Après l’intense séance du Conseil municipal de ce mercredi, le Syctom (syndicat intercommunal des déchets) a voté la reconstruction de l’usine d’incinération d’Ivry, avec la voix du maire d’Ivry-sur-Seine. Zéro Waste France a répliqué immédiatement en menaçant d’un recours en justice.
” Ce vote est intervenu au lendemain d’une séance du conseil municipal d’Ivry au cours de laquelle une majorité d’élus s’est prononcée en faveur d’une délibération me mandatant pour voter pour ce projet. Je m’étais engagé, après le vote du vœu négatif au mois d’octobre, à ce que le conseil municipal soit saisi à nouveau après avoir obtenu l’avis des communes du bassin versant. Dans leur quasi-totalité celles-ci ont exprimé, d’une manière ou d’une autre, leur soutien au projet. Le vote positif du Conseil municipal a été rendu possible par le changement de celui des élus de droite qui avaient voté pour le vœu en octobre et n’ont pas pris part au vote cette fois ci . La déclaration de leur chef de file : « l’usine actuelle est à bout de souffle et il est indispensable de la reconstruire sur ce site » démontrant s’il en était besoin le caractère politicien de leur vote d’octobre. La persistance du vote défavorable au projet des élus socialistes, quant à elle , relève toujours de la même incohérence au regard des responsabilités de ceux-ci , en alternance avec ceux de droite, à la direction du Syctom“, se justifie le maire PCF d’Ivry dans un communiqué, regrettant au passage que la ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, n’ait pas pris la peine de le recevoir ni même de se prononcer sur ce dossier, refilant le bébé au préfet, se trompant même de département… La question au gouvernement déposée par le député Jean-Luc Laurent en novembre sur ce même sujet n’a du reste toujours pas eu de réponse non plus.
Le Collectif 3R, Zero Waste France ont répliqué à la décision du Syctom par un communiqué, regrettant cette décision et considérant son coût incompatible avec la mise en oeuvre d’une politique zéro déchet. Les associations envisagent des recours en justice à l’occasion des procédures d’obtention du permis de construire, puis de l’autorisation d’exploiter l’installation. “Nous aurions souhaité pouvoir aller jusqu’au bout de la discussion avec l’exécutif du Syctom et avec les élus de la ville de Paris. Les premiers expriment un désaccord concernant nos projections chiffrées, mais n’expliquent pas pourquoi ; les seconds disent rejoindre nos objectifs, mais dans une “temporalité” différente, sans plus de précisions”, regrette Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France. “Face à l’échec de la concertation, nous sommes contraints à l’action en justice”, appuie Anne Connan, co-présidente du Collectif 3R.
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