C’est une situation ubuesque dans laquelle se trouve aujourd’hui Diadié Ba, à la fois pris en charge en formation et obligé de quitter le territoire. Agé aujourd’hui d’une quarantaine d’années, ce Sénégalais, est cloué sur un fauteuil roulant depuis qu’il a contracté la poliomyélite à l’âge de quatre ans.
Habitant la ville portuaire de Saint-Louis, à environ 200 kilomètres au nord de Dakar, le jeune garçon continue d’aller à l’école, dans une brouette poussée par son frère, s’accroche ensuite pour étudier malgré son handicap, mais se heurte à un mur lorsqu’il s’agit de trouver du travail dans son pays, malgré sa licence en comptabilité. «Au Sénégal, les personnes en situation de handicap sont isolées, réduites à la mendicité. Je me suis senti très seul. Mes frères étaient déjà en France, tous les gens de ma génération avaient quitté Saint-Louis, ma santé s’était dégradée et je ne pouvais pas bénéficier des soins adéquats», témoigne-t-il. C’est dans ce contexte qu’il arrive en France en 2015, logé chez son frère.
Diadié monte alors patiemment son dossier d’autorisation de séjour auprès de l’Agence régionale de santé (ARS), aidé par l’Association des paralysés de France (APF) Val-de-Marne, dont il fait aujourd’hui partie. Puis, la Préfecture lui délivre le premier récépissé d’autorisation à séjourner sur le territoire pour trois mois, document renouvelé ensuite tous les trimestres. Diadié reçoit également de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) une carte d’invalidité valable pour cinq ans. Il peut alors bénéficier de soins et subit notamment une hospitalisation de deux mois en 2016. En parallèle, il se remet en quête d’une insertion professionnelle grâce à des entretiens et des bilans de compétences réalisés par un cabinet de placement de personnes handicapées. En juin 2017, l’Agefiph (association épaulant les handicapés dans l’accès à l’emploi et l’insertion) lui accorde le financement d’une formation de comptable et Diadié se sent désormais sur des rails. Mais alors que l’horizon s’est éclairci, c’est un avis médical stipulant que sa maladie est traitable au Sénégal qu’il reçoit en plein été. Le cercle infernal s’enclenche à nouveau. Cette notification entraîne le non-renouvellement de son titre de séjour, l’envoi d’ une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), et la suspension de son allocation d’adulte handicapé. «Au départ je n’ai pas compris, j’ai pensé à une erreur. C’est extrêmement difficile de se dire que sa vie sur quatre roues ne tient qu’à un fil. Je veux pourtant tout faire pour dire merci à la France et apporter ma petite contribution à cette belle République qui m’accueille», insiste Diadié, dont deux frères travaillent dans la fonction publique, l’un dans la police, l’autre dans l’éducation nationale.
Contestant cette décision, Diadié Ba, qui loge aujourd’hui à Ivry-sur-Seine avec son frère, entend déposer un recours au Tribunal administratif et devrait savoir ce mercredi s’il pourra pour ce faire bénéficier ou non de l’aide juridictionnelle.
Soutenu par la LDH (Ligue des droits de l’Homme) et l’APF, Diadié Ba a également obtenu le soutien de la députée LREM Albane Gaillot qui a écrit au préfet ainsi qu’au président de la République pour plaider sa cause. “Notre gouvernement a fait de la politique en faveur du handicap une priorité du quinquennat. Ce combat doit permettre de répondre à des besoins individuels et s’adapter aux situations humanitaires singulières. Aussi, je vous demande, Monsieur le Président, de bien vouloir réexaminer de façon exceptionnelle le dossier de Monsieur Ba. Je suis convaincue que notre pays ne peut se permettre d’ignorer les difficultés de Monsieur Ba et qu’une réponse satisfaisante lui sera apportée”, enjoint la parlementaire.
Ce monsieur, s’il est aidé transitoirement, apportera beaucoup plus à notre pays qu’il ne lui coûtera. Son parcours, sa pugnacité à étudier, à donner du sens à sa vie, est un exemple qui devraient inspirer bon nombre de nos compatriotes.
Je ne vous connais pas Dadié mais je vous souhaite de réussir dans vos projets, comme je le souhaite pour mes enfants. Vous avez eu la malchance de naître dans un endroit où contracter la polio est encore possible, j’espère que mon pays aura assez d’humanité pour vous reconnaître le droit de vivre parmi nous dans le respect et la fraternité.
Ne baissez pas les bras…
Nous ne pouvons accueillir sur notre territoires tous les handicapés d’Afrique et ceci à notre charge !! Quelle compensation font les dirigeants de ses états à part de mettre de l’argent de coté (biens mal acquis)
Aucune règle administrative ne doit conduire à une sorte de grève du zèle qui ne tient pas compte de cas particuliers hors des normes !
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