Entreprises | Val-de-Marne | 03/05/2017
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L’agence de développement économique du Val-de-Marne va disparaître

L’agence de développement économique du Val-de-Marne va disparaître

Depuis bientôt un an, la question du devenir de l’agence de développement économique du Val-de-Marne était posée. Constituée en association, l’agence dépend en effet du Conseil départemental pour près de 90% de son financement.

Or, dans le cadre de la loi Notre (Nouvelle organisation territoriale), ce dernier n’a plus la compétence générale ni la compétence économique. Lors du vote du budget 2017, la ligne est malgré tout restée pour assurer la transition, mais le département s’est fait rappeler à l’ordre lors du contrôle de légalité par le préfet. “La compétence économique ayant été confiée à la région, les départements ne sont plus autorisés à financer les agences de développement depuis le 1er janvier, a indiqué le président PCF du Conseil départemental, Christian Favier ce mardi matin, lors d’une Commission permanente, précisant qu’il avait prévenu le président de l’agence, Abraham Johnson, lequel l’a informé en retour qu’il convoquerait prochainement une assemblée générale pour proposer de dissoudre l’association. Alors que l’agence compte douze salariés, le département indique toutefois qu’il versera une contribution exceptionnelle et dérogatoire de 70 000 € pour payer les salaires de mai et juin.

Fin de partie pour l’agence donc, qui existait depuis bientôt 14 ans. Née de l’initiative du département en partenariat avec la CCI, la CMA, l’ Epa Orsa, ADP et encore le parc d’affaires de la Silic,  le MIN de Rungis et les entreprises du territoire, l’agence avait pour objet la valorisation du territoire pour attirer les entreprises, via une présence sur les salons, la mise en avant du réseau d’entreprises innovantes existantes ou encore un travail spécifique avec certains pays comme la Chine ou l’Espagne pour attirer les entreprises étrangères. Elle accompagnait aussi les entreprises qui s’implantent, avec du conseil immobilier, des études, de la promotion, notamment dans le cadre du chantier Grand Paris Express.

Alors que la situation était connue depuis un moment, des discussions avaient été engagées entre le département et la région et des échanges avaient eu lieu pas plus tard que la semaine dernière, mais la région n’a pas souhaité prendre le relais. “La région est aussi étranglée économiquement et ne veut pas créer de nouvelles structures, mais elle sera vigilante pour aider à la reconversion des salariés. Elle est également très soucieuse du Val-de-Marne et a porté il y a quelques semaines le projet d’accueil de l’agence européenne du médicament“, indique-t-on au cabinet de Valérie Pécresse. L’Ile-de-France s’appuie en effet déjà sur sa propre agence de développement, Paris Region Entreprise, qui a regroupé depuis 2014 l’agence régionale de développement et le centre francilien de l’innovation en partenariat avec BPI France, la CCI et l’Etat, et emploie une centaine de personnes.

Pas d’option non plus du côté de la Métropole du Grand Paris (MGP). “Au plan national, la limitation des compétences des départements a été décidée par rapport aux régions et la question des échelons territoriaux s’est posée pour les très grandes régions, mais l’Ile-de-France est un tout petit territoire et la question du développement économique se pose donc surtout en termes de compétence régionale. Au niveau local, elle se pose plutôt au niveau des Conseils de territoires des EPT (la MGP compte 12 établissements publics territoriaux). Concernant la MGP, la compétence développement économique est plutôt une compétence de plan et non une compétence opérationnelle“, explique Gilles Carrez, vice-président de la MGP en charge des finances. Concrètement la MGP participe notamment au guichet unique avec la région et la CCI, notamment sur la relocalisation des entreprises post-Brexit, en articulation avec ses compétences en matière d’aménagement. La MGP a également mis en place un Codev (Conseil de développement) qui comprend une centaine de personnes et travaille avec les Codev déjà existants, notamment celui du Val-de-Marne.

Au niveau des EPT, les ressources humaines en matière de développement économique sont parfois déjà existantes, lorsque ces derniers ont récupéré des communautés d’agglomération qui avaient mutualisé cette compétence. C’est la cas par exemple de Grand Orly Seine Bièvre (T12), qui a repris les effectifs des intercos de Seine Amont et du Val-de-Bièvre, soit déjà une soixantaine d’agents et un budget de fonctionnement de 2 à 3 millions d’euros. Dans le territoire Paris Est Marne et Bois, cette compétence n’avait pas été particulièrement développée mais l’EPT n’a pas prévu a priori de créer une agence ex-nihilo.

Pas d’issue donc pour l’agence de développement du Val-de-Marne, qui était la seule agence départementale en petite couronne, les Hauts de Seine n’en ayant jamais développé et la Seine-Saint-Denis ayant fermé la sienne il y a déjà cinq ans pour des raisons financières, lorsque le département se débattait avec ses emprunts toxiques.

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