Formation | | 21/12/2017
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La future université qui fait bouger les lignes dans l’Est parisien

La future université qui fait bouger les lignes dans l’Est parisien © gare-grand-paris-express-noisy-champs-jean-marie-duthilleul

La nouvelle université du Grand Est parisien n’a encore qu’un nom de code, U-Cible, mais elle est bien concrète et verra le jour officiellement le 1er janvier 2019 à Noisy-le-Grand. Une nouvelle brique dans un grand paris universitaire en pleine mutation.

A l’origine de cette nouvelle université : la réponse à un appel à projets du PIA 2 (Programme d’investissements d’avenir). Pour rappel, les programmes d’investissement d’avenir, lancés en 2010 et déclinés à ce jour en trois appels dotés au total de près de 60 milliards d’euros, visent à développer des initiatives fortement innovantes et génératrices de développement dans différents domaines (enseignement supérieur, recherche, biotechnologies, industrie, numérique, énergie, cohésion sociale, jeunesse et solidarité…). Au sein de ce vaste programme, le volet enseignement supérieur recherche a lancé des appels à projets Idex (initiatives d’excellence) destinés à créer des grands pôles universitaires et de recherche de rayonnement mondial,  avec des dotations allant de 500 millions d’euros à près d’1 milliard d’euros, et des appels à projets Isites (Initiatives Science-Innovation-Territoires-Économie) variantes légèrement plus modestes des Idex mais fortement thématisées et porteuses de partenariats avec le monde économique, avec des dotations allant de 200 millions à 500  millions d’euros. Dans les deux cas, il s’agit de créer des établissements d’enseignement supérieur englobant des universités et établissements existants, dans le cadre de projets stratégiques.

La Comue Paris Est, établissement qui regroupe les universités de Créteil (Upec) et de Marne la Vallée (Upem) mais aussi d’autres écoles et des partenaires économiques et scientifiques, a déposé un appel à projets Isite, dénommé Future, portant initialement sur une double thématique ville environnement d’une part, société et santé d’autre part. Pré-sélectionné parmi 8 projets fin 2015 à l’occasion de la première vague de sélection du PIA 2, le projet a été retoqué dans sa dernière ligne droite début 2016. S’en est suivi un repositionnement qui a suscité des turbulences entre les partenaires du projet.  Afin de recentrer le projet de nouvel établissement sur une thématique plus précise,  le Conseil d’administration de la Comue Paris-Est a en effet décidé à l’été 2016 de cibler l’axe ville et environnement, et de sortir la thématique santé et société qui était particulièrement portée par l’Upec et d’autres partenaires. Cornerisée, l’Upec s’est retrouvée à l’extérieur du projet Future, lequel a été retenu lors de la deuxième vague du PIA 2 en février 2017.  Future a ainsi obtenu une dotation de 280 millions d’euros pour lancer le projet sur ses quatre premières années à la condition expresse de créer un établissement ad-hoc (Précisément, le capital de cette somme n’est versé qu’à l’issue du processus, s’il se déroule comme prévu. Avant, ce-sont les intérêts de ce capital qui sont versés chaque année à l’établissement). Après quelques échanges tendus, l’Upec est devenue à nouveau un partenaire, extérieur, du projet parmi une soixantaine d’autres opérateurs (entreprises, collectivités locales, écoles…).

Les membres de Future, eux, s’attellent désormais à la création de leur future université, sous la houlette du président l’Upem, Gilles Roussel, qui est président du comité de pilotage. A défaut de s’être mariée avec l’Upec, l’Upem s’apprête ainsi à convoler avec quatre écoles pour constituer une entité unique. Dans la corbeille de la mariée :  l’École des Ingénieurs de la Ville de Paris (EIVP), l’École d’architecture de la ville et des territoires de Marne-la-Vallée (ENSAVT), l’école d’ingénieurs  ESIEE Paris et l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar). Une cinquième, l’École nationale des sciences géographiques (ENSG-Géomatique), restera dans le giron de l’IGN (Institut géographique national) tout en devenant une composante partagée avec l’U-Cible. L’école nationale des Ponts et Chaussées est également partenaire du projet mais ne peut intégrer la nouvelle université cible en raison de ses statuts. Au total, l’ensemble devrait compter un peu plus de 15 000 étudiants. La nouvelle université installera ses quartiers principaux à la Cité Descartes de Noisy-le-Grand, épicentre du cluster ville durable, à côté de la future gare de la ligne 15 Sud du Grand Paris Express (photo de une).

Pour faire rentrer toutes les disciplines actuelles de l’Upem dans le nouvel établissement, la thématique du projet Future,  la ville de demain, s’est déclinée en plusieurs branches. “Le projet scientifique est structuré autour de trois défis : la ville économe en ressources naturelles et en énergie, la ville sûre et résiliente, la ville intelligente au service du citoyen, les transports qui  la font vivre. Il a vocation à démultiplier la fertilisation croisée des connaissances et des compétences présentes entre sciences dites dures, sciences de l’ingénieur et sciences humaines et sociales“, indique ainsi le site du futur établissement, dans sa page Foire aux questions destinée à expliquer le projet et rassurer les parties prenantes. Dès la rentrée 2018, les étudiants devraient disposer d’une carte commune.

Une nouvelle pousse, qui, si elle reste modeste en nombre d’étudiants, dispose d’un positionnement pointu et de moyens importants pour roder sa mécanique, de nature à se faire sa place dans le paysage universitaire régional en pleine mutation. Une nouvelle donne aussi pour l’Upec et ses 37 000 étudiants, qui va devoir se positionner et s’affirmer par rapport à ce nouvel entrant, en termes de partenariats, de complémentarités, de place dans la métropole universitaire.

Voir la présentation détaillée du projet ci-dessous :

FUTURE – Inventer la Ville de demain

A lire aussi :

Election sur fond de crise à l’université de Créteil (Upec)

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