Santé | Val-de-Marne | 01/02/2017
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Le dossier médical partagé nouvelle génération testé pour vous

Le dossier médical partagé nouvelle génération testé pour vous © Fb

Ordonnances, bilans d’actes chirurgicaux, prescriptions… les habitants du Val-de-Marne peuvent dès aujourd’hui créer en ligne un Dossier médical partagé avec leur médecin traitant, sous la forme d’un espace numérique personnalisé. Explications et test.

Le Val-de-Marne fait partis des 9 départements choisis pour expérimenter cette nouvelle version du DMP, lancé en 2011. Le sigle reste le même mais le P signifie désormais “partagé” et non “personnel”, même s’il s’agit toujours d’espaces individuels. Rien que dans le département, le potentiel est de 800 000 DMP.

Une première version avait été mise en oeuvre en 2011, suite à une loi relative à l’assurance maladie de 2004. Après un temps de mise en oeuvre assez lent, tant que le sujet est sensible (partage de données médicales) et compliqué techniquement (confidentialité, nombre important de personnes concernées), à une époque où tous les services n’étaient pas encore déployés d’emblée dans des nuages, le lancement du DMP première génération en 2011, sous l’égide d’une agence gouvernementale spécifique (l’Asip), s’est soldé par un échec, faute d’utilisateurs. Moins de 500 000 patients disposent d’un DMP alors que plus de 20 millions ont ouvert un compte Ameli (pour gérer ses remboursements santé et sa relation avec l’Assurance maladie) en France. Un vrai problème alors que le travail collaboratif est devenu opérationnel dans bien des domaines, et que le partage d’informations médicales, s’il est encadré, peut éviter des erreurs et des examens inutiles. C’est dans ce contexte qu’une deuxième phase a été lancée dès 2015, en confiant cette fois la gestion de ce dossier médical directement cette fois à la Caisse nationale d’assurance maladie, déjà en charge du service Ameli.  Cette fois, il s’agit de s’appuyer davantage sur les patients, premiers acteurs de leur santé, pour développer l’outil. Dans les neuf départements pilotes, tous les assurés vont recevoir un mail leur proposant de s’inscrire en ligne, ou peuvent se le faire envoyer dès maintenant en se connectant à la plate-forme et en indiquant leur numéro de sécurité sociale.  «Le Val-de-Marne est le seul département d’Île-de-France a avoir été sélectionné, c’est aussi le plus important en terme d’assurés sociaux puisqu’ils sont environ 1,2 millions, et nous comptons créer 800 000 DMP», explique Clémence Lalaut, directrice de la gestion du risque à la Cpam 94. Pour l’instant, seuls les assurés directs peuvent disposer d’un dossier, les ayants-droits (les enfants ou conjoints qui sont sur la carte de leur parent ou conjoint) y auront droit lors de la généralisation du dispositif en 2018. «Dans les trois mois à venir, nous allons envoyer 500 000 mails d’information pour encourager les usagers à créer leur dossier. S’ils ne peuvent le faire chez eux ou en autonomie, ils sont invités à se rendre auprès d’un point d’accueil de la CPAM, hôpital, cabinet médical… ».

Quel accès, quel intérêt et quelles garanties côté patient ?

Dès l’ouverture du DMP, le patient aura accès à l’historique des remboursements effectués par l’assurance maladie au cours des 12 derniers mois et pourra renseigner un certain nombre d’informations comme ses vœux pour le don d’organe et sa fin de vie… Au fur et à mesure de ses visites chez les médecins, pharmaciens et autres professionnels de santé, il pourra accepter ou non que les informations (diagnostic, prescriptions, analyses, hospitalisations) figurent dans ce dossier médical et soient partagés avec les professionnels de santé qu’il a autorisés. Il aura accès à l’ensemble de ces informations classés, datées, pourra les consulter et les télécharger. Le patient peut choisir de recevoir une alerte mail à chaque nouveau élément dans son dossier. « Nous avons travaillé avec la Cnil sur l’élaboration de cet outil afin qu’il respecte la législation sur la protection des données personnelles. Ainsi, le système propose une grille d’habilitation pour pour que le patient gère lui-même les autorisations d’accès à ses informations. Il reçoit une notification par sms ou par mail lorsqu’un médecin, un kiné, ou un chirurgien est autorisé à recevoir les informations », détaille Raynal Le May, directeur général de la Cpam du Val-de-Marne, rappelant que les DMP sont hébergés par une entreprises tierce et que l’assurance maladie n’a pas la possibilité de consulter les informations qui y sont déposées. En cas d’urgence, un dispositif appelé “bris de glace” permet aux praticiens des urgences d’accéder au dossier sans y avoir été habilités auparavant, à condition que le patient ait coché la bonne cas en ouvrant son dossier.

Et côté médecin ?

Reste à convaincre les médecins, dont l’intérêt est d’accéder plus simplement aux examens et conclusions de leur confrère, mais pour qui cela implique aussi des outils informatiques adaptés. « Nous sommes en train de rencontrer les professionnels de santé afin qu’ils puissent rapidement faire évoluer leurs logiciels pour pouvoir partager des documents sur le dossier numérisé du patient. Il y a aujourd’hui 60% de médecins généralistes dans le département dont le système est compatible, et une tendance similaire sur les autres professions », indique le directeur de la Cpam 94.  « En cardiologie par exemple, le patient qui a subi une intervention chirurgicale est souvent anxieux et souhaite avoir un rendez-vous le plus rapidement possible avec son cardiologue pour voir si tout va bien. Jusqu’à présent, nous ne pouvions recevoir les bilans post-opératoires que deux à trois semaine après. Avec le dossier médical partagé, on pourra avoir ces informations le jour même », se réjouit Bernard Le Douarin, président du conseil départemental de l’ordre des médecins, qui voit dans ce système une réponse aux demandes des médecins et soignants de réduction des tâches administratives pour consacrer davantage de temps aux patients.

Testé pour vous

Un membre de la rédaction, disposant déjà d’un compte Ameli, a testé pour vous ce matin. Après une première tentative ratée (problème technique indiqué sur l’écran), la deuxième tentative immédiatement après a été couronnée de succès. Des codes ont été envoyés par mail dans la demi-heure (la plate-forme garantit l’envoi en deux heures), puis un nouveau code a été envoyé en temps réel par SMS une fois le début d’inscription remplie. Bilan : une ouverture du compte en quelques minutes et très peu de clics. Pour l’instant, rien dans le dossier à part l’historique des remboursements. Dès l’ouverture du dossier, il a aussi été demandé d’accepter ou refuser que les professionnels de santé puissent accéder à ce dossier en cas d’urgence vitale.

A vous de jouer : https://www.mon-dmp.fr

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