Réduction des horaires dans 14 bureaux, passage de 2 à 1 agent dans d’autres, suppression des opérations financières encore ailleurs… Autant de mesures interprétées par les syndicats comme les signes avant-coureurs de nouvelles fermetures.
Le semaine dernière, Régis Charbonnier, maire PS de Boissy-Saint-Léger, a pris sa plume pour écrire au président du groupe La Poste, se déclarant “surpris” de constater “qu’un affichage, sur la façade de l’Orangerie, réalisé en juin par La Poste, ait annoncé aux usagers la suppression des opérations financières à compter du 27 juin sans information préalable”. Un “mépris” qui intervient en méconnaissance du Contrat de présence postale territoriale 2017-19, selon l’élu, qui avait reçu une délégation syndicale quelques jours plus tôt. Et l’édile de réclamer “que reste ouvert, rue de Paris, un bureau de Poste de plein exercice, avec l’entièreté de ses horaires, de ses services et de ses personnels.” Fin 2016, une forte mobilisation s’était organisée à propos de ce bureau de Poste (la photo de une représente une manifestation d’octobre 2016).
Fin 2016, Sud PTT s’inquiétait d’une fermeture programmée d’un quart à un tiers des bureaux de Poste du département, suscitant une mobilisation des élus et une série d’échanges entre ces derniers et les pouvoirs publics pour obtenir des précisions. Depuis, quatre bureaux ont effectivement fermé au Perreux Joncs Marins, Noiseau, Charenton Liberté et Fontenay-sous-Bois Joffre, remplacés par des points de contact chez des commerçants, et, selon le courrier d’un ministre de l’ancien gouvernement (avant élections présidentielles), cinq autres devaient suivre d’ici à la fin de l’année : Villejuif les Lozaits (mais la Poste a depuis indiqué que ce bureau ne serait pas concerné, selon les syndicats), Saint-Maur la Varenne Champignol, Boissy Saint Léger L’Orangerie, Fresnes la Vallée et Villeneuve le Roi les Vœux. Des mesures qui s’inscrivent dans le cadre d’une stratégie nationale qui répond notamment à un rapport de la Cour des comptes pointant une diminution de l’activité, en particulier dans les bureaux annexes des villes denses. Un Contrat de présence postale territoriale 2017-2019 conclu entre l’Etat et l’Association des maires de France (AMF) détaille les modalités de cette rationalisation de la carte des Postes en termes de concertation entre élus locaux et direction territoriale de La Poste.
Diminution des horaires dans 14 bureaux, passage à un agent dans 2 bureaux
Si les élections présidentielles, législatives puis sénatoriales ont mis sur pause les nouvelles transformations, les syndicats s’inquiètent d’une reprise du processus. “Il est toujours prévu de fermer la moitié des bureaux au niveau national d’ici à 2020, pointe Jean-Louis Berlatier, délégué Sud PTT. Et plusieurs changements sont des signes annonciateurs de fermeture, comme la fin des opérations financières à Boissy-Saint-Léger par exemple.”
Alors que le bureau de Boissy-Saint-Léger L’Orangerie est dans le collimateur depuis longtemps, le délégué syndical s’inquiète aussi du passage de deux à un agent d’ici début 2018, à Rungis ville et Gentilly Chaperon vert. “Aux Joncs Marins, le passage à un seul agent a été le prélude à la fermeture”, témoigne Jean-Louis Berlatier, qui a aussi fait la liste des 14 bureaux dont les horaires ont été réduits depuis un an, allant d’une demi-heure de moins le matin ou le soir à carrément une demi-journée (les 14 bureaux sont : Créteil Eglise, Créteil Montmesly, Saint-Maur La Pie, Boissy principal, Boissy Orangerie, Villecresnes, Saint-Mandé, Vincennes Prévoyance, Chennevières principal, Ormesson-sur-Marne, Bry-sur-Marne, Joinville Charcot, Villejuif principal et Villejuif Léo Lagrange). “En 24 ans, je n’ai jamais vu autant de mesures de réduction d’horaire. Ce-sont aussi des signaux qui nous alertent. La Poste a jusqu’à 2020 pour arriver à son objectif. C’est une bataille de longue haleine.”
Réunis dans un collectif Convergences services publics, les syndicats (Sud PTT, CGT, Solidaires, FSU) ont décidé de se rebiffer et organisé cet été plusieurs opérations tractage devant les bureaux de Poste les plus concernés par une transformation en point de contact chez un commerçant. “A Villejuif Les Lozaits, la mobilisation a fait reculer la Poste, mais nous nous inquiétons pour Léo Lagrange. Ailleurs, c’est à Boissy-Saint-Léger et Saint-Maur Champignol que la réaction des habitants a été la plus forte. Le maire de Boissy nous a reçus la semaine dernière et nous attendons la réaction du maire de Saint-Maur-des-Fossés”, indique le délégué Sud.
Casserole devant la Poste de La Queue en Brie
Samedi matin, ce-sont les Insoumis qui se sont faits entendre devant le bureau de Poste de la Queue-en-Brie, casseroles et tambourins à la main. “Les nombreux témoignages recueillis auprès des usagers de la poste seront adressés à M.Walh, son PDG et à M.Macron dans le souci d’un”touche pas à mon bureau de poste” dont la délocalisation inquiète vivement”, indique Martine Aubry, conseillère d’opposition LFI de la ville.
Une Commission fera le point le 14 novembre
La question de l’évolution des bureaux de Poste dans le département devrait être étudiée par les élus et la Poste à l’occasion de la prochaine CDPTT (Commission départementale de la présence postale territoriale) qui doit se tenir le 14 novembre prochain.
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Déjà que les Services de la Poste sont moindres, les facteurs ne laissent plus d’avis de passage pour les colis, ils ne sonnent plus plus les Recommandés, et quand vs allez au bureau de Poste on ne trouve pas votre colis alors qu’il y a eu depuis le mois de mai à Fin Août 2017 près de 4 envois dont 3 qui sont répartis à l’expéditeur sans que j’en soit averti. Un comblrm
Moi, j’apprécierais que les services municipaux soient ouverts avec la même amplitude horaire que les bureaux de poste (en tarif normal). Mais là, il n’y a plus personne, ni maire de gauche et surtout pas syndicat, pour exiger cette amélioration du service public. Pourtant nécessaire, surtout pour les usagers qui, aux “heures de bureau”, sont… au travail.
Les évolutions de la poste sont une tragique illustration de la disparition des services publics, considérés comme une charge, et de la volonté de l’Union Européenne (c’est à dire des gouvernants de ses États) de tout confier au privé. Tout cela est attristant , on veut nous faire croire que en 2017 on ne peut plus faire ce que l’on faisait en 1960 !!!
La seule politique que les services publics connaissent et appliquent depuis des années c’est de réduire la voilure ; il faut réduire les coûts, il faut faire des économies etc, etc…par contre réduire les gaspillages, les dépenses inutiles, ça on ne touche pas ! Les Val de Marnais encaissent depuis des années la suppression de ces précieux services, cher à nos dirigeants sans que nos propres élus qui ont le pouvoir et les moyens de mettre en place un « plan B » ne se manifestent à part « protester » comme ils savent si bien le faire. Avec déjà la réduction des services de santé, celle des écoles, des tribunaux, il y a quelques semaines il était question de réduire le nombre de commissariats et aujourd’hui c’est le nombre de bureaux de Poste… on se demande où vont nos impôts en particulier nos impôts locaux. Pendant qu’on y est, à quand un hurluberlu du Ministère du Budget va-t-il proposer la réduction du nombre d’habitants dans notre département ?
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