Revenir au collège pendant les vacances ? Voilà une idée a priori rebutante. Quoi que, ça dépend pour quoi… Au collège Jules Vallès de Vitry-sur-Seine ce lundi, on a joué aux petites voitures, et pas n’importe comment. En piste : des robots à roulette à programmer sur ordinateur…
Malgré les vacances, le brouhaha retentit dans la cour, les élèves, principalement en sixième, se rassemblent par groupe de 28. Aucun ne traîne des pieds pour gravir les deux étages qui les mènent à leur salle de classe. Il faut dire qu’ils ont tous demandé à revenir au collège pendant cette quinzaine de Pâques. «Nous accueillons les élèves quelques jours lors des vacances de Toussaint, de Pâques puis en juillet. En août, les collégiens accompagnent les CM2 qui viennent découvrir leur futur établissement. Nous sommes plus permissifs pendant ces périodes et nous privilégions des contacts plus informels, nous jouons au foot avec les élèves, les horaires sont flexibles, c’est le moment de tester des choses. A terme, nous constatons un climat plus serein tout au long de l’année, moins de conflits, une meilleure cohésion des élèves également»,motive Julien Martinez, le principal du collège vitriot.
Ce lundi, c’était objectif robot. professeur de technologie, M.Amearay fait deviner aux élèves les différentes composantes d’un petit robot qu’ils vont bientôt mettre en mouvement grâce aux ordinateurs dont ils disposent. Capteur d’obstacle, carte programmable, plateforme… , l‘apparente technicité de cette machine intrigue. Assis derrière les ordinateurs, les élèves doivent utiliser des blocs contenant des commandes pour programmer la direction et la distance que doit prendre leur robot à roue. A l’aide d’un câble, ils téléversent ensuite le programme qu’ils ont créé avec le logiciel sur le robot équipé d’une carte Arduino, un circuit-intégré qui va convertir en action les commandes entrées par les collégiens. «Monsieur El Beiad, venez voir, nous avons réussi!», lance Amelle avant de se lancer dans un exercice plus compliqué. «Nous sommes en retard en France sur la programmation. Dans certains pays, notamment en Asie, on met des robots éducatifs entre les mains d’enfants dès l’âge de 4 ans. C’est dommage qu’ils ne soient initiés à la programmation qu’à partir du collège. Mais même en ne commençant qu’à 11 ans, j’observe qu’ils sont capables de franchir les difficultés très rapidement grâce à leur curiosité», note M. El Beiad, professeur de mathématiques.
Les cours, d’ordinaire d’une durée de 55 minutes, durent une vingtaine de minutes supplémentaires pendant les vacances, mais les collégiens ne voient pas le temps passer et quittent la salle de classe en traînant des pieds. «Combien ça coûte un robot comme celui-là Monsieur ?», demande Walid. «Autour de 75€», répond l’enseignant qui espère passer de sept robot pédagogiques à quatorze d’ici l’année prochaine. «L’établissement a également fait une demande auprès du Conseil départemental pour acquérir une imprimante 3D avec laquelle les élèves pourront fabriquer des éléments supplémentaires pour équiper les robots.»
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de l’opération Ecole ouverte, organisée depuis plusieurs années par l’Education nationale.
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