Une importante manif lycéenne contre les violences policières a dégénéré ce vendredi 10 mars dans la matinée à Cachan, avant de se répliquer dans de moindres proportions à Fresnes l’après-midi.
Bien décidés à prendre part aux manifestations de lycéens de ces dernières semaines contre les violences policières, environ 300 élèves des lycée Maximilien Sorre et Gustave Eiffel de Cachan ont occupé pendant plusieurs heures l’avenue du Président Wilson ce vendredi matin. Entourés par les agents d’équipe mobile de sécurité de l’académie et par les policiers de la Compagnie de Sécurisation et d’Intervention, le groupe s’est petit à petit dispersé mais quelques jeunes ont continué à progresser dans les rues de Cachan, endommageant au passage mobilier urbain et véhicules tandis que les policiers ont fait usage de grenades lacrymogènes et de flashball.
Les lycéens de Cachan avaient déjà tenté le coup un peu plus tôt cette semaine mais, manquant de coordination, les adolescents s’étaient résolus à rejoindre leurs salles de cours. Ce vendredi en revanche, il aura suffit de quelques messages sur Snapchat, Facebook ou Instagram diffusés la veille pour mobiliser plusieurs centaines d’élèves devant le lycée Maximilien Sorre de Cachan dès 8 heures. «Si nous avons décidé de manifester, c’est pour réclamer davantage de justice. Au-delà des bavures qui sont médiatisées, nous connaissons tous quelqu’un qui a du faire face à des comportements similaires de la part de policiers. Nous avons envie de nous faire entendre», clame Mahamoud approuvé par de nombreux camarades autour de lui. C’est la première fois qu’une telle manifestation a lieu devant ce lycée de Cachan et les élèves manquent de rodage pour faire entendre leur message. Peu de pancartes sont brandies, et nul slogan ou chant ne sont scandés, aucune organisation syndicale lycéenne ou étudiante n’a été associée à cet élan. Une jeune femme avoue un peu déçue avoir tenté de contacter la rédaction d’une chaîne d’information en continu, en vain.
Parmi les manifestants, certains adolescents se sont masqués le visage ou encapuchonnés. Ils allument de temps en temps des fumigènes et des pétards. L’attroupement est contenu par une dizaine d’agents des équipes mobiles de sécurité, ces hommes et femmes qui assurent la sécurité des établissements scolaires de l’académie de Créteil. Ils tâchent de former des cordons de sécurité pour empêcher le flot d’élèves de pénétrer dans le collège Victor Hugo ou dans l’École Nationale Supérieure. Mais, sous la pression des adolescents, le cordon d’agents cède et une quarantaine d’élèves courent en direction de la Compagnie de Sécurisation et d’Intervention postée un peu plus haut sur l’avenue de Chateaubriand avant de retourner devant l’entrée de l’ENS quand les policiers font mine de charger. Quelques projectiles volent alors que le groupe, qui s’est déjà considérablement amoindri, se dirige désormais vers la rue Léon Bloy. Ciblés, les policiers font alors usage de grenades lacrymogènes et de flashball. La matinée s’achève avec quatre interpellations. Un jeune a été de son côté blessé à la tête. Le calme revient vers 12h30 à Cachan.
A Fresnes en revanche, on prend le relais. Plusieurs jeunes de Cachan se dirigent en effet du côté du lycée Frédéric Mistral. Dans ce lycée, les élèves ont déjà manifesté quelques jours plus tôt et bloqué le lycée mais une centaine se joignent au mouvement, donnant lieu à de nouveaux affrontements avec les policiers, réprimés par des tirs de flashball et des gaz lacrymo. Deux autres interpellations auront eu lieu à Fresnes et un autre élève est également blessé.
A Cachan ce matin
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