Décision historique et symbolique ce lundi au palais de Justice de Créteil. Le magistrat qui présidait les audiences en comparution immédiate a ordonné que les prévenus se présentent à la barre et non plus dans le box vitré. Le juge Matthieu Bonduelle a estimé que la présence des prévenus dans le box posait des problèmes pratiques et juridiques.
La semaine dernière, un juge à Toulouse avait pris la même décision mais les policiers chargés de l’escorte avaient refusé de faire sortir les prévenus. A Créteil, les policiers plus nombreux que d’habitude ont exécuté la décision du magistrat.
Depuis plusieurs années, la généralisation de ces box vitrés dans les salles d’audience des palais de Justice de France inquiète certains avocats et magistrats voyant dans cette « cage de verre » la préfiguration de l’enfermement, violant le principe de présomption d’innocence. Ces box vitrés sécurisés installés pour éviter les évasions représentent parfois un obstacle pour le bon déroulement des débats, le prévenu devant se positionner à la hauteur de l’ouverture de la vitre.
Cette décision a été saluée par la déléguée locale du Syndicat des avocats de France (Saf), Maude Savey qui y voit «un premier pas qui devra être soutenu par les autres présidents ailleurs, afin qu’il n’y ait plus de problèmes de traitements dégradants et inhumains au sein de nos salles d’audience.». Le Saf a assigné la ministre de la Justice devant le tribunal de grande instance de Paris pour mettre fin à ces box vitrés sécurisés. L’audience doit avoir lieu le 15 janvier.
Les magistrats n’ont manifestement aucune idée des moyens qui doivent être mis en oeuvre pour rattraper ceux qui s’échappent des salles d’audience alors que les effectifs des forces de l’ordre mobilisés dans la lutte contre le terrorisme sont insuffisants.
La sécurité des audiences ne devrait pas relever de la compétence des services de police, comme les transferts de détenus et les gardes dans les hôpitaux.
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