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Solidarité | | 16/01/2017
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Le Centre d’hébergement d’urgence pour migrants d’Ivry-sur-Seine prêt à accueillir ses premiers résidents

Le Centre d’hébergement d’urgence pour migrants d’Ivry-sur-Seine prêt à accueillir ses premiers résidents

Le site est encore en chantier car il ouvrira en trois temps mais, dans le bâtiment qui accueillera ses premières résidentes ce jeudi 19 janvier, les lits sont déjà faits dans les chambres collectives. D’ici début mars, 400 personnes migrantes seront accueillies dans les grands chalets en bois du Centre d’hébergement d’urgence pour migrants d’Ivry-sur-Seine, montés sur des pilotis en béton au-dessus des anciens bassins filtrants de l’ex-usine des eaux de Paris.

Ce lundi 16 janvier, le centre a été inauguré officiellement par les ministres de l’Intérieur, Bruno Le Roux, du Logement, Emmanuelle Cosse, ainsi que les maires de Paris et Ivry-sur-Seine, Anne Hidalgo et Philippe Boyssou et leurs adjoints.

Contrairement au centre parisien ouvert fin 2016 dans le 18e arrondissement, qui dispose à la fois d’un centre d’hébergement et d’un service d’accueil initial, le centre ivryen n’accueillera que des personnes déjà pré-accueillies ailleurs. Disposé en six quartiers, le centre abritera 200 personnes vivant en famille dont 50 issus de campements ivryens existants, 130 personnes vivant en couple et 70 femmes seules. Chaque quartier comportera plusieurs chalets à deux niveaux et des blocs sanitaires, ainsi qu’une yourte, pour les espaces de restauration.

Ce jeudi 19 janvier,  ce-sont jusqu’à 72 personnes, femmes isolées et couples, qui pourront commencer à emménager, au fur et à mesure des redirections depuis le site parisien. Mi-février, les travaux de la seconde zone d’hébergement seront terminés et permettront l’accueil et la prise en charge de 200 personnes. La fin des travaux devrait intervenir fin mars, portant la capacité totale à 400 places. A l’instar du centre parisien, le centre ivryen sera financé par l’Etat et la ville de Paris et géré par Emmaüs solidarité. C’est du reste sur un site de la ville de Paris, l’ancienne usine des eaux en attente de reconversion dans le cadre de l’appel à projets Inventons la métropole, que ce centre d’accueil temporaire est installé au croisement de l’avenue Jean Jaurès et de la rue de la Baignade, en bordure de Vitry-sur-Seine.

83 salariés sur site

Les familles accueillies seront hébergées pour une durée de trois à quatre mois, dans l’attente de leur admission en Centre d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada). Chaque îlot sera géré par une équipe de salariés permanents. Au total, 83 personnes ont été recrutées pour le site ivryen, via Pôle Emploi et la Mission locale.

Au-delà de l’hébergement, le centre proposera un certain nombre d’accompagnements pour trouver leurs repères dans la société française, qu’il s’agisse d’aide administrative ou de cours de Français, ainsi que pour reconstruire leurs liens familiaux, avec notamment des ateliers sur la parentalité. Le Samu Social effectuera également des bilans médicaux et une équipe médicale interne proposera des permanences de généralistes, de puéricultrices, de pédiatres et de gynécologie, avec les associations Pédiatres du Monde, Gynécologie Sans Frontières…. Le service petite enfance de Paris prévoit également  la présence d’une sage-femme une demi-journée par semaine. Les femmes enceintes seront orientées vers un établissement hospitalier du Val de Marne. et les enfants scolarisés sur place ou dans les écoles ivryennes, en lien avec les rectorats de Créteil et de Paris.

En parallèle de la gestion de ce centre, Emmaüs Solidarité a mis en place une maraude locale pour suivre les différents squats de la ville d’Ivry et identifier les familles qui pourraient être accueillies dans le centre, à l’horizon février-mars. “Pour la ville, il s’agit d’un sas vers les solutions de logement de droit commun, afin d’éradiquer progressivement les îlots de misère“, motive au sein au cabinet du maire.

Speed-dating solidaire, comité de suivi, réunion de bienvenue…

Si Ivry-sur-Seine n’est pas porteur du projet, la ville a décidé de l’accompagner et le suivre de près. Pour commencer, un speed-dating solidaire sera organisé le 4 février prochain en mairie, pour mettre en lien les bénévoles locaux souhaitant venir aider avec les associations qui ont besoin de monde. Pour évaluer la manière dont le centre s’intègre dans le quotidien des Ivryens, un comité de suivi de 18 personnes sera également constitué, comprenant 6 élus dont des membres de l’opposition, 6 riverains, tirés au sort parmi les volontaires, et 6 représentants associatifs. A Vitry-sur-Seine, le collectif Port à l’Anglais solidaire a pour sa part organisé une réunion publique dès ce mercredi soir (20 heures salle de quartier au 63 rue Pasteur), pour donner des informations aux riverains et accueillir les futurs bénévoles, en présence de Laurence Roques (Gisti) et Stéphanie Leboyer, responsable Emmaüs solidarité du centre ivryen.

Pour l’Etat et la ville de Paris, l’objectif de ces grands centres d’hébergement d’urgence est d’éviter les squats en ville, comme ceux de la place Stalingrad, évacués fin 2016, la difficulté étant de suivre le rythme. Lors des premières semaines, une cinquantaine d’entretiens administratifs étaient menés chaque jour alors que 70 à 80 migrants arrivent chaque jour à la capitale. Depuis début janvier, une nouvelle méthode d’accueil permettant de recevoir quatre personnes par heure, a été mise en place par Emmaüs, qui devrait permettre d’accueillir davantage de personnes, et l’ouverture du centre d’Ivry devrait faciliter la donne en augmentant la capacité d’accueil. A noter également qu’une équipe du Dispositif d’évaluation des mineurs isolés étrangers (Demie) a rejoint l’équipe du pôle d’accueil du centre parisien, pour pouvoir traiter spécifiquement leurs cas.

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