Publiée vendredi dernier (voir notre article), l’enquête de Que Choisir sur l’eau potable en France, en attribuant des gouttes noires à une partie du Val-de-Marne, a suscité une cascade de réactions de la part des villes concernées, lesquelles se sont toutes appliquées à démontrer la qualité de leur réseau.
Dans son analyse comparative de la qualité des eaux, basée à la fois sur des données du ministère de la Santé et de analyses effectuées localement sous l’égide de l’ARS (Agence régionale de santé), l’Union des consommateurs Que Choisir faisait état de présence de plomb et de cuivre dans le réseau de distribution La Belle Etoile qui dessert les villes de Boissy-Saint-Léger, Bonneuil-sur-Marne, Créteil, Limeil-Brévannes, Noiseau et Ormesson-sur-Marne. D’où la présence de gouttes noires sur la carte des eaux potables publiées par l’association. Celle-ci précisait néanmoins que “ces pollutions restent mal mesurées car du fait d’un très faible nombre de prélèvements, ces analyses isolées ne permettent pas de connaître l’exposition réelle des consommateurs.” Du côté des villes concernées, ces gouttes noires ont commencé à inquiéter des usagers et les communes ont donc réagi fissa pour vérifier l’état de leurs réseaux.
“La ville ne compte ne compte plus de canalisations au plomb et au cuivre depuis 2013. Elle a eu la confirmation de cette information ce vendredi par la Lyonnaise des Eaux suite à la polémique sur les réseaux. L’ensemble des canalisations publiques est aux normes. Nous n’avons également reçu aucune alerte de la Lyonnaise des Eaux, ni de l’Agence Régionale de Santé (ARS) qui sont très vigilants sur la qualité de l’eau distribuée“, a ainsi publié la ville d’Ormesson-sur-Marne dans un long message sur sa page Facebook, dès le weekend, tout en précisant que concernant la recherche du plomb, du cuivre, du nickel, du chlorure de vinyle et de l’épichlorhydrine, le prélèvement de l’eau se fait fréquemment au robinet des consommateurs, et que par conséquent, leur présence dans une analyse ne signifie en aucun cas que cette pollution affecte l’ensemble du réseau ou de la ville. A Sucy-en-Brie, c’est sur le site de la ville qu’un message a été publié également dès le weekend, précisant que les prélèvements qui avaient servi de base aux constats de l’étude avaient été “réalisés sur les robinets de quelques particuliers, entre février 2014 et août 2016, et n’ont été qu’au nombre de deux à Sucy”. Et de rappeler que, “fin 2013, conformément à la nouvelle réglementation, la commune avait remplacé l’intégralité de ses canalisations en plomb, cuivre, nickel, et même PVC“. A Boissy-Saint-Léger, interrogée sur la question, on indique au cabinet du maire que les prélèvements concernés sont aussi liés à de très anciennes canalisations aux robinetteries directement dans les habitations. Des informations confirmées au niveau du territoire Grand Paris Sud Est Avenir, indique encore la ville de Bonneuil-sur-Marne dans un communiqué. “Le concessionnaire nous affirme que ce n’est pas le réseau général qu’il gère, qui est en cause, et sur lesquels les prélèvements réalisés par l’Agence Régionale de Santé ne relèvent aucune présence de plomb ou autres métaux lourds, mais les réseaux internes de certaine des constructions – vraisemblablement anciennes – qui ont pu faire l’objet de l’enquête de l’UFC Que Choisir”, se défend la ville. “A Créteil, nous avons zéro non conformité depuis la date de renouvellement de notre délégation de service public, et depuis 2013, comme la législation l’impose, tous les branchements en plomb sur le réseau public ont été supprimés”, indique encore Alain Dukan, maire-adjoint à Créteil.
Depuis, la fédération de consommateurs, dont l’enquête générale visait surtout à démontrer aux usagers que l’eau du robinet est excellente et qu’il n’est pas utile d’acheter des bouteilles en plastique, a revu sa copie et attribué de jolies gouttes vertes sur l’ensemble du département.
La carte de Que Choisir modifiée ne comporte plus les gouttes noirs de l’article d’origine mais des gouttes vertes avec un panneau danger qu’on ne voit pas sur l’image de cet article. Il faudrait mettre à jour cette photo pour qu’elle soit identique à celle de Que Choisir.
Mais si le problème est lié à la façon de faire les prélèvements nous devrions retrouver ce type de problème de façon répartie sur la région parisienne ou le département du Val-de-Marne ?
Que le problème ne vienne pas des canalisations publiques pourquoi pas mais la pollution reste à la sortie du robinet que nous consommons. Il faut au moins prévenir les habitants dont les tuyaux sont à risque.
Bonjour
Les explication du maire adjoint de Créteil tombent à l’eau. lI affirme péremptoirement que la ville a zéro défaut de conformité alors que les prélèvements effectués par les service de l’état seraient positifS. Qui croire par les temps qui courent ?
Cela démontre qu même si vous n’avez pas de canalisation en plomb, il faut savoir que l’eau qui séjourne dans un robinet (le laiton est fait de cuivre et de zinc d’une certaine qualité industrielle) et dans les tuyaux de cuivre, cette eau se charge d’impuretés contenues dans le métal. Il existe une norme mais la limitation du taux d’impureté n’est pas une absence. On lit à https://fr.wikipedia.org/wiki/Cuivre:
“Le cuivre est accompagné des autres éléments métalliques Fe, Co, Ni, Zn, Mo, Pb, etc., et parfois des précieux Ag, Au, Pt et platinoïdes qu’il est intéressant de récupérer dans les boues anodiques, mais aussi de Ge, Se, Te, As, etc.”. Donc vous avez toujours à l’état de trace Pb, As, Te qui peuvent rester détectables malgré l’affinage. Et je ne parle pas du zinc…
Une bonne pratique est de n’utiliser pour boire (ou faire la cuisine) que l’eau sortant fraîche du robinet, après avoir tiré sa chasse d’eau, fait sa lessive, la vaisselle… L’eau stagnante dans les robinets (surtout) et dans les tuyaux contiendra toujours plus d’impuretés. Surtout ne jamais utiliser le côté eau chaude, et quand il a été utilisé il faut laisser couler un peu d’eau “froide ” pour ne pas avoir le résidu d’eau chaude qui a refroidi… et qui contient plus d’impuretés métalliques.
Les prélèvements de “Que choisir” ont été mal faits, mais ils sont représentatifs d’un mésusage courant.
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