LR). A noter que dans deux partis : DLF et le Trèfle, la pénalité s’est exercée car il y avait plus de femmes que d’hommes. Concrètement, la pénalité correspond à 75% du différentiel de pourcentage de candidats hommes et femmes. Dans la législature 2012, c’est LR (ex UMP) qui a été le plus pénalisé car le parti avait présenté 26% de candidates et 74% de candidats. La pénalité a donc été de 75% des 48% d’écart, soit environ 36%. Au total, 28,7 millions d’euros ont été distribués en 2016 au titre de cette première fraction.
Détail des montants 2016 alloués par parti au titre de la 1ère fraction, hors outre-mer
La seconde fraction dépend du nombre de parlementaires affiliés aux partis qui bénéficient de la première fraction. Les pénalités liées à la parité ne concernent pas cette fraction qui est donc entièrement distribuée. En 2016, cette source de financement a permis d’allouer 37 443,11 euros auprès de 917 parlementaires (soit quasiment l’intégralité des sénateurs et députés) attachés à un parti bénéficiaire de financements publics.
Détail ci-dessous, hors outre-mer
Un enjeu important pour le financement des partis
Pour les partis politiques, le financement est une source de financement non négligeable aux côtés des cotisations des adhérents, des contributions des élus dans le cadre de leur indemnité et des dons : 68% pour le PRG, 51% pour LR (exercice 2015), 46% pour le Fn, 45% pour le PS, 36% pour EELV et DLF… Pour Le Trèfle et L’Alliance écologiste indépendante, qui n’ont pas de contributions d’élus et quasiment aucune cotisation d’adhérents, n’étant pas vraiment présents dans la politique locale, cette manne représente même respectivement 99% et 91% des ressources de ces deux formations. Ci-dessous les répartitions de recettes des formations politiques aux budgets les plus importants, pour illustrer l’enjeu.
A noter que plusieurs partis sont dé-corrélés de la formation qui perçoit les subventions. Ainsi le Modem ne touche-t-il pas directement de subvention mais par l’intermédiaire de l’association Le centre pour la France. Idem pour le PG avec Les Forces de Gauche et pour l’UDI avec l’Urcid.
Alors que les partis politiques sont en pleine recomposition, les législatives de 2017 vont y contribuer de manière financière, en leur assurant une subvention plus ou moins importante pour les cinq années qui viennent. L’importance de ces subventions dans les recettes et leurs conditions d’attribution contribuent notamment au nombre important de candidats à cette élection, incitant les grandes formations à se présenter partout pour collecter un maximum de voix, et les tout petits mouvements à tenter leur chance, la barre des 1% dans 50 circonscriptions n’étant pas inatteignable. Reste à savoir si tous les partis réussiront cette fois à atteindre la parité, au moins dans leurs candidats, pour échapper aux pénalités.
Chiffres pour l’exercice 2015
Source : Avis relatif à la publication générale des comptes des partis et groupements politiques au titre de l’exercice 2015 JORF du 7 février 2017
Parti | Cotisations adhérents | % | Contributions des élus | % | Dons de personnes physiques | % | Financement public | % | Autre | % | Total |
Urcid (finance Udi) | 0,00% | 0,00% | 0,00% | 2 705 913 | 100,00% | 0,00% | 2 705 913 | ||||
Forces de Gauche (finance FG hors PCF) | 0,00% | 0,00% | 0,00% | 585 669 | 100,00% | 3 | 0,00% | 585 672 | |||
Centre pour la France (finance Modem) | 0,00% | 0,00% | 0,00% | 764 793 | 99,86% | 1 104 | 0,14% | 765 897 | |||
Le Trèfle | 0,00% | 0,00% | 20 | 0,02% | 92 056 | 98,80% | 1 098 | 1,18% | 93 174 | ||
AEI | 3 670 | 2,40% | 0,00% | 9 734 | 6,37% | 139 388 | 91,20% | 50 | 0,03% | 152 842 | |
PRG | 137 442 | 6,36% | 214 671 | 9,94% | 81 758 | 3,78% | 1 478 686 | 68,44% | 247974 | 11,48% | 2 160 531 |
PSLE Nouveau Centre | 84 910 | 4,73% | 64 455 | 3,59% | 80 030 | 4,46% | 1 157 776 | 64,51% | 407552 | 22,71% | 1 794 723 |
LR | 4 665 393 | 12,96% | 2 932 752 | 8,15% | 8 005 529 | 22,24% | 18 511 173 | 51,42% | 1 882 336 | 5,23% | 35 997 183 |
FN | 2 370 040 | 21,42% | 451 189 | 4,08% | 492 047 | 4,45% | 5 071 695 | 45,84% | 2 677 984 | 24,21% | 11 062 955 |
PS | 7 568 908 | 13,79% | 11 968 614 | 21,81% | 937 600 | 1,71% | 24 883 929 | 45,34% | 9 529 689 | 17,36% | 54 888 740 |
EELV | 1 002 399 | 11,46% | 2 110 634 | 24,13% | 409 390 | 4,68% | 3 136 865 | 35,86% | 2 087 984 | 23,87% | 8 747 272 |
DLF | 113 395 | 8,60% | 0,00% | 464 891 | 35,26% | 469 021 | 35,57% | 271 272 | 20,57% | 1 318 579 | |
PCF | 4 135 887 | 14,12% | 9 417 909 | 32,15% | 6 262 560 | 21,38% | 2 866 933 | 9,79% | 6 607 696 | 22,56% | 29 290 985 |
Jeanne | 120 | 0,00% | 0,00% | 0,00% | 0,00% | 10 282 280 | 100,00% | 10 282 400 | |||
UDI (aussi financé par Urcid) | 242 252 | 7,06% | 164 522 | 4,79% | 249 924 | 7,28% | 0,00% | 2 775 908 | 80,87% | 3 432 606 | |
LO | 1 125 851 | 35,51% | 1 609 | 0,05% | 756 913 | 23,88% | 0,00% | 1285818 | 40,56% | 3 170 191 | |
PG (aussi financé par Forces de Gauche) | 818 103 | 45,85% | 142 342 | 7,98% | 126 551 | 7,09% | 0,00% | 697 285 | 39,08% | 1 784 281 | |
MoDem (aussi financé par Le Centre pour La France) | 244 011 | 15,14% | 35 484 | 2,20% | 182 040 | 11,30% | 0,00% | 1149881 | 71,36% | 1 611 416 |
En Val-de-Marne
En Val-de-Marne, 785 540 électeurs sont actuellement inscrits, mais en général, entre 50% et 60% votent lors des législatives. Si environ 400 000 d’entre eux apportent leur voix à un parti qui réalise plus de 1% dans 50 circonscriptions, cela contribuera, sous réserve que les partis respectent la parité et que le budget soit à peu près stable, à 400 000 x 1,4 € par an au titre de la fraction 1, soit 560 000 €. Concernant la fraction 2, elle dépend des parlementaires du département. Le Val-de-Marne en compte 17 : 11 députés et 6 sénateurs, qui sont tous affiliés à des partis reconnus au titre des subventions publiques. Si le montant alloué par parlementaire (autour de 37 400 € par an) reste stable, cela revient donc à environ 636 000, soit au total pas loin 1,2 million d’euros par an, et 6 millions d’euros en cinq ans. A vérifier après les élections…
Une petite table une affiche rouge avec une fleur blanche des femmes des hommes des enfants la vente de notre muguet du 1er Mai nous fait échanger des sourires des bonjour des mercis .
Loin des pratiques technico commerciales de certains , loin des invectives lancées haute voix pour d’autres
le PCF VAL DE MARNE se distingue dans cette approche politique toute simple mais oh combien chaleureuse
Et surtout combien de fois en partant nos acheteurs nous quittent en disant Courage à vous!
Merci et courage pour nous TOUS
Cette énorme financière serait bien plus utile au développement de l’économie !
Que d’argent balance par les fenêtres pour asseoir et faire les beaux jours des politiques…
Jamais ils ne se couperaient les vivres !?
Monsieur Boris Milisavljević, un député citoyen pour Vitry et Alfortville en 2017 indépendant des partis politiques .Pourquoi alors êtes -vous chez Nouvelle Donne un mouvement politique !! Encore de l’enfumage à la Macron.
Bonsoir,
Vous faites bien de m’interpeller sur ce point, mais je vous confirme que je ne suis plus membre de Nouvelle Donne.
D’autre part, mon expérience chez Nouvelle Donne a été très enrichissante car les membres de ce parti venaient de tous les horizons, et ils sont nombreux à n’avoir jamais milité politiquement auparavant.
Aujourd’hui, je vous le confirme, je ne suis plus membre de Nouvelle Donne depuis la crise que ce parti a traversé à partir de la fin août 2016.
Je n’ai pas l’intention de prendre de carte dans aucun parti politique tels qu’ils sont actuellement. Aucun de ceux qui pourraient m’intéresser n’ont atteint le niveau de débat et de démocratie suffisant. Un parti qui ne met pas en oeuvre une certaine exigence en matière de démocratie ne peut que reproduire dans les institutions ses éventuelles déviances … C’est ce que les Françaises et les Français peuvent constater en observant la vie politique de notre pays.
Au plaisir de vous lire,
Boris Milisavljevic
Bravo pour cet article qui devrait permettre à vos lectrices et lecteurs de comprendre pourquoi certains partis politiques présentent des candidats sans faire pleinement la campagne sur le terrain.
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