Société | | 22/02/2017
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Les femmes des quartiers mettent en scène leur quotidien à Champigny-sur-Marne

Les femmes des quartiers mettent en scène leur quotidien à Champigny-sur-Marne

Au départ, elles n’étaient que quinze inscrites. Mais ce mardi 21 février, ce-sont une cinquantaine de femmes des quartiers populaire de Champigny-sur-Marne, et quelques hommes, qui se sont rendus à la Maison pour tous Youri Gagarine pour participer au théâtre forum de proximité animé par Salika Amara, metteuse en scène et présidente de l’association Filles et Fils de la République.

Objectif :  leur donner la parole pour qu’elles puissent proposer différentes scènes sur des sujets de leur choix. Parmi les idées retenues ce matin, le port du voile, les problèmes de voisinages, l’éducation des enfants, l’égalité homme-femme.  Très vites, les élèves d’un jour se mettent en groupes pour réfléchir à leurs sketchs. Parmi ces femmes, certaines sont des “apprenantes” et ne parlent pas bien le Français. C’est justement l’occasion de pratiquer!

Une fois sur scène, certaines prennent leur rôle très à coeur, d’autres ne peuvent retenir quelques rires gênés. “La plupart de ces femmes n’ont pas l’habitude d’être dans la lumière“, explique Salika Amara. “On ne tourne jamais le dos au public“, lance-t-elle, tout en replaçant les comédiennes. Le premier groupe de femmes a choisi de mettre en scène une dispute entre voisins à cause de nuisances sonores. “On va appeler la police!” s’exclame l’une d’entre elles, convaincante. Après cette représentation, vient le temps du débat sur ces scènes du quotidien. “Vous en pensez quoi? Est-ce qu’il fallait vraiment appeler la police? On ne pouvait pas juste mettre de la moquette?” Très vite, une dizaine de femmes prennent la parole, chacune leur tour, pour exprimer leur point de vue. “Le but est que tout le monde puisse participer” explique Salika Amara.

Suit une improvisation sur le port du voile. Une femme voilée sur scène parle Arabe au téléphone. Une autre l’arrête: “Vous ne pouvez pas parler comme ça ici, on est en France!“. “Ça, c’est une femme qui n’aime pas les étrangers” réagit Christiane après la représentation? Cette amatrice de 50 ans vient ici pour la première fois. Elle habite dans le HLM, juste en face du Centre Youri Gagarine. “C’est pour montrer qu’on vit dans un monde mondialisé. On parle toujours d’économie, mais il y a aussi la mondialisation culturelle. Et en France, il faut être tolérant avec les étrangers!” poursuit-elle.

Un peu plus tard, c’est un sketch sur le couple qui fait réagir. Deux femmes jouent un couple en passe de divorcer, l’épouse ne supporte plus le machisme de son mari. Malika endosse le rôle de l’époux passif. “Je regarde les infos. Moi je suis l’homme, je travaille” répète-elle, faisant rire toute la salle. “On dirait mon mari!” raille Karima, une jeune mère de 28 ans, venue avec sa fille de deux ans. “Il y a des scènes, parfois, je me demande si vous ne les avez pas vécues, avance Salika Amara. Vous avez été superbes. Superbes, c’est bien le mot, car il est masculin et féminin.

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