L’hôtel de ville de Fontenay-sous-Bois accueille à partir de ce mardi 31 octobre une exposition sur les brigades internationales de la guerre d’Espagne, avec un focus sur les combattants fontenaysiens. Plusieurs temps forts sont prévus autour de l’expo.
A l’occasion du 80ème anniversaire de la guerre d’Espagne, qui opposa Républicains et Franquistes de 1936 à 1939,
l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (Onacvg) et l’Acer (Amis des combattants en Espagne républicaine), organisent une exposition itinérante sur les Brigades internationales, s’attachant à montrer le lien entre leur engagement en Espagne et leur implication ensuite au sein des mouvements de résistance en France.
Baptisée “Levés avant le jour”, en écho au documentaire réalisé en 1948 par Bertrand Dunoyer, l’exposition se compose d’une vingtaine de panneaux qui commencent par un rappel du contexte avant d’aborder le détail des batailles, l’après-guerre, l’engagement dans la résistance et l’après guerre.
A Fontenay-sous-Bois, deux panneaux ont été ajoutés pour rendre un hommage spécifique à l’engagement de citoyens fontenaysiens dans ce conflit. Y est notamment évoquée l’histoire de Rivoluzio Gilioli (photo), dont la famille s’était réfugiée à Fontenay-sous-Bois. Combattant anarchiste italien, né en 1903, il rejoint la guerre civile espagnole en juillet 1936, nommé commandant de la compagnie du Génie de la 28è Division, avant d’être mortellement blessé à l’âge de 34 ans alors qu’il effectuait une inspection à Terraza Carrascal, sur le front de Huesca, en juin 1937.
A l’occasion de cette exposition, une plaque en mémoire des Fontenaisiennes et Fontenaysiens engagés en Espagne sera apposée dans le carré militaire ce jeudi 2 novembre à 19h au cimetière municipal, lors du traditionnel hommage aux mort. C’est après cette cérémonie que se tiendra le vernissage de l’expo.
Une rencontre débat est également prévue, dans le cadre de la quinzaine de la solidarité internationale, lundi 27 novembre à 20h à la maison du citoyen de Fontenay 16 rue du révérend père Lucien Aubry pour évoquer la guerre d’Espagne et aussi ses implications locales.
A noter également, le 22 novembre, le dévoilement d’une plaque rue Dalayrac, en mémoire des 15 enfants juifs qui durant l’Occupation ont séjourné dans ce qui était alors l’Institut Barbe, échappant ainsi aux persécutions et à la déportation. D’anciens élèves ayant séjourné là de 1942 à 1944 seront présents.
A noter encore : l’exposition, présentée en mairie de Fontenay jusqu’au 13 novembre, sera ensuite visible à la Maison des syndicats de Créteil, les 17, 18 et 19 novembre 2017 à l’occasion du Congrès de l’ARAC (Association républicaine des anciens combattants).
des personnes sans grands scrupules tentent ici en toute gourmandise d’accaparer le nom de… Rivoluzio Gilioli.
Dès l’annonce du coup d’Etat de Franco le 19 juillet 1936 des camarades anarchistes italiens en exil en France et qui étaient nombreux en banlieue parsienne filèrent sur Barcelone où sous les ordres de Carlo Rosselli (aidé de Mario Angeloni et Camillo Berneri) ils allaient constituer la section italienne de la Colonne Ascaso. Dans le même temps : Moscou s’apprêtait à signer la… non-intervention et à la fin de l’été acceptait encore tout juste l’envoi de médecins et de médicaments ; ce fut seulement à la fin du mois de septembre, lorsque le Komintern comprit le profit qui pouvait être tiré d’un soutien à l’Espagne républicaine, que fut accepté le principe de Brigades internationales, dont les premiers volontaires arrivèrent à Barcelone les 5-6 octobre. Entretemps avaient été perdus deux mois et demis qui avaient laissé à Franco le temps de transformer la guerre de guerilla, où il était perdant (comme l’avait montré la défense de Barcelone par sa population le 19 jullet) en guerre conventionnelle, où il était gagnant à tous les coups avec l’aide d’Hitler et Mussolini.
Ce n’est pas faire offense à l’héroïsme des combattants des Brigades internationales que de procéder à ce rappel ; et on se gardera de tous les confondre avec les commissaires politiques mêlés parmi eux et venus jouer du revolver contre les trotskistes et anarchistes (j’en profite pour signaler qu’on ignore la provenance de la balle qui tua Rivoluzio, abattu alors qu’il procédait à une inspection dans un secteur où il n’y avait pas de troupes franquistes en opération). Quoi qu’il en soit on ne rend pas service à la vérité et on commet même un contresens lorsqu’on associe la colonne Ascaso aux Brigades internationales.
Merci pour ce retour sur une précision historique. Pouvez-vous indiquer une/des source(s) pour retrouver cette histoire ou bien n’est-elle pas (encore) documentée ? Je travaille sur la résistance au franquisme.
Bonjour.
De retour sur Internet je prends connaissance avec retard de votre commentaire et vous confirme d’ores et déjà que les… bons auteurs ont clairement rappelé ce qu’il en fut de la position initiale de l’URSS. Quant aux volontaires étrangers d’à partir de juillet je me suis surtout intéressé à ces italiens de la “section italienne de la colonne Ascaso” -ce fut sa dénomination officielle- fondée par Carlo Rosselli pour ‘Giustizia e Libertà’, Mario Angeloni pour les républicains et Berneri pour les anarchistes. Une source très valable (et peu contestée sur le terrain académique, si votre projet est de cette nature) est la ‘Vita di Carlo Rosselli’ dont l’auteur, Aldo Garosci, fut lui-même un combattant de cette colonne.
En vous souhaitant toute réussite
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.