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Finances locales | | 03/03/2017
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Fontenay-sous-Bois, première ville du Val-de-Marne à lancer son fonds de dotation

Fontenay-sous-Bois, première ville du Val-de-Marne à lancer son fonds de dotation

La première mais sûrement pas la dernière. D’autres communes du département sont déjà sur les rangs. Ce jeudi 2 mars, Fontenay-sous-Bois a officiellement lancé Fontenay solidaire, un fonds de dotation destiné à motiver la générosité des entreprises locales en contrepartie d’une réduction d’impôt sur les bénéfices équivalente à hauteur de 60%. 

Une manière maligne de récupérer au passage du financement de l’Etat (qui finance jusqu’à 60% du fonds grâce à la déduction fiscale) alors que les dotations de celui-ci ont diminué de manière importante ces dernières années. Alors que la taxe professionnelle, qui était perçue directement au niveau de la commune, n’est plus, ce nouvel outil apparaît ainsi comme “gagnant-gagnant”, selon les commentaires mêmes des entreprises présentes ce jeudi. Pour la commune, la manne financière permet de financer des projets dans leur fonctionnement. Pour l’entreprise, cela s’inscrit aisément dans la ligne responsabilité sociale,  contribuant à sa bonne image de marque et à son insertion dans la ville. Aucune raison de se priver donc.

A Fontenay, le projet est du reste dans les tuyaux depuis plusieurs années. Et la commune, qui accueille déjà de nombreuses entreprises, a du potentiel. “Fontenay est le moteur de l’Est parisien, avec des grandes entreprises et aussi beaucoup de TPE, motive le maire FG, Jean-Philippe Gautrais, devant un parterre d’entrepreneurs ou de représentants de grands groupes comme Eiffage ou la Société générale. C’est une ville ouverte au dialogue mais avec des principes, des partis pris.” Le fonds, qui sera administré avec des responsables du monde associatif local, s’est positionné principalement sur deux thématiques : le sport et la culture, et vise aussi de manière plus générale les activités envers la jeunesse. Les trois membres fondateurs sont les entreprises SNTPP (une Scop de travaux publics), Nicollin (gestion des déchets) et FBI (électricité).

“C’est une très belle initiative. Pour s’installer durablement sur un territoire, il faut s’y investir. C’est vraiment gagnant-gagnant et cela contribue à réduire la fracture entre le monde politique et économique”, approuve William Mayeux, directeur commercial d’Eiffage Construction. Pour Frédéric Corda, patron de FBI, cela s’inscrit naturellement dans le partenariat que mène l’entreprise avec la ville depuis des années. Jean-Luc Ransant, président de CET Ingénierie, voit aussi dans ce partenariat l’opportunité de développer des synergies avec ses employés, en bénéficiant par exemple de places de spectacles.

Sur les montants, les entrepreneurs préfèrent rester discrets, même si certains ont déjà un budget en tête. D’ores et déjà, le fonds a été doté de 15 000 euros, le minimum légal pour être lancé.

Cheville ouvrière du dispositif, Elisabeth Cuvelier, directrice d’Alternative Medias, une entité de Groupe Medias, a activement contribué à l’évangélisation de ce concept. “Les villes cherchent les moyens de nouer des partenariats avec les entreprises privées tout en étant réticentes. Ces fonds de dotation, permis par la loi de 2008 (Article 140), constituent une réponse en proposant un cadre totalement transparent, avec un bénéfice pour les entreprises soucieuses de leur responsabilité sociale et pour les communes en quête de nouvelles ressources. Nous avons développé un service clef en main de développement de ces fonds, depuis leur élaboration jusqu’à leur commercialisation, qui comprend aujourd’hui six personnes“, explique la professionnelle. Cela a commencé par Clichy en 2015, puis Bezons, Montreuil… Dans le Val-de-Marne, Ivry-sur-Seine est aussi désormais sur les rangs. “Nous prévoyons de lancer un fonds qui sera spécifiquement dédié aux initiatives pour la jeunesse“, détaille-t-on au cabinet du maire de la ville.

Elisabeth Cuvelier

Culture, sport, jeunesse… Parfois, ce-sont aussi les donateurs qui font évoluer les thématiques. “A Clichy, beaucoup d’entreprises donatrices demandaient au fonds de faire quelque chose pour les startups, et lorsque le Conseil d’administration a lancé une proposition en ce sens, le groupe Amazon, qui jusque là ne participait pas, a décider de venir apporter sa contribution !”, relève Elisabeth Cuvelier.

 

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