Alors que des bureaux de Poste ont déjà fermé dans le Val-de-Marne, en attendant d’autres, comment fonctionne les relais et comment s’y retrouvent les habitants ?
Les bureaux ont disparu mais les boîtes aux lettres ont tenu bon. La Poste de Fontenay-sous-Bois Joffre porte encore la marque de la mobilisation des élus et des habitants. « Non à la fermeture de notre bureau de Poste » affiche une banderole encore accrochée à une barrière de sécurité donnant directement sur l’avenue du Maréchal Joffre. « C’était formidable. On trouvait tout ce qu’on voulait dans ce bureau. J’y envoyais mes petits-enfants poster des lettres » se remémore Robert, 87 ans. « Heureusement, il me reste le bureau principal. Pourvu qu’il ne ferme pas ! » espère le vieil homme. Pas de fermeture prévue mais des travaux jusqu’à mi-décembre qui pourraient obliger les habitants à se rendre aux Rigollots ou à Val-de-Fontenay. La boîte aux lettres du bureau principal de Fontenay restera fonctionnelle pendant la durée des travaux.
A seulement quelques pas de l’ancienne Poste, c’est le Tabac Le Verdun qui a récupéré une imposante balance pour peser les enveloppes. Au bureau, on a déplacé les bonbons et les chewing-gums pour faire de la place. Les enveloppes pré-affranchies ont maintenant leur propre vitrine. « Comme tous les buralistes, on vendait déjà des timbres, alors c’est la suite logique », confie un employé. « Cela nous fait du passage durant les heures creuses. Et puis les mamies sont bien contentes quand on leur fait leur recommandé ! » sourit sa collègue. Seul bémol pour les clients de la banque postale, le distributeur de billets se trouve au bureau principal.
Au bureau du Perreux Joncs Marins, la situation est quelque peu différente. Le point contact est installé au Val 94, en face de l’ancienne Poste. L’établissement cumule plusieurs activités : tabac, bar, restaurant, et hôtel. Remplir de nouveaux services postaux nécessite donc une charge de travail supplémentaire. « Je n’ai même pas encore eu le temps de manger », s’impatiente le gérant, l’horloge affichant 15 heures passées. « Cette fermeture est surprenante… et donner cela à faire au buraliste est un non-sens », juge Pierre, un riverain. « La Poste tournait bien. C’était un service important. Maintenant avec ma femme, on est obligé d’aller en ville. On n’est pas content. C’est un quartier où il y a beaucoup de personnes âgées », observe le Perreuxien.
A Noiseau, le problème est similaire mais les solutions qui ont été trouvées divergent. Ce n’est pas un commerçant qui a repris le flambeau mais bien l’accueil de la mairie. « Cela n’a pas totalement changé mes habitudes » reconnaît une habitante, « mais je suis contre le retrait de la fonction publique en général. On a toujours besoin d’un service de proximité ». La commune de 4 679 habitants, quatrième ville la moins peuplée du département en 2017, a donc dû « laisser partir » le seul bureau de poste qu’elle comptait. « Je veux bien comprendre que ce n’était pas rentable. Il n’y avait pas beaucoup de monde. J’avais un pote là-bas qui travaillait et avec qui il nous arrivait de taper le carton », se souvient Michel, nostalgique. « Le plus dommage, c’est d’avoir retiré le distributeur de billets … »
Bonne nouvelle, l’installation d’un nouveau distributeur à la mairie est bien prévue, mais pour le moment, les habitants doivent en effet prendre la voiture ou les transports pour aller retirer dans les communes voisines, Ormesson-sur-Marne et Sucy-en-Brie notamment. « Faut cavaler ! Ce n’est pas évident. Ils ne pensent pas aux personnes âgées. Ne pas pouvoir retirer, c’est vraiment ce qui nous enquiquine », témoigne Monique à l’arrêt de bus.
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Il y a cependant un sujet de santé publique qui est totalement omis du débat : encourager des usagers du service postal à aller dans un bar-tabac peut favoriser une rechute, pour les personnes qui présentent ou qui ont présenté une addiction au tabac, à l(alcool ou aux jeux.
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