Cela commence par des coups de fil au 115, directement des personnes en quête d’un hébergement d’urgence ou de tiers qui signalent. Rien que lundi 16 janvier, il y a eu près de 5400 appels, dont 1300 ont été servis. A l’autre bout du téléphone, 150 salariés du Samu social se relaient pour répondre. Ce mardi soir, Bernard Cazeneuve est venu encourager ces équipes de répondants, et aussi celles qui prennent le relais sur le terre terrain, en maraude.
Pour ceux qui répondent comme pour ceux qui sillonnent les rues de la capitale à la rencontre des plus démunis, la tâche est ardue. Au téléphone, le plus difficile est de dire non. Dans le centre d’appel, un écran indique, fatidique, le nombre de places disponibles en temps réel, et la température extérieure. Hier soir à 20h10, il en restait 71 places dans 14 structures, et il faisait -2 degrés, indiquait le tableau de bord, qui diffuse aussi des messages d’encouragement. “Un grand merci à tous pour le travail fourni hier, les équipes ont su se mobiliser“. Lundi en effet, presque toutes les demandes ont pu être satisfaites sauf deux, dont une famille de huit personnes, expose la responsable du centre au Premier ministre, venu avec Emmanuelle Cosse, ministre du Logement.
Nous sommes passés de 82 000 à 129 000 places, exposent les ministres, ajoutant que l’effort sera poursuivi. Une mise à l’abri qui n’est qu’une première étape, a insisté Bernard Cazeneuve, évoquant le parcours de réinsertion sociale qui doit suivre.
Dans le vaste hangar du Samu social, une douzaine d’équipes sont prêtes à partir en maraude, quatre par quatre dans les camions. Nous avons besoin de vous, de vos compétences. Nous sommes à vos côtés, encouragent les ministres avant de donner la parole aux patrouilles. “L’un des problèmes est la représentation sociale des SDF. Certains préfèrent appeler le 115 plutôt que de se présenter aux urgences des hôpitaux où ils ne sont pas toujours bien reçus. Il y a aussi un problème de prise en charge des problèmes de psychiatrie et de santé mentale“, évoque un salarié du Samu Social. Sur cette question, le Premier ministre insiste sur la nécessité d’apporter une réponse interministérielle. Un autre salarié évoque la question des mineurs isolés. Le dialogue s’engage.
Vers 20h30, il est temps de partir. Les équipes ont leur feuille de route pour aller à la rencontre de plusieurs personnes, et seront peut-être appelées ensuite pour aller en voir d’autres. Au milieu des équipes bleues du Samu Social, une équipe jaune détonne, il s’agit des bénévoles de l’ordre de la Croix de Malte qui prêtent main forte aux salariés durant la période hivernale, de novembre à avril. Quelques 80 à 90 bénévoles de l’association se relaient à raison d’une maraude par mois chacun. Ce soir, il y a Jean-Matthieu, qui s’est engagé il y a onze ans, Aymard, depuis six ans, Anne-Sophie, depuis un peu moins longtemps et Christine, engagée depuis quatorze ans et qui organise les maraudes pour l’association. “Le plus difficile, c’est de trouver le ton juste avec les personnes“, témoigne Aymard. “Certains soirs sont durs, d’autres, on fait des rencontres avec des personnes incroyables, note Christine. Il y a des pépites…”
@Jo
Bonjour,
Comme cela est écrit, les 150 se relaient. Ils ne sont donc pas en même temps au téléphone. Mais pour qu’il y ait 10-15 personnes en simultané, il faut beaucoup plus de monde qui se relaie.
Bien cordialement
Bonjour,
une petite rectification qui a son importance: il n’y a pas 150 salariés qui répondent au téléphone au Samu, et rarement plus de 10 ou 15 en simultané, selon la période de la journée.
En France il y a heureusement beaucoup de dons, de bénévolat et de structures d’aides, mais il est impossible de combler la destruction de l’économie (chez nous et ailleurs) et les mouvements de populations déshéritées qui en résultent, sans parler de certaines ‘cultures’ qui conduisent à vivre au crochet des autres. Il y aura donc toujours ce genre de problème, évoqués par l’Abbé Pierre il y a plus de cinquante ans. Il faut donc faire au mieux pour limiter les drames. Merci à tous les bénévoles.
N’oubliez pas les dons aux associations qui s’occupent des personnes sans abris.
Pensez aussi à discuter quelques instants avec ceux à qui vous donnez quelques pièces ou de la nourriture.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.