Entreprendre | | 19/09/2017
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Dans l’ex-cité du cinéma, Etoffe.com révèle les tissus d’éditeurs

Dans l’ex-cité du cinéma, Etoffe.com révèle les tissus d’éditeurs

Son premier magasin de tissus, Philippe Bertron l’a ouvert à 22 ans, au début des années 1980. Sa passion du textile, ses motifs et ses textures, elle, remonte àl’enfance, lorsqu’il traînait dans les ateliers d’un sous-traitant de Sonia Rykiel, ami de la famille. Aujourd’hui, c’est en ligne que l’entrepreneur distribue les éditeurs haut de gamme de tissus, tapis et papiers peints, depuis l’ancienne cité du cinéma Pathé de Joinville-le-Pont qui accueille désormais des entreprises comme le siège de Jardiland.

Avant de se lancer dans le commerce, le chef d’entreprise a pris le temps de mûrir son choix. S’octroyant une année sabbatique après le bac, il passe son monitorat de ski, puis fait un deug de mathématiques. Il se lance alors avec un associé, et développe durant près de 18 ans un réseau de magasins de tissus dans le sud de la France jusqu’à la fin des années 1990, date à laquelle il revend l’affaire qui connaît quelques difficultés.

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Cet article s’inscrit dans le cadre de la rubrique Histoires d’entreprises et d’entrepreneurs, rédigée – en toute indépendance – grâce au soutien de la CCI du Val-de-Marne. Voir tous les articles publiés dans cette rubrique.

“Ayant démarré en autodidacte, j’avais besoin de mettre de l’ordre dans mes connaissances même si j’avais déjà fait beaucoup de formations en management à la Cegos dans le cadre du Centre des jeunes dirigeants. J’ai donc profité de ce break pour effectuer un MBA de 18 mois, au Centre de perfectionnement des affaires de HEC-EM Lyon”, détaille Philippe Bertron.

Après quelques missions de conseil et un poste de direction au sein du groupe Soleiado puis au sein d’une startup de briques en plastique géantes, le manager décide de reprendre son indépendance. “Je ne voulais dépendre de personne, ni de crédits ni d’associés. Je souhaitais me confronter à un marché raisonnable et m’y confronter à 180 degrésJ’avais déjà déposé Etoffe.com quelques années avant, au cas où, car je pensais que je pourrais m’en servir, et c’est en discutant avec le président de la Chambre syndicale des éditeurs de tissus, qui me confiait que l’heure d’Internet n’avait pas encore sonné pour ce secteur, que j’ai décidé de relever le défi. Nous étions en 2009 et l’on commençait déjà à vendre des chaussures sur Internet. Je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison pour que l’on ne puisse vendre du tissus”, motive le patron.

Dans sa nouvelle aventure, Philippe Bertron démarre d’abord tout seul. “Au départ, c’était un projet de référencement. Le but était qu’une personne qui repère un produit sur un magazine de décoration, puisse en taper le nom sur un moteur de recherche et arrive sur Etoffe.com. Ensuite, il a fallu apprendre à transformer un visiteur en client, ce qui n’est pas pareil!

Au bout de trois ans, l’affaire prend de l’ampleur mais la charge de travail est devenue énorme, l’entreprise a besoin de leviers financiers pour recruter davantage, développer une nouvelle version de son site et mettre l’accent sur le marketing. “J’ai eu plutôt de la chance, confie l’entrepreneur. J’avais rencontré le dirigeant d’un fonds d’investissement lors d’une soirée organisée par Saint-Maur Entreprendre, et je l’ai recontacté. J’ai ensuite effectué trois levées de fonds avec le même partenaire.”

“Nous avons travaillé sur notre expertise métier afin de nous différencier. Nous avons par exemple développé une application qui calcule le métrage nécessaire pour confectionner des rideaux ou tapisser une pièce, en tenant compte des raccords de motifs. Comme nous vendons du haut de gamme, nous proposons aussi des échantillons, ce qui nécessite une logistique ad-hoc avec quelques 10 000 échantillons sur place. C’est cet accompagnement sur-mesure qui nous permet de tenir à l’écart des Price Minister ou Amazon. Nous somme positionnés sur une niche complexe.

Un créneau e-commerce haute couture que Philippe Bertron compte creuser en priorité, plutôt que de se risquer dans la fuite en avant d’une diversification trop importante. “Nous avons déjà des clients un peu partout dans le monde et avons développé une version anglophone depuis août, nous n’envisageons pas en revanche à court terme de développer un magasin sur rue. Nous avons d’autres priorités liées à l’expérience utilisateur sur le site (ergonomie, rapidité, visualisation, relation client…)”, explique le patron.

Aujourd’hui, Etoffe.com emploie une douzaine de personnes et distribue 22 000 références de tissus, tapis, papiers peints et quelques accessoires de décoration, issus de 82 marques, à quelques 2500 clients. “Nous travaillons avec 70% des grandes marques, mais aussi avec des jeunes créateurs comme par exemple Lalie Design.”

Et la vie perso ? Facilement conciliable ? “Etoffe.com a été un projet de seconde partie de vie. Je l’ai commencé à 50 ans alors que j’avais démarré ma première entreprise à 22 ans. Personnellement, je trouve que c’est très agréable car les enfants sont élevés et l’on a plus de recul et de maturité. J’ai  surtout souhaité faire de cette société un projet humain et cohérent. Je travaille beaucoup mais j’arrive à prendre mes weekends et de grandes vacances. Et puis, c’est un travail varié, je voyage par exemple beaucoup pour aller voir les nouvelles tendances. Et quand je suis ici, je peux venir travailler en vélo car j’habite à Saint-Maur!”

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