Transports | | 26/01/2017
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“L’aéroport d’Orly n’a pas besoin de plus de vols pour se développer” Franck Mereyde, directeur

“L’aéroport d’Orly n’a pas besoin de plus de vols pour se développer” Franck Mereyde, directeur

Il n’est absolument pas à l’ordre du jour de demander une restriction du couvre-feu ou une augmentation du nombre de créneaux, l’aéroport d’Orly n’a pas besoin de ces mesures pour poursuivre sa croissance”, rappelle Franck Mereyde, directeur de l’aéroport d’Orly, 

alors que la polémique enfle depuis plusieurs semaines sur ce sujet.  Une démonstration par les chiffres.  “Nous avons augmenté le nombre de passagers de 1,5 millions en 2016 sans augmenter le nombre de créneaux, lequel reste autour de 234 000 alors qu’il a grimpé jusqu’à 245 000, et nous comptons bien poursuivre dans cette direction. Notre objectif est de bien travailler en harmonie avec notre territoire. Pour réussir cela, nous optimisons et diversifions les destinations. Il y a par exemple un créneau de moins à Toulouse mais les avions sont mieux remplis, et nous avons ouvert des destinations comme Tel Aviv ou Cuba, qui sont très prisées. Cette année, nous allons ouvrir Beyrouth” détaille le patron de l’aéroport d’Orly. “Depuis 2016, les vols Europe ont dépassé les vols en France métropolitaine, et cela implique un trafic passager plus important dans l’aéroport car les voyageurs arrivent plus tôt.”  Le trafic se développe notamment de manière soutenue vers Munich, Amsterdam, Dublin et les pays d’Europe du Nord.

“C’est dans ce contexte que l’aéroport se transforme pour mieux accueillir ses passagers. Le bâtiment de jonction n’impliquera pas plus d’avions mais facilitera les déplacements et offrira davantage de services.” De nouveaux équipements qui s’inscrivent dans la stratégie d’accueil de Paris Aéroport. “Orly Ouest a été le premier à accueillir un Ladurée, un Nespresso et abrite le seul Victoria Secret de France !“, cite ainsi le directeur. Une augmentation du trafic passager qui implique également un développement du parc hôtelier, en cours avec le doublement de la capacité de l’Ibis et les travaux du Novotel.

Concernant le couvre-feu, “la question n’est pas de l’étendre mais de travailler à la ponctualité. Actuellement, plusieurs avions sont détournés chaque semaine sur Roissy pour éviter de dépasser l’heure.  Nous travaillons à y remédier avec un système d’information collaboratif“, détaille Franck Mereyde, qui insiste aussi sur le déploiement progressif de vols plus silencieux, citant les Airbus Neo déjà en service, et cette année l’Airbus 350.

Prochaines étapes : l’inauguration de la passerelle ce printemps, la fin des travaux extérieurs du bâtiment de jonction cet été et le démarrage du chantier Grand Paris Express pour accueillir la ligne 14 Sud et la ligne 18. Les travaux préparatoires commencent cette année mais le chantier battra son plein de 2018 à 2020. Le métro, lui, est attendu de pied ferme pour 2024. A cette date, le parc d’immobilier d’entreprise Coeur d’Orly, qui compte pour l’instant un premier bâtiment terminé et attend les commandes pour bâtir les autres, espère décoller, en vendant sa proximité de Paris et sa capacité à proposer de vastes campus.

“Notre stratégie d’investissement s’inscrit dans le long terme. Nous fêterons nos 100 ans l’année prochaine“, glisse le directeur.

Le ministre confirme

Du côté des élus locaux, la polémique s’est aussi calmée. Lors de la séance des questions au gouvernement, mardi 24 janvier à l’Assemblée nationale, le secrétaire d’État aux transports Alain Vidalies a répondu sans ambiguïté au député LR Guy Geoffroy, qui s’inquiétait d’éventuelles modifications des créneaux et horaires de couvre-feu.  “Plusieurs problèmes se posent aujourd’hui pour Orly, notamment les modifications de survol pour des raisons de sécurité. Il y a eu sur ce point une large concertation. Quand il s’agit de la défense de l’intérêt général, les choses sont compliquées. On peut arriver à un accord mais, chaque fois que l’on modifie la situation, on impacte d’autres populations, et l’art est donc difficile, mais la DGAC n’entre pas dans le débat en disant que c’est à prendre ou à laisser. Il y a toute une procédure de concertation assez complexe mais je pense qu’on approche de la solution. Vous me demandez ensuite précisément si les travaux immobiliers qui sont en cours sur l’aéroport peuvent être interprétés comme une décision du Gouvernement d’augmenter la capacité de l’aéroport. Je vais être très clair : la réponse est non. Il n’y a aucun projet en ce sens. Sur vos deux questions, je vais être très précis : la capacité restera ce qu’elle est et, compte tenu de l’impact sur la population, le couvre-feu est un objectif indépassable. Jamais nous ne prendrons pour Orly des décisions remettant en cause ces deux points. Je ne peux pas être plus précis dans ma réponse“, a ainsi répondu Alain Vidalies. “Je me réjouis de cette confirmation qui apporte un cinglant démenti à tous ceux qui, notamment à Aéroport de Paris, voudraient remettre en cause les droits des riverains. Evidemment, je resterai vigilant à ce que cette volonté des pouvoirs publics soit préservée, quelles que soient les évolutions politiques à venir“, a réagi Daniel Guérin, conseiller départemental MRC dans le canton concerné.

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