Comédien, metteur en scène et auteur Adel Hakim, co-directeur du théâtre des Quartiers d’Ivry, est décidé ce mardi à l’âge de 64 ans, après plusieurs années de lutte contre une maladie dégénérative.
“Adel se savait condamné par une maladie dégénérative déclarée depuis trois ans. Engagé pour le droit à mourir dans la dignité, il nous quitte dans un ultime geste de liberté. Aux côtés d’Elisabeth Chailloux à la tête du Théâtre des Quartiers d’Ivry, Adel aura profondément et durablement marqué notre ville, il aura
contribué à nourrir et à façonner son identité culturelle. Je veux aujourd’hui lui témoigner de toute ma reconnaissance et de mon affection“, a salué Philippe Bouyssou, maire d’Ivry-sur-Seine.
“Adel Hakim était un artiste et un citoyen du monde doté d’un immense talent et d’une infinie générosité. Sa sensibilité, son érudition, l’humilité avec laquelle il partageait, sans compter, sa passion du théâtre et de l’humain, en même temps que l’attention qu’il portait constamment à l’autre – à tous les autres ! – vont profondément nous manquer. Ce fut un véritable honneur et une grande chance, pour le Val-de-Marne, d’avoir compté Adel Hakim parmi les siens et de l’avoir accompagné dans le travail considérable qu’il a mené avec la Compagnie de La Branche, puis le Théâtre des Quartiers d’Ivry, pour mettre le théâtre et la vitalité des écritures contemporaines à la portée du plus grand nombre, favoriser le développement des pratiques amateurs et promouvoir la liberté d’expression et de création“, a également réagit Christian Favier, président du Conseil départemental.
En décembre dernier, Adel Hakim était à l’inauguration du nouveau Centre Dramatique National installé à la Manufacture des Œillets, dont il portait le projet avec Elisabeth Chailloux et l’équipe du Théâtre des Quartiers d’Ivry. Ce-sont deux de ses créations qui avaient du reste démarré l’année 2017 : une adaptation en langue arabe d’Antigone, la tragédie de Sophocle, puis Des Roses et du Jasmin, évoquant le conflit israélo-palestinien, toutes deux jouées par le Théâtre National Palestinien.
Je suis très très touché par le départ d’Adel Hakim qui représentait le théâtre exigeant, intelligent, sensible, généreux, singulier et à la portée de tous les habitants d’une ville ou d’un quartier ayant la chance de posséder un Théâtre ou un centre culturel.
Au Théâtre de Fontainebleau, ses quelques pièces qui ont pu être accueillies sur le petit plateau ont été des moments de grand soleil pour chacun des habitants de cette commune et de la région.
En sa mémoire, je me souviens d’une des très belles phrases prononcée par Jacques Duhamel en 1972 alors Ministre des Affaires Culturelles “L’action culturelle sans la création artistique serait à la longue la distribution des pains sans le miracle de la multiplication”.
Adel Hakim c’était précisément cela.
Bien à toi Adel.
Pierre-Marie Cuny
C’est avec une infinie tristesse que j’apprends cette terrible nouvelle.
Cela fait plus de trente ans que j’ai rencontré Adel à l’occasion de sa compagnie d’une collaboration avec la Maison des Arts de Créteil.
Je me souviens de mon premier RDV avec lui un matin dans un café de la place Saint Michel à Paris.
Depuis j’ai toujours suivi sont travail et celui d’Elisabeth Chailloux.qui sont indéfectiblement liées.
Je me souviendrai toujours de son sourire lorsque nous nous croisions au TQI ou ailleurs.
La vie est injuste, il avait encore beaucoup à dire et à apporter au théâtre.
Jean-Luc Jamet
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