L’association des élus communistes et républicains et les jeunes communistes du Val-de-Marne proposent trois rencontres publiques dans les villes candidates à la mise en place du récépissé lors des contrôles d’identité. Ces tables rondes doivent permettre, au contact de chercheurs, élus, membres associatifs de refonder le rapport entre police et population.
Ils n’ont pas choisi ces trois villes par hasard . Ivry-sur-Seine, Villeneuve-Saint-Georges et Fontenay-sous-Bois ont toute trois ont adopté un vœu contre les contrôles d’identité au faciès par la mise en place d’un récépissé. «L’actualité nous montre qu’il faut engager un grand débat de société autour des rapports entre la police et la population. Il y a une défiance structurelle qui s’est construite», estime Romain Marchand, secrétaire général de l’association départementale des élus communistes et républicains. Les jeunes communistes et les élus voient dans la mise en place du récépissé, une première étape pour engager un apaisement du ressentiment d’une partie de jeunes issus de l’immigration, qui n’acceptent pas de subir des contrôles abusif. Or, si Ivry, Fontenay et Villeneuve-Saint-Georges sont prêtes à expérimenter le dispositif, elles n’ont pas obtenu le feu vert du ministère de l’Intérieur. «C’était une promesse de François Hollande, alors en campagne pour la présidentielle. Depuis nous avons essayé avec notre groupe de faire une proposition de loi en décembre 2015, mais avec l’état d’urgence, on nous a reproché de remettre en cause les missions de la police. La période électorale doit permettre de traiter cette question», assure la sénatrice PCF Laurence Cohen. Alors, les municipalités tentent d’encourager des initiatives sur le terrain comme à Ivry, où le conseil local des jeunes travaille sur le vivre ensemble et encourage à la résolution des conflits sans l’aide de la police. Des initiatives similaires avec le café des jeunes à Villeneuve-Saint-George, ou à Fontenay-sous-Bois.
Au cours de ces trois conférences où des élus, des citoyens, des membres associatifs, des juristes et des chercheurs interviendront sur les questions relatives aux violences policières et aux contrôles d’identité abusifs. Le but est d’engager des pistes pour refondre les rapports sains entre la police et la population. Seul un membre de la direction du syndicat CGT Police va représenter les gardiens de la paix, une sous-représentation liée selon les organisateurs aux contraintes hiérarchiques et à la loi du silence.
Pour Christophe Ragondet, délégué syndical Alliance, les récépissés ne sont pas une bonne idée, impliquant une charge de travail supplémentaire très lourde. Quant aux caméras piétons “pourquoi pas mais nous souhaitons qu’elles soient déclenchées qu’en opération. A l’heure actuelle, on parle de déclenchement automatique de ces caméras, nous nous y opposons. Cela pourrait enregistrer des conversations confidentielles sur des sources ou relevant de la vie privée des policiers“.
Rencontres publiques :
Ivry 17 mars dès 19 heures à la maison de la citoyenneté Jean-Jacques Rousseau
Villeneuve-Saint-George 28 mars dès 19 heures à la maison de quartier du Bois Matar
Fontenay-sous-bois 19 avril dès 19 heures au café des Larris – El Barrio
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