Emploi | | 17/10/2017
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Les contrats aidés ont manifesté pour garder leur emploi

Les contrats aidés ont manifesté pour garder leur emploi © Fb

Hier soir, les petites mains de l’Education Nationale, employées en contrats aidés pas tous reconduits, ont donné de la voix devant la préfecture. Une délégation de représentants syndicaux FNEC FP-FO 94, FSU 94, CGT Educ’action 94, Sud Education 94 et SE-UNSA 94 a été reçue par le directeur de cabinet de Laurent Prévost.

Elles donnent tout pour leurs écoles et ne s’attendaient certainement pas à quitter leur poste au beau milieu de l’année scolaire. Alice, exerce depuis 2013 le métier d’aide administrative au sein de l’école élémentaire Saint-Exupéry, à Maisons-Alfort. A la fin de son contrat unique d’insertion (CUI), elle obtient, grâce à sa reconnaissance comme travailleur handicapé un second CUI, exceptionnellement porté à trois ans. Pourtant, voilà quelques mois, cette femme aujourd’hui âgée de 58 ans reçoit une lettre lui indiquant que son contrat s’arrête le 18 novembre alors qu’il lui restait en théorie un an de plus. «Cette situation est très difficile parce que nous avons déjà été confronté aux refus du privé de nous recruter par rapport à notre âge, avant de recourir à ces contrats d’insertion. Ces emplois étaient notre seule solution pour trouver un emploi que nous puissions exercer jusqu’à notre retraite», regrette-t-elle.

Radhia, 48 ans, auxiliaire de vie scolaire à l’école élémentaire Paul Langevin de Vitry-sur-Seine, a également reçu une lettre de non reconduction de son contrat qui se termine le 7 décembre. Elle estime que l’Éducation nationale ne prend pas en compte l’importance de leur travail. «Je me suis occupée d’un enfant autiste et nous sommes arrivés avec effort et méthode à apprendre la lecture. Les parents étaient ravis». Payée 687 euros pour ses 20 heures de travail hebdomadaire, ce travail n’était pas suffisant pour subvenir à ces besoins, et, comme beaucoup d’autres personnes dans sa situation, Radhia a tenté de compléter ses revenus en faisant la cantine ou l’accueil des enfants.

«Au terme du CUI, ces personnes, essentiellement des femmes, pourraient en théorie être recrutées comme accompagnant d’élèves en situation de handicap (AESH) pour un CDD de six ans se transformant en CDI à son terme. Or, la plupart des bénéficiaires de ses contrats aidés sont souvent trop âgées et pas assez qualifiées pour suivre les formations nécessaire.», précise Ana Macedo, représentante CGT Educ’action et enseignante.

Parallèlement au profils de femmes ayant perdu leur emploi après leurs 40 ans, peinant à retrouver un emploi et profitant des contrats en insertion pour retrouver un travail, d’autres les utilisent comme des passerelles vers des carrières désirée. «Dès le départ, les établissements scolaires qui nous emploient sont très clairs. C’est un statut précaire, n’hésitez pas à chercher ailleurs. J’ai toujours voulu travailler auprès des enfants, alors ce contrat était une façon pour moi de mettre un pied à l’étrier. Le problème, c’est que l’on n’a pas de statut et que l’on est livré à nous même», expliquent Sarah et Walida, deux jeunes auxiliaires de vie scolaire ayant commencé il y a moins d’un an. «Dès notre arrivée, on nous a confié une fillette faisant des crises d’épilepsie et un garçon autiste. Heureusement que nous avions chacune eu la curiosité de faire des recherches de notre côté pour mieux gérer des crises. Nous sommes finalement formées après un an, mais les modules sont très légers. Ils ne font qu’effleurer les sujets. Une demi-journée sur l’autisme, ce n’est pas suffisant!» 

Nouvelles mobilisations à venir

Peu de temps après avoir entamé la manifestation devant les grilles de la Préfecture. Une délégation de représentants de l’intersyndicale a été reçue par le directeur de cabinet du préfet du Val-de-Marne, ainsi qu’une représentante de l’Éducation nationale.. «Ils se sont montrés attentifs lors de l’exposé des différents profils en précisant qu’ils feraient remonter à l’Éducation nationale, la DASEN et la DIRECCTE les situation des personnes de plus de 50 ans mais qu’il était impossible pour l’instant de se prononcer sur de quelconques délais. Compte tenu du fait que de nombreux bénéficiaires de ces contrats aidés sont déjà au chômage, nous estimons qu’il nous faut poursuivre la mobilisation pour obtenir des mesures plus rapidement», a conclu Ana Macedo, au terme de cette réunion de 2 heures 30.

Contrats aidés dans les écoles: « jetés comme des Kleenex! »

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