Initiative | | 17/02/2017
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Les jeunes de l’Ecole de la deuxième chance en maraude avec la Relève de Coluche

Les jeunes de l’Ecole de la deuxième chance en maraude avec la Relève de Coluche © Fb

Pour la troisième fois cette année, une dizaine de stagiaires de l’Ecole de la deuxième chance du Val-de-Marne et leurs formateurs sont partis à la rencontre des sans abris avec l’aide des bénévoles de la Relève de Coluche, jeune mouvement dont le but est de “redonner du sourire aux plus démunis”.

Branle-bas de combat ce jeudi 16 février dans l’antenne cristolienne de l’école de la deuxième chance (E2C), qui accueille les jeunes sortis du système scolaire. Une dizaine de stagiaires s’affairent à préparer des sandwiches dans la bonne humeur. Dans quelques heures, ils vont distribuer ce casse-croûte à des sans-abris et leur proposer des vêtements, couvertures et tout le nécessaire pour ne pas avoir trop froid. «Un mardi sur deux, nous avons une réunion où l’on propose des idées, en décembre, nous avons décidé d’aider les personnes qui souffrent du froid. Un groupe de volontaires s’est formé et nous avons entamé des recherches, c’était important de savoir ce dont ces personnes avaient vraiment besoin. J’ai pu m’en rendre compte en échangeant avec des sans domicile fixe lors d’un stage aux Restos du cœur», explique Fatwa, dont la formation à l’E2C94 touche bientôt à sa fin après presque un an, et qui va avoir un entretien avec la RATP pour un poste d’agent d’accueil.

Tous ces jeunes âgés de 18 à 25 ans entrent à l’école de la deuxième chance après des parcours scolaires ou personnel sinueux. Sortis sans diplôme ni qualification du système scolaire, ils sont souvent orientés par les missions locales vers cette structure présente dans le Val-de-Marne depuis 2010 avec son antenne à Orly, puis à Créteil à partir de 2012. «Nous accueillons 320 stagiaires chaque année après un entretien, et ils restent ici une dizaine de mois, le temps d’acquérir des savoirs de bases et de préciser leur projet professionnel avec de nombreux stages», explique Jean Serror, le directeur de l’E2C94. Cette initiative solidaire fait partie intégrante de la formation des jeunes stagiaires qui peuvent également compter sur des entreprises partenaires comme Valophis, la CAF et GRDF qui ont contribué à la collecte des vêtements et des couvertures en remplissant les cartons laissés par les stagiaires. «On ne s’attendait pas à recevoir autant, nous allons faire des distributions jusqu’à ce que tout soit parti. J’ai voulu m’investir sur cette action parce que c’est important de faire preuve de générosité. Si on est dans cette école c’est pour reprendre confiance en soi, et se rendre compte qu’on sait faire des choses», confie Reda, arrivé à l’école en septembre et souhaitant travailler dans la mécanique.  Kévin, 23 ans, a lui connu la rue, et sait ce que c’est.  «Cela n’est pas sain de ne parler qu’avec des gens dans sa propre situation, cela ne permet pas de se remettre en question. Les sans abris n’attendent qu’une main tendue. Une banale conversation peut créer le déclic et faire sortir quelqu’un de la rue», indique-t-il. Aujourd’hui, il souhaite créer son entreprise dans le design.

Pour mener ce projet, Alison a contacté les bénévoles de la Relève de Coluche, créé par Mansour N’Diaye, originaire de Sevran. «J’ai créé la Relève de Coluche il y a 4 mois parce que j’avais l’impression que les initiatives pour venir en aide aux personnes dans le besoin s’essoufflaient. Ce mouvement est fait pour que les jeunes fassent profiter de leur fraîcheur, de leur spontanéité, de leur bonne humeur à ces gens là, pour ne plus les stigmatiser. Nous essayons d’être très présents sur les réseaux sociaux, nous allons passer du temps auprès des sans abris, et faisons vivre ses moment avec des vidéos en direct», détaille le fondateur.

Des rencontres que l’on n’oublie pas

Une fois les préparatifs terminés, les stagiaires embarquent dans des voitures avec certains de leurs formateurs ainsi que trois bénévoles de la Relève de Coluche. Direction le bois de Vincennes où ils espèrent trouver des sans abris. Après s’être garés près de l’étang, ils aperçoivent les toiles de deux tentes presque invisibles le long de la route de la Tourelle. Les stagiaires seraient tenté de tous y aller pour leur donner les sacs dont ils sont chargés. Finalement, ils sont quatre à traverser la route, et passer par une grille pour rejoindre les abris de fortune. «Quand on est arrivé, il y avait un homme tout seul, il nous a demandé pourquoi on voulait l’aider, comme si c’était quelque chose qui n’était plus naturel. Il nous a dit qu’il y avait aussi deux familles qui vivaient là. C’est important de leur parler, avant j’avais tendance à juger ces personnes par rapport à l’alcool notamment, mais lorsque l’on dialogue, on se rend compte qu’il y a une autre réalité», reconnaît Marie-Yvonne.

 

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