Alors que les présidents des 12 territoires qui composent la Métropole du Grand Paris s’organisent pour défendre leur vision d’une fédération de territoires qui coopèrent contre une métropole centralisée, les départements de toute la région s’unissent également face aux appétits métropolitains. A l’occasion de son déjeuner de presse de rentrée hier, Christian Favier, président du Conseil départemental du Val-de-Marne, a donné le coup d’envoi de la rébellion.
“Ce n’est même plus une fusion des trois départements de petite couronne (ndlr, Val-de-Marne, Hauts de Seine et Seine-Saint-Denis) mais bel et bien une suppression de ceux-ci qui est désormais envisagée“, indique le président du Conseil départemental. Les compétences seraient alors entièrement redistribuées à la métropole, la région, l’Etat. “Je ne nie pas le fait métropolitain. Il existe en effet des sujets qui doivent être coordonnés à l’échelle métropolitaine”, admet l’élu, qui craint toutefois “que cette réforme par la suppression des départements au sein de la Métropole conduise à supprimer toutes les politiques publiques originales développées dans nos départements de petite couronne.” Et l’élu PCF de défendre la dimension d’expérimentation de politiques publiques des départements, citant la mise à disposition des ordinateurs au collège, les crèches départementales… “Nos collectivités contribuent aussi à l’investissement”, insiste l’ancien sénateur, évaluant à environ 1 milliard d’euros par an l’investissement des trois départements de petite couronne et rappelant les quelques 350 millions d’euros d’investissement annuel du Val-de-Marne. “Cette logique libérale tend à faire croire que ce dont les populations ont besoin c’est que Paris rivalise avec Londres, New-York ou Tokyo et non d’un emploi stable, d’un logement accessible et de transports efficaces. Personne n’est dupe. Ce n’est pas par une réforme technocratique que l’on fait « rayonner » le Grand Paris. C’est par l’investissement public pour des équipements structurants, c’est par l’amélioration du cadre de vie et tout ce qui fait que la vie est plus agréable, de l’espace vert à la place en crèche, de l’accès au très haut débit à la qualité de l’air”, appuie le patron du département.
Départements de grande et petite couronne font tribune commune
Pour défendre leur cause, les trois départements de petite couronne ont trouvé des alliés au-delà de la métropole. Car les départements de grande couronne (Yvelines, Seine-et-Marne, Essonne, Val d’Oise), même s’ils ne sont pas menacés de disparition, ne goûtent guère à la construction de cette métropole qui s’arrête à leurs frontières, d’autant que l’idée circule à nouveau d’une métropole qui englobe le pôle de Saclay et l’aéroport de Roissy, les deux gros pôles économiques de la grande couronne. Pour se prémunir de cette nouvelle barrière périphérique, les Hauts-de-Seine et les Yvelines ont décidé de fusionner, mais cette union a peu de chances d’être validée par l’Etat. Dans ce contexte, les départements de grande couronne ont tout intérêt à faire la mêlée avec leurs voisins de petite couronne. D’ores et déjà, date a été prise le mardi 10 octobre. Les 7 départements de la région se sont donné rendez-vous au siège de l’Assemblée des départements de France pour faire une déclaration commune. Reste à savoir quelle sera la position de Paris, qui a déjà fusionné son conseil départemental et municipal. La région, elle, ne manque de faire savoir régulièrement tout le mal qu’elle pense de la métropole, considérant que le Grand Paris doit coller au périmètre Ile-de-France.
Quelle concertation avec les élus ? avec les citoyens ?
Si les actions collectives de la part des élus commencent à s’organiser, aussi bien du côté des présidents de territoire que des départements, les informations concernant les perspectives d’évolution tombent au compte-goutte, à l’occasion de fuites ou conversations à moitié formelles, ce qui contribue à l’agacement. “Malgré l’engagement pris par le Président de la République de tenir une « concertation approfondie », les informations en notre possession sont issues de confidences et d’échos de la presse ce qui ne constitue pas – vous en conviendrez – ni une concertation approfondie, ni une méthode respectueuse des élus“, s’agace Christian Favier qui envisage également une mobilisation de la population, comme cela fut le cas il y a quelques années, alors que les départements de petite couronne étaient déjà sur la sellette.
Alors que les trois départements de la petite couronne emploient environ 20 000 agents, dont 8 000 en Val-de-Marne, le président du Conseil départemental a également indiqué qu’il rencontrerait les syndicats ce matin.
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Quand on voit qu’en 2016, l’ouest et le nord de la région concentre 80% de la construction de nouveaux bureaux , c’est qu’il y a un grave problème de vision et de gestion de la part des politiques et des aménageurs. Sur l’emploi le val-de-marne ne me manquera pas du tout, et dans toute la France on nous considère parisiens même si on ne vit pas à l’intérieur du périph, alors bon…
Oui à la suppression des départements de la petite couronne, il y a trop de structures. Etat, Région, Département, Métropole/commune.
Supprimer les départements et les territoires à l’intérieur de la métropole et confier le tout à la métropole avec transfert des personnels car c’est ce qui va se passer est logique. Arrêtons les exceptions françaises en tout genre.
Il est impossible de cautionner la suppression de services de proximité. La privatisation des crèches va faire exploser les tarifs pour les familles. Les habitants doivent être consultés et informés pour comprendre ce qui se passe. Avant de penser aux structures, il faut comprendre les conséquences pour le quotidien de toutes et tous. Et elles seront énormes, désastreuses pour les habitants, par que pour les plus faibles. Je me mobiliserai contre la suppression du département, forcément dès lors que l’on regarde la réalité du quotidien en face.
Votre titre ” Les départements refusent de disparaître dans la métropole” est mal libellé :
Il aurait peut être dû formuler : “Les élus et fonctionnaires territoriaux des départements tentent de conserver ce qu’ils peuvent des prérogatives liées à leur position”. On peut le comprendre ça et nourrir une réelle empathie.
Tout en n’oubliant pas que si les prérogatives sont en adéquation avec les compétences de ceux qui les portent (les deux mots n’ont strictement pas le même sens bien que nombreux sont ceux qui emploient l’un pour l’autre et vice-versa), on doit accepter de voir en face que les uns et les autres comme les simples citoyens, ont chacun à leur place une part de responsabilité dans ce qui arrive inéluctablement dans une société au bord de la faillite.
Bonjour,
Je me suis déjà exprimé à de nombreuses reprises sur l’existence du Val-de-Marne.
Création artificielle en 1964, elle a été utile à l’époque pour un développement décentralisé de la banlieue est. Elle a cependant introduit un considérable déséquilibre est-ouest, chacun vivant sa vie séparément.
Aujourd’hui la situation d’il y a 53 ans est totalement passée, la question étant en effet la position internationale de la Région Parisienne, dont Ch. Favier, tout à son idéologie communiste, ne peut pas rendre compte. Emploi, logement, transport , tout à fait d’accord, mais cela passe par la prospérité économique. L’investissement public doit être financé et pas par du déficit et l’illusion de ses effets miraculeux, à la mode Mélenchon. Mais par un développement économique que nos structures territoriales doivent permettre.
Qui se sent Val-de-Marnais ? C’est une entité froide, sans histoire, sans culture propre, monopolisée par un parti à bout de souffle.
Vivement autre chose !
Il est trop tard, la machine est en route et les élus n’ont qu’à s’en prendre qu’à eux-mêmes. Depuis la loi Deferre, rien n’a bougé. La décentralisation est un échec car les élus ont passé leur temps soit à fustiger l’Etat soit à traîner dans les antichambres des cabinets ministériels ou dans des assemblées. Personne ne s’est investie dans une politique de vraie décentralisation et seules des actions entreprises pour créer des usines à gaz afin de récompenser les prébendiers ont été menées.
Qu’on observe le Val de Marne : 1.4 millions d’habitants coincés dans un département zébré d’obstacles (fleuves, autoroutes..) à qui on a entravé, grâce aux politiques destructrices menées depuis des années par les élus, le moyen de pouvoir assoir une dynamique économique, sociale que ce soit avec Paris, les départements limitrophes ou l’arrière-pays.
Les départements de la région Ile de France ainsi que Paris étouffent et sont complètement sclérosés. Tous les élus (combien pour l’Ile de France? 10000 ? ?) ne veulent pas l’entendre car chacun défend son petit pré carré : la métropole, le département, les communes, la région etc… Personne ne veut prendre la peine d’examiner avec recul la situation de l’intérêt général. A suivre
Tous les élus sont contre la Métropole : il ne faut rien changer ! Mais curieusement ils ne démissionnent pas de leurs nouveaux postes, avec cumul des mandats … En France, tout doit changer sauf ce qui existe 🙂
Avant d’accuser les autres donc la méchante Allemagne, accusons nous nous même. Il y a 15 ans c’est la France qui était devant l’Allemagne qui digérait l’intégration non terminée de l’ex Allemagne de l’est.
Qu’avons nous fait de cette avance? laisser filer les déficits car la règle des 3% c’est une idée française (St François Mitterand) reprise dans le traité de 1992 adoptée par référendum au passage. A l’époque, l’Allemagne était à 5% de déficit et nous étions sous les 3%. On se croyait tellement plus malin que l’Allemagne. Le résultat c’est que les deux pays européens qui sont aujourd’hui au dessus sont la France (qui est à l’origine de cette règle des 3%) et l’Espagne. On ne peut pas donc accuser en permanence, les autres de nos propres turpitudes.
Moi si je rembourse mon crédit immobilier, je vais prendre votre posture en tapant sur la banque ou je vais me remettre en cause.
Enfin, la planète tremble face aux gesticulations nucléaires de la Corée du Nord et la France comme le Royaume Uni qui ont l’arme nucléaire auraient peur de la méchante en Allemagne qui n’en a pas. C’est une blague. Je ne vous dis pas que nous devons faire du chantage aux voisins qui n’en ont pas. Certains n’ont toujours pas digérer 1914 et 1939/1945 et c’est pour cela que c’est très commode de taper sur le voisin allemand.
Je préférai de loin que nous n’ayons plus de déficit, une dette sous les 40% du PIB, comme il y a 15 ans lorsque nos finances étaient meilleures que celle de la méchante Allemagne. On entendait pas les Allemands dire l’Europe française …. Paris va nous envahir.
Et je rajoute que pour la métropole du grand Lyon qui a repris sur son territoire, les prérogatives du département du Rhône, le conseil constitutionnel a validé.
Enfin il y a une nuance entre supprimer la catégorie département qui existe dans la constitution de 195! et supprimer certains départements notamment ceux créer après 1958.
En cas de vote compte tenu des excès des élus locaux et de la dette phénoménale du 93, je doute que les élus soient plébiscités.
Supprimons cette strate inutile et coûteuse. En revanche, ne créons pas de postes de délégués ou de “jenesaisquoi” pour recaser les politiques professionnels.
C’est cette procédure qu’il y a eu en 1962 lors du démantèlement du département de la Seine, j ‘en doute.
Et mieux, décision du conseil constitutionnel, “le Conseil constitutionnel a jugé, dans sa décision du 2 juillet 2010, Commune de Dunkerque28, que « la décision de procéder à la fusion de communes ne constitue pas un acte portant atteinte à la libre administration des collectivités territoriales ».
L’autre moyen de parvenir à l’objectif est du supprimer les dotations de l’état à ces 3 départements.
Que vient faire l’Allemagne dans tout cela?
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