Environnement | | 24/11/2017
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Ivry-sur-Seine trie ses déchets alimentaires à l’école et bientôt à la maison

Ivry-sur-Seine trie ses déchets alimentaires à l’école et bientôt à la maison © Fb

Depuis la rentrée, les quelques milliers de jeunes Ivryens qui mangent à la cantine suivent un nouveau rituel : le tri des déchets alimentaires à la fin du repas. Le succès du dispositif a convaincu la mairie d’expérimenter la collecte des détritus alimentaires à partir de mars 2018 dans le quartier Monmousseau-Vérollot .

Terminé les repas à la cantine où l’on dépose son plateau sur un râtelier avant d’aller se laver les mains et sortir se dégourdir dans la cour de récréation. Des tables de tri sélectif, à hauteur d’enfant, ont fait leur apparition dans les restaurants scolaires dans toutes les écoles d’Ivry. Ce jeudi midi, à l’école Henri Barbusse, Inès (CM1) se tient assise à côté du nouveau lieu de passage obligé des fins de déjeuner. « Je dois contrôler que les élèves jettent les déchets au bon endroit et de temps en temps, je nettoie la table car il y a des miettes ou de la nourriture », décrit-elle, un livre sur les genoux pour faire passer le temps. Les CM1 et CM2 se relaient tous les jours pour assurer le respect du tri, même si la plupart des écoliers s’exécutent machinalement. « Il faut dire que c’est l’établissement avec l’école Rosa Parks où nous avons mené la phase expérimentale du projet. Les enfants connaissent ce système depuis la rentrée 2016. Ce nouveau dispositif, associé à la mise en place d’un double menu a eu un effet considérable sur la diminution des déchets alimentaires récoltés. Les enfants mangent à leur rythme et en laissent moins dans l’assiette. Sur les 6000 écoliers d’Ivry, ils sont environ 80% à manger à la cantine, et ce chiffre peut monter jusqu’à 90% dans certaines écoles. Nous espérons qu’à travers cette expérience, ils fassent passer le message à leur maison», insiste Méhadée Bernard, maire-adjointe en charge de l’enfance et des politiques éducatives.

Les écoles produisent trois tonnes de biodéchets alimentaires toutes les semaines, ramassés deux fois par semaine. Autant de détritus qui se retrouvaient jusqu’à présent incinérés alors qu’ils pouvaient être transformé en compost. « Même si nous sommes en désaccord à Ivry sur l’utilité du nouveau centre d’incinération, nous souhaitons être à la hauteur des enjeux en termes de réduction du gaspillage et de valorisation des bio-déchets à la source. Nous estimions que le Syctom nous devait bien une aide financière pour financer des actions qui vont dans ce sens, et le syndicat de traitement des déchets a joué le jeu en versant une subvention de 75 000 € qui a permis de financer les tables de tri de notre vingtaine de sites de restauration scolaire», explique Philippe Bouyssou, maire PCF d’Ivry-sur-Seine, qui organisait hier un déjeuner de presse à la cantine.

Faire trier les adultes, ça se complique !

Si la démarche a été fructueuse auprès enfants des écoles d’Ivry, l’arrivée de la table de tri au self des employés municipaux n’a pas été accueillie avec le même enthousiasme par leurs aînés. C’est pourtant au tour des adultes de passer à la valorisation des déchets alimentaires. « Nous sommes encore au stade de l’étude, mais nous allons expérimenter la collecte de bio-déchets à partir du mois de mars dans le quartier Monmousseau. Avec 20 000 habitants et de l’habitat aussi bien collectif que pavillonnaire, nous allons pouvoir proposer des solutions adaptables. Ainsi, dans les logements qui le peuvent, nous pourrions ajouter une poubelle spécifique, et ailleurs, d’autres façon de stocker ces détritus», présente François Presset, directeur des espaces publics d’Ivry.

Des expériences similaires sont menées ailleurs (voir notamment article sur Charenton ci-dessous) mais c’est à Ivry qu’elle concerne le plus d’habitants. Conduite pendant trois ans, cette gestion des déchets alimentaires à la source pourrait ensuite être généralisée à l’ensemble de la ville. « Actuellement, la tonne de déchets ramassée dans les écoles revient à 300 euros la tonne. Avec l’augmentation du nombre de bénéficiaires des collectes, nous pourrions obtenir des tarifs plus intéressants», estime Stéphane Prat, maire-adjoint à l’écologie urbaine.

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