Ces crèches, écoles et collèges en attente de diagnostic pollution en Val-de-Marne

Evaluer la pollution de l’air potentiellement restée dans l’ensemble des établissements sensibles (établissements collectifs accueillant un jeune public comme les crèches, écoles, collèges, lycées et institutions accueillant des jeunes handicapés) situés dans des lieux répertoriés comme ayant accueilli par le passé des activités industrielles ou de service, tel était l’engagement pris par l’Etat en 2010, dans le cadre de son deuxième plan national Santé environnement 2009-2013.  Afin de définir la liste des établissements, l’Etat a croisé deux bases de données, celle des établissements collectifs accueillant des jeunes de moins de 17 ans, et celle de l’inventaire Basias qui répertorie (dans la mesure des connaissances à disposition) les sites ayant accueilli des activités d’industrie ou de services – qui ont pu être polluantes ou non, et laisser des traces ou non. L’inventaire Basias ne permettant pas de savoir si les activités passées ont pu laisser des traces de pollution ou pas, ces diagnostics lancés par l’Etat visaient  à s’en assurer. Ils ont été lancés en plusieurs phases, avec d’abord 900 établissements sur 70 premiers départements, puis 1400 sur d’autres départements dont la région Ile-de-France et le Val-de-Marne. A l’issue de ces diagnostics, les sites devaient être classés en trois catégories (A,B ou C). En catégorie A, ceux qui ne posent pas de problème. En catégorie B : ceux dont les usages actuels permettent de protéger les personnes des expositions aux pollutions potentielles ou avérées. En catégorie C : ceux où il y a une pollution  nécessitant une action. A titre d’exemple, les 471 premiers établissements testés (situés hors Ile-de-France) ont été classés à 61 % en catégorie A,  à 33 % en catégorie B et  à 6 % en catégorie C. 40% des pollutions constatées émanaient d’anciennes stations essence ou de garages automobiles.

A lire aussi : Clefs pour comprendre la pollution des sols en Val-de-Marne

Des listes “publiques” mais pas en ligne

Cette liste de 1400 établissements, officiellement rendue publique en février 2013 et qui recensait notamment les sites de la région Ile-de-France, est actuellement introuvable sur le site du ministère de la Transition écologique, qui a pourtant une page dédiée à ce sujet –mise à jour le 24 novembre dernier, car des pages ont été perdues lors de la mise à jour du site internet ministériel  à l’occasion du nouveau gouvernement, explique-t-on au ministère. Une recherche est en cours pour retrouver ce document et le mettre à nouveau à disposition du public, indique-t-on toutefois. En attendant, des associations ont opportunément conservé ces données et l’association Robin des bois, qui a publié il y a quelques semaines les résultats complets des premiers diagnostics, après les avoir obtenus en recourant à la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs), a transmis à notre rédaction la liste des 107 établissements qui avaient été recensés dans le Val-de-Marne comme devant faire l’objet d’un diagnostic. (Voir le détail un peu plus bas)

Une opération diagnostic interrompue en 2017

Alors qu’environ 2300 établissements avaient été listés au total en France, seulement 1248 ont fait l’objet d’un diagnostic, auxquels il faut additionner 149 établissements dont les diagnostics sont encore en cours. Il reste donc encore près d’un millier d’établissements qui pourraient bien ne jamais être diagnostiqués  car, entre temps, cette initiative a tourné court. “En 2017, cette action nationale de diagnostic des sols dans les établissements sensibles a été interrompue, le ministère privilégiant la montée en puissance du dispositif de surveillance de la qualité de l’air dans les établissements recevant du public“, répond sur ce point Jean-Marie Chabane, chef de l’unité territoriale Val-de-Marne de la Driee (Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie).

Du côté de l’association Robin des bois, on explique cet abandon par le coût et les premières données obtenues. “Nous pensons qu’il y a une question financière d’une part, et que, d’autre part, les différents ministères concernés constatent qu’il y a plus de problèmes que prévus et que cette campagne commence à devenir gênante, de nature à semer le trouble chez les parents et les enseignants”, analyse ainsi Jacky Bonnemains, président de l’association.

En Val-de-Marne: 13 établissements testés sur 107 listés

En Val-de-Marne, seulement 13 établissements ont été diagnostiqués sur 107. Après analyse : 4 ont été classés en catégorie A, 9 en catégorie B et aucun en catégorie C.

Voir article détaillé sur les sites déjà analysés.

A noter que le collège Saint-Exupéry de Vincennes, où a été identifiée une pollution aux solvants chlorés, ne figure pas dans la liste car le site n’était pas répertorié dans la Basias.

Les établissements qui restent à recenser

Restent donc 94 établissements (liste détaillée ci-dessous) en attente de leur audit, parmi lesquels 12 crèches, 56 écoles, 14 collèges, 11 lycées et enfin un IME (Institut médico-éducatif), l’IMPro Seguin au Kremlin-Bicêtre.

En place de ces établissements, qui, rappelons le à nouveau,  ne sont pas forcément pollués, les activités industrielles ou de services enregistrées dans la Basias font état le plus souvent d’anciens garages, stations essence, de quelques blanchisseries industrielles ou encore, plus rarement, de fabriques (atelier de caoutchouc, vins et spiritueux…).

Ci-dessous la liste complète des 107 établissements qui devaient être analysés, avec sa catégorie lorsque le classement a été réalisé, et la mention non réalisé lorsque le diagnostic n’a pas été établi.

Pour ceux dont le diagnostic a été réalisé, voir l’article précédent.

Pour retrouver les sites recensés autour dans la Basias, voir également article détaillé sur la Basias en Val-de-Marne.

Voir aussi tout notre dossier pollution des sols en Val-de-Marne

Voir tout notre dossier pollution des sols en Val-de-Marne