Politique locale | | 09/06/2017
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Le débat sur la suppression des départements du Grand Paris s’invite aux législatives

Le débat sur la suppression des départements du Grand Paris s’invite aux législatives

C’est à la hussarde, à la veille du premier tour des législatives, que le débat sur la suppression des départements du Grand Paris se met à nouveau à table.

Dès ce mardi, le président PCF du Conseil départemental du Val-de-Marne, Christian Favier, s’alarmait d’un projet de fusion des trois départements de petite couronne, qui serait préparé en catimini par ordonnance à la veille des vacances, s’appuyant sur “des indiscrétions“. Le député PRG sortant de la 3e circonscription du Val-de-Marne, Roger-Gérard Schwartzenberg, a également fustigé cette hypothèse, rappelant l’origine des 8 départements d’Ile-de-France en 1964 à partir des trois départements précédents (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne) pour “déconcentrer l’administration préfectorale et renforcer la démocratie départementale en la rendant plus proche des citoyens.” Ce mercredi, c’est le PCF Val-de-Marne qui lançait une campagne pour dénoncer cette perspective et défendre l’actif du département. Ce jeudi encore, les cinq présidents de groupe du Conseil départemental (LR et apparentés, centristes, écologistes, PS-MRC et Front de Gauche) qui ont signé une tribune commune avec le président pour s’inquiéter de ces “rumeurs persistantes” faisant état de “consultations au plus haut niveau de l’Etat portant sur le projet de fusion, par voie d’ordonnance, des trois départements de petite couronne avec la métropole du Grand Paris“. Et élus de s’indigner à l’unanimité d’une fusion sans étude d’impact et évaluation des précédents, réclamant ensemble au gouvernement “de garantir l’engagement d’un débat large, honnête et sans tabou sur l’avenir de l’organisation de nos territoires et des départements qui en sont une composante essentielle.

De son côté, Patrick Ollier, président LR de la Métropole du Grand Paris, a publié ce même jeudi un communiqué pour démentir “ les allégations” selon lesquelles il se rendrait à l’Elysée pour être consulté sur cette hypothèse. Le patron du Grand Paris a en revanche indiqué avoir pris des contacts pour plaider l’avenir du budget de la Métropole qui, “en l’état actuel, est indigent“a regretté l’élu.

Rumeurs fondées ou pas,  le sujet s’est ainsi invité dans la campagne des législatives. Le sujet avait du reste été remis en selle pendant la campagne des présidentielles, Emmanuel Macron candidat ayant clairement indiqué son souhait de fusionner les départements des métropoles.

Dans le Val-de-Marne, Jean-Jacques Bridey, député sortant PS et candidat LREM à sa réélection, se pose pour sa part en défenseur du projet. “Le président l’avait annoncé durant sa campagne. Dans les métropoles qui comptent désormais échelon communal, intercommunal,départemental, métropolitain et régional, il faut supprimer au moins l’échelon départemental“, défend l’ancien vice-président du Conseil départemental, pour qui l’action sociale pourrait être récupérée par l’Etat, et les collèges par la région, qui gère déjà les lycées, ou les territoires. Quid des politiques spécifiques mises en place par le Val-de-Marne ? “Ce-sont de bonnes politiques, il faut donc envisager comment les conserver, voire les étendre. Il n’y a par exemple pas de crèches départementales dans les Hauts-de-Seine, il faudrait harmoniser tout cela“, plaide le maire de Fresnes.

Nous ne ferons pas l’économie d’une nouvelle réflexion et, j‘espère, d’une nouvelle reforme qui simplifiera le mille-feuille institué par le quinquennat de François Hollande qui a multiplié les centres de décision et les sources de dépense qui éloignent l’administration locale de nos concitoyens. Il faut revenir sur ces échelons et clarifier les compétences”, enjoint sur ce point Christian Cambon, président de LR Val-de-Marne, tout en regrettant l’irruption du débat “de manière inopinée“, avant le premier tour des législatives. “La  suppression des départements est posée depuis longtemps mais pose un problème de proximité car l’action sociale relève de la proximité. Ces sujets sont suffisamment graves pour que l’on y réfléchisse à deux fois. Cela se médite et se travaille. Les sénateurs y prendront toute leur part”, poursuit le sénateur-maire de Saint-Maurice.

Au PS, le secrétaire départemental Val-de-Marne, Jonathan Kienzlen, s’accorde sur le fait qu’il y ait trop de strates mais ne voit pas “pourquoi est-ce automatiquement le département qui prendrait” et réclame du discernement sur les différentes hypothèses qui circulent. “S’agit-il de fusionner département et région comme cela avait été envisagé durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, de fusionner les trois départements de petite couronne, de fondre les départements avec la métropole ? Tout cela n’est pas pareil. L’action du Conseil départemental est une action positive pour les Val-de-Marnais et un service public utile, alors la faire disparaître d’accord, mais pour la remplacer par quoi ? Qui prend en charge quelle compétence avec quel financement ? S’il s’agit juste de faire disparaître un département PCF, un PS et un LR pour effacer les tendances droite et gauche, la ficelle est un peu grosse”, pointe le conseiller régional. Au PS, les avis semblent néanmoins diverger selon les membres. Ce mercredi, Caroline Adomo, maire-adjointe PS à Champigny et candidate dans la 5e circonscription, s’est notamment déclarée en faveur d’une suppression des strates inutiles, notamment des départements de petite couronne, à l’occasion d’un débat entre candidats à Nogent-sur-Marne.

Lire aussi les précédents articles parus lors du débat sur la suppression des départements de petite couronne en 2014, avec notamment les auditions sur ce sujet des présidents de Conseils départementaux et du Conseil régional.

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