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Environnement | | 24/02/2017
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Le golf de Villiers-sur-Marne a été expulsé

Le golf de Villiers-sur-Marne a été expulsé

Deux camions de déménagement, un huissier, la police… Voilà l’équipée qui a commencé à embarquer le matériel du golf de Villiers-sur-Marne ce jeudi matin vers 8 heures, direction un garde-meuble, pour dégager le terrain où doit cheminer un voie d’accès pour les travaux du Grand Paris Express, avant de se muer en nouveau quartier dans le cadre de la zac Marne Europe aménagée par l’Epa Marne.

Deux camions qui n’ont pas suffi à tout enlever, obligeant à reprogrammer une virée lundi prochain. “Ma société, qui était saine, est ruinée. Je n’ai n’a plus qu’à déposer le bilan. Ce-sont des emplois qui disparaissent, se désole Emmanuel Peycelon, propriétaire de l’affaire qui emploie 6 salariés. Je n’ai même plus le droit de rester le soir dans mon logement de fonction“, poursuit-il.

Tout avait commencé en 2004. A cette date, l’entrepreneur avait obtenu une AOT (Autorisation d’occupation temporaire) de 10 ans sur ce morceau de la VDO (terrains qui devaient accueillir une rocade autoroutière, la Voie de Desserte Orientale, qui n’a finalement jamais vu le jour). “Lorsqu’en 2007, l’Etat a renoncé à construire l’autoroute, pour laquelle des gens ont été expulsés avec une indemnisation de 150 Francs le m2 poru construire la route,  l’AOT aurait dû se transformer en bail commercial. Mmais en 2014, alors que l’on pensait pouvoir enfin achter la parcelle, on nous a demandé de partir au profit d’une opération immobilière à 1000Euros le m2. A l’époque,  nous avions encore 450 000 euros à amortir et j’ai demandé un transfert ou une indemnistaiuon mais l’on m’a répondu par une assignation expulsion devant le tribunal de Meaux. Celui-ci a considéré notre demande comme légitime mais ne nous a pas donné raison en raison des travaux à venir de la Société du Grand Paris (pourla construction du Grand Paris Express). Nous avons fait appel et l’audience doit se tenir le 27 avril au Tribunal de Paris”, indique Emmanuel Peycelon.

“Il a toujours été clair qu’il s’agissait une autorisation temporaire, le temps de réfléchir à l’aménagement d’un projet urbain à cet endroit. Le gérant du golf était parfaitement au courant“, réagit de son côté le député-maire LR de la ville, Jacques-Alain Bénisti.

Le gérant conteste également l’évaluation de la dépollution du terrain qui a été faite (voir notre article du 17 février sur ce sujet). “Lorsque les agents sont venus faire des tests pour réaliser l’étude d’impact environnemental de la zac, leurs tarières se sont cassée à 40-50 cm. Ils sont revenus avec un appareil à chevilles qui a pété à 1 m. Et les carottes sorties étaient explicites et extrêmement polluées. Je pense que le volume de terres encore polluées n’est pas de 130 000 m2 mais largement au-delà des 500 000 m3“, maintient le gérant, persuadé que des travaux de dépollution vont se faire en catimini.

Chez Epa Marne, on précise comment a été évaluée la volumétrie des terres polluées et l’on précise que des évaluations plus fines vont être menées. “Le practice de golf est implanté sur une butte qui représente 130 000 m3 et dont l’épaisseur varie entre 2 et 9 mètres. Ce volume a été déterminé grâce à des logiciels professionnels par comparaison de plans détaillant la topographie existante du site et le nivellement projeté de la ZAC. Les campagnes de sondages géotechniques et de pollution qui démarrent dans les jours à venir vont s’attacher à cartographier de manière extrêmement précise le contenu de cette butte. Ainsi, avant l’été, Epa Marne et les autres maîtres d’ouvrages publics intervenant sur cette zone pourront mettre en place les procédures d’évacuation des déblais et de dépollution le cas échéant conformes avec la réglementation en vigueur, afin de rendre compatibles ces terrains avec leur future vocation urbaine“, détaille l’aménageur.

“J’ai constaté qu’au fond du practice, une tractopelle avait entamé des travaux, en ayant déjà arraché quelques arbres et remué une dizaine de mètres cubes de terre”, témoigne pour sa part Jacques Grenier, co-responsable du groupe EELV local venu sur les lieux ce jeudi matin, dans un courrier envoyé le jour même au rapporteur de l’enquête publique sur une modification du PLU de Villiers qui se tient jusqu’à ce vendredi 24 février et concerne notamment le site, dénonçant une “parodie de concertation” et le “démarrage des travaux” avant la fin de l’enquête.

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