Inquiets du devenir de leur emploi dans le cadre du changement d’opérateur de Vélib, les réparateurs des vélos parisiens étaient rassemblés ce mardi devant le siège de leur entreprise à Cachan. Explications.
Filiale du groupe JC Decaux, qui avait remporté le premier appel d’offres du Vélib à Paris, Cyclocity emploie 480 salariés, dont 315 sur l’agglomération parisienne en charge de maintenir les 20 000 vélos en libre service de la capitale. Alors que le groupement Smoovengo a remporté au printemps le renouvellement d’appel d’offres contre Decaux, la reprise de ces salariés avec leur ancienneté n’a pas fait partie du cahier des charges et ces derniers s’inquiètent à la fois de leur reprise effective et des conditions de celle-ci.
Ce mardi midi, une vingtaine de salariés s’étaient rassemblés pour protester devant le siège de l’entreprise, basée à Cachan, en amont de la manifestation contre les ordonnances. Un happening organisé avec le comité local de La France Insoumise qui avait invité la députée de la circonscription voisine, Mathilde Panot, venue les soutenir.
« Le nom Vélib’ ne change pas, pourquoi devrait-on changer les salariés ? » s’interroge Cissokho Bambo, secrétaire du comité d’entreprise et délégué Sud-Solidaires. « Les salariés sont dans l’incertitude. On propose de nous reprendre, mais au SMIC, sans nos acquis et sans notre ancienneté » s’indigne le salarié, qui dénocne également la « complicité des communes qui profitent d’un coût d’installation moins cher des nouvelles stations, sans se soucier des petites mains qui ont fait le Vélib’ ».
« D’ici trois à quatre mois, on n’aura plus de travail. On a des obligations, une famille, des crédits … On sent qu’on est délaissé. Mais le plus important c’est qu’on soit là pour ne pas lâcher », ajoute Lounis.
Pour l’heure, les syndicats CGT et Sud-Solidaires ont déposé plainte au TGI de Nanterre au mois de mai pour non-respect de l’application de l’article 12.24-1 du code du travail prévoyant « transfert de plein droit des salariés avec maintien de tous les acquis ». L’audience est prévue pour le mardi 3 octobre. Alors qu’un plan de sauvegarde de l’entreprise n’est toujours pas prévu, Ahmed Dini, délégué syndical Sud-Solidaires, promet des « jours difficiles » aux salariés en cas de réponse négative, et prévient qu’ “il n’y aura plus de vélos à Paris“.
« On veut à la fois soutenir les salariés et faire pression, motive Mathilde Panot. Il faut faire une politique de la demande en créant de l’activité » préconise la députée.
Suite au rassemblement, le cortège s’est organisé pour rejoindre la manifestation à Paris, rejoint par des étudiants de l’ENS Cachan.
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