Alors que la suppression des départements de petite couronne ou des territoires de la Métropole du Grand Paris, voire les deux à la fois, est dans les tuyaux, un sondage Ifop commandé par le Conseil départemental du Val-de-Marne indique que non seulement 78% des habitants du 94 sont attachés à leur département,
et que 75% seraient opposés à sa suppression dans le cadre d’un transfert de ses compétences à la métropole, mais aussi que 62% ne sont pas favorables en général à la suppression d’une des collectivités territoriales existantes en France. Pas de problème avec le fameux millefeuille territorial donc. En cas de suppression du département, 71% des répondants indiquent par ailleurs qu’ils souhaiteraient être consultés par référendum (50% tout à fait et 21% plutôt).
Pour précision, le sondage a été réalisé par téléphone du 6 au 9 octobre auprès d’un échantillon de 804 personnes “représentatif de la population selon la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par arrondissement et par commune”, précise l’Ifop.
Priorité logement, travail, impôts
Interrogés sur leur préoccupation tout à fait prioritaire, importante mais pas prioritaire ou secondaire, les répondants placent la réforme de l’organisation territoriale au dernier rang des thématiques proposées. Ainsi, ils sont 52% à considérer comme tout à fait prioritaire la réforme de la politique du logement, 48% la réforme du travail, 41% la réforme de la fiscalité, 38% la moralisation de la vie politique, 30% la relance du projet européen et 19% seulement l’organisation territoriale.
Progression de l’attachement par rapport à 2014
En mai 2014 déjà, le Conseil départemental avait fait procéder à un sondage Ifop alors qu’il était déjà question de supprimer les départements de petite couronne. 77% indiquaient alors leur attachement au lieu de 78%. Surtout, 25% se disaient très attachés contre 35% en 2017.
De même, 75% sont opposés à la suppression du département contre 65% en 2014, et 44% y sont très opposés contre 30% en 2014.
Idem encore pour la question à propos des conséquences sur les politiques spécifiques menées par le département.
De même concernant les conséquences en termes de démocratie locale.
Et concernant la qualité des services publics.
A lire aussi :
Oui, la création de la métropole est nécessaire pour casser les ghettos, rationaliser les transports et optimiser la répartition de l’emploi dans la zone centrale de la région .
Oui, la maintien des conseils départementaux ne s’impose plus comme une évidence sauf pour les notables qui en vivent.
Oui, il faut maintenir le découpage départemental et les services déconcentrés de la métropole qui doivent continuer à y mettre en œuvre les politiques sociales décidées démocratiquement par les instances métropolitaines : une crèche restera toujours une crèche qu’elle soit départementale ou métropolitaine…
Décidément vous accumulez les âneries !
– Non la Métropole n’est pas nécessaire car elle augmentera les ghettos (entre un coeur de Région riche et sa périphérie encore plus abandonnée et excentrée; surtout si on leur retire les points de richesse technologique Plateau de Saclay et Roissy pour les intégrer de force dans la Métropole !)
– Non les Départements ne vivent pas “pour les notables” mais pour une majorité de citoyens ayant besoin des aides sociales pour rester “à flot” : personnes âgées et handicapées, chômeurs, enfance en danger, familles sans mode d’accueil pérenne de leurs enfants…la liste est longue des prestations assurées par les Départements qui ne seront jamais assurées par une Métropole
– “une crèche restera une crèche qu’elle soit départementale ou métropolitaine” dites vous, mais la compétence des modes d’accueil petite enfance n’est pas métropolitaine ! Elle devait être communale, mais le refus de certaines mairies de consacrer une part de leur budget à la construction de crèches collectives a amené dans le cadre de la “clause générale de compétence”, des Départements à assurer à leur place cette obligation. Mais quand des Départements ont ensuite voulu “remunicipaliser” leurs crèches départementales (par ex.P. Devedjian dans les Hauts de Seine) des communes ont refusé, et il y a eu un recul important (et dramatique pour les familles) du maillage départemental qui avait été établi grâce à ces crèches départementales ! C’est pourquoi le maintien dans le cadre du Conseil Départemental des crèches du Val-de-Marne assure au moins une prestation qui n’est pas du tout assurée d’être poursuivie dans le cadre d’un transfert vers les territoires !
Au lieu de signer “Avocette007” vous devriez signer vos gags “Macronette007”
Je vous retourne le compliment.
Vous affirmez sans démontrer: La métropole “augmentera les ghettos ” ? Ah oui et pourquoi donc? Ce sont bien les électeurs qui choisissent leurs représentants, aujourd’hui dans la région, les départements et les communes, demain , dans la métropole et ses nouvelles instances élues qui restent à définir, tous comme leurs leurs compétences ..
Quand aux crèches, bien sûr qu’elles ne sont pas aujourd’hui de compétence métropolitaine.
Mais précisément, la réforme métropolitaine n’est pas achevée. Donc vous parlez pour ne rien dire.
Enfin , vous daubez sur mes prétendues opinions pro Macron, mais en fait vous êtes surtout allergique à la contradiction , réflexe stalinien s’il en est!
“réflexe stalinien” ? Comme vous y allez sans me connaître… L’injure à défaut d’argument a toujours été l’arme des faibles, et Staline restera comme le plus grand fossoyeur de communistes de toute l’Histoire !
On est donc bien loin du Grand Paris et de son usine à gaz, que vous défendez mordicus en vous abritant derrière le crédo “la réforme n’est pas achevée” … alors que toutes les grandes lignes sont tracées, tous les programmes sont actés… Manquent seulement le soutien des élus et des citoyens franciliens ! Vous pensez vraiment vous en passer ?…
Si les val-de-marnais sont si attachés à leur Département, c’est certes (et d’abord) parce que les politiques menées leur semblent bien assurées. Croire qu’une autre “construction institutionnelle” pourra les assumer en lieu et place est utopique, justement parce que ces politiques (notamment sociales, éducatives et culturelles) liées aux transferts de compétence de l’Etat vers les Départements lors de la première phase de décentralisation il y a plus de trente ans, ont fait l’objet d’un maillage territorial au plus près des usagers et citoyens, en lien avec les municipalités (ou en sus de celles-ci lorsque certaines d’entre elles n’assuraient pas – ou très mal – leurs propres responsabilités en la matière : par ex. pour les crèches collectives et structures d’accueil publiques de la petite enfance) et avec des personnels qualifiés pour les assurer.
On sait aujourd’hui que ces missions assurées par les Départements seraient gravement amputées ou dégradées en cas de transfert à des entités territoriales qui non seulement n’en veulent pas, mais voudraient en plus qu’elles soient ou totalement compensées par l’Etat (ce qui n’est bien sur pas dans ses objectifs…) ou reprises par lui (ce que l’Etat se refuse bien sur à faire !)
Conclusion très pragmatique des val-de-marnais : nous savons ce que l’on tient, et donc pas question de lâcher “la proie pour l’ombre”… Ce qui est à la fois logique et très pertinent.
Surtout ne changeons rien, continuons à empiler les strates administratives et les lieux de décision…!
Vive la bureaucratie et sa transparence …!
Avec de tels principes il est sûr que les citoyens ne seront jamais déçus…
Pourtant un vrai débat démocratique pourrait apporter des solutions concrètes aux dysfonctionnements connus de tous, sans remettre en cause les services rendus à la population.
Encore faut-il en avoir la volonté, ce qui, ne semble pas être le cas de tous les élus départementaux, fussent-ils de gauche!, d’abord attachés à la défense de leur pré carré!
“continuons à empiler les strates administratives et les lieux de décision…!” osez-vous écrire, vous qui semblez trouver normale la création d’une nouvelle strate (la Métropole) avec des lieux de décision encore plus éloignés des territoires ! … Faut-il en rire ?
La démocratie justement passe par un débat démocratique qui n’a jamais été mené pour savoir “qui a vraiment besoin d’une super-structure métropolitaine au-dessus des communes, des intercos, des départements et d’une Région ?” réponse pour l’instant au vu des réactions et des sondages : certainement pas les citoyens concernés !
Ce sondage fait à la va-vite ne peut que surprendre : on enseigne en effet, en marketing des études, qu’une étude n’est représentative qu’à partir un échantillon de 1000 répondants, pas 804 comme dans ce cas précis.
Aussi, écrire qu’il s’agit d’un plébiscite des Val-de-Marnais, c’est quelque peu aller vite en besogne.
Notons que ce sondage a été commandé en urgence par le Conseil départemental du Val-de-Marne, quelques jours seulement après la publication d’un rapport de la Chambre Régionale des Comptes d’Île-de-France, dans lequel la CRC critique sévèrement la gestion val-de-marnaise. La CRC attaque précisément les “politiques originales” qui font l’objet de la question-discours de ce sondage.
Verbatim de ce rapport :
“La qualité de l’information budgétaire, financière et comptable relative aux dépenses sociales du département est imparfaite.”
“La situation financière globale du département se dégrade.”
“Les dépenses sociales représentent près de la moitié des dépenses de fonctionnement du département.”
“les dépenses sociales représentent près de la moitié des dépenses de fonctionnement du département” ? Ce qui prouve que ces dépenses (transférées par l’Etat et jamais intégralement compensées financièrement) sont mieux assurées par le Département du Val-de-marne que par d’autres collectivités… D’où le bon sens des val-de-marnais, préférant une collectivité assurant efficacement ses responsabilités au plus près des usagers à l’usine à gaz souhaitée par Macron !
Comment font donc tous les autres départements de France, alors que la Cour des Comptes ne les critique pas sur ce point ? En l’espèce, la critique de la CRC s’adresse bien à la gestion val-de-marnaise et non au Président de la République ou à son gouvernement.
Il n’y a pas “la CRC” cher Monsieur mais “des CRC”, le “R” signifiant “Régionale”; aussi devriez vous vous abonner aux compte-rendus des Chambres Régionales des Comptes pour suivre les rapports (autrement croustillants) qui sont établis sur l’ensemble des collectivités et établissements publics du territoire national.
Car sur ce terrain des “dépenses sociales”, les autres départements sont dans la même situation d’étranglement financier, à cause du désengagement tant financier que technique de l’Etat sur la gestion des principales aides (RSA, RMI, ASE, APA, PCH…) et sur leur non-compensation intégrale. L’Etat fait des “économies” en se déchargeant sur le dos des Départements et il les blâme ensuite de continuer à faire trop bien ce qu’il ne veut plus faire… Le comble de l’hypocrisie (et de la mauvaise foi)
Par “la CRC” il convenait évidemment d’entendre celle qui a critiqué ces tous derniers jours la gestion val-de-marnaise, donc la Chambre Régionale des Comptes d’Île-de-France.
Notez par ailleurs que “la CRC” n’ignore pas, dans son rapport précédemment cité, que la baisse des dotations de l’État est l’un des facteurs : ces éléments sont d’ailleurs évalués très précisément par “la CRC”.
Rappelons encore que ce n’et pas parce qu’un euro est dépensé qu’il est nécessairement reversé aux administrés qui en ont besoin. Ainsi, les dépenses sociales peuvent être élevées sans pour autant bénéficier pleinement aux usagers ciblés.
Rappelons enfin que les rapports des CRC sont rédigés, non pas par des politiciens avec un filtre idéologique, mais par des fonctionnaires experts et neutres. C’est pourquoi “la CRC” met en exergue ici des problèmes d’insincérité (“le Budget Prévisionnel 2016 a été adopté le 11 avril 2016 de manière insincère”), des défauts de gestion, etc. Je vous invite à lire calmement le rapport complet ou, à défaut, la table des matières et la synthèse.
La façon dont certaines questions sont posées influence beaucoup les réponses. Quand on demande si les gens pensent que supprimer telle ou telle prestation est une bonne chose, on se doute bien qu’une forte majorité répondra NON.
Pourquoi ne pas demander aux sondés s’ils pensent que c’est une bonne chose d’avoir un effectifs de fonctionnaires d’environ 4 000 agents dans le Val de Marne est une bonne chose? ou bien si l’absentéisme de ces agents de l’ordre 9 ou 10% est une bonne chose ?
Les actuels département de petite couronne sont une création très récente qui ne recouvre aucunement une logique de territoire ou de terroir contrairement (et encore) aux départements de province qui ont été crées par Napoléon et qui en plus de 2 siècles ont marqués les générations successives sans toutefois gommer complètement le sentiment d’appartenance aux anciennes provinces.
La création de deux nouvelles strates administratives (Métropole et territoires) sans suppression de celles dont la pertinence est devenue désuète est une aberration.
Deux erreurs de “machin” : l
1- le nombre des agents départementaux est de 8000 depuis les nouveaux transferts décidés par l’Etat lors de la 3° phase de décentralisation, concernant tous les personnels techniques et ouvriers des 104 collèges du Val-de-marne, ainsi que les personnels de l’ex-DDE 94 assurant l’entretien des routes du département…
2- le taux d’absentéisme (“9 ou 10%”) des agents départementaux est farfelu (il est inférieur çà 5% selon les chiffres fournis par le Centre interdépartemental de gestion de la petite couronne Ile-de-France) et en tout cas, inférieur à celui constaté dans les collectivités locales du 94 ou à la strate supérieure : la Région IDF !
Ce sondage le montre, la question est moins le Département en soi que les politiques qu’il porte.
Il faut donc s’interroger sur le point de savoir , en quoi la suppression des Conseils départementaux implique l’abandon de ces politiques auxquelles les citoyens montrent leur attachement.
En d’autres termes, ne peut-on pas imaginer une autre construction institutionnelle pour l’organisation de la métropole parisienne, qui soit plus pertinente en termes d’efficacité gestionnaire tout en offrant aux citoyens les moyens de faire prévaloir les choix politiques auxquels il se disent aujourd’hui attachés?
Dans les critiques portées contre la métropole, il y certes des éléments justifiés, mais aussi des postures dictées par des logiques clientélistes, ne soyons pas naïfs…
Il est très surprenant que seulement 0% à 1% des sondés ne se prononcent pas, quand on voit l’abstention à plus de 55% des inscrits (1er tour) et plus de 58% (2e tour) aux élections départementales 2015 dans le Val de Marne ! Et passons sur les 3% (1er tour) et 8% (2e tour) votes blanc ou nul. A moins que, si 1% des sondés ont déclaré nsp, un nombre indéterminé n’ont rien déclaré du tout et ne sont pas comptés ??
Et je rejoins avocette sur ses remarques :
La seule alternative proposée du sondage est la “métropole de 7 millions d’habitants”. Et pourquoi pas des transferts de compétences aux territoires, pour être là plus près des électeurs que le 94 ? A condition de trouver un découpage moins artificiel que ceux existant, 94 compris.
Que pensent les sondés des lycées gérés par la région ? Bien, mieux, pareil que collèges par départements ? Et pourquoi pas les collèges transférés, comme les lycées, à la région ? Indice : en bordure de département, ne serait-il pas ainsi possible de pouvoir aller au collège plus proche du département d’à côté ? Le cas existe.
Et les routes départementales ? Les sondés sont-ils contents que Paris bloque l’accès comme il/elle a envie au détriment des banlieusards ? La compétence voies de communication ne serait-elle pas mieux gérée à l’échelle de l’agglomération urbaine, pour que chacun ait son mot à dire, dans l’intérêt général ?
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