Commerce | Val-de-Marne | 24/05/2017
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Les salariés des Tati Val-de-Marne dans l’attente d’un repreneur

Les salariés des Tati Val-de-Marne dans l’attente d’un repreneur

C’est ce lundi 29 mai que le Tribunal de commerce de Bobigny  examinera les offres déposées jusque ce mardi 23 pour reprendre l’enseigne Tati, en cessation de paiement depuis fin avril.

Reprise par le groupe Eram en 2004, déjà à la barre du Tribunal de commerce, cette filiale déficitaire est à nouveau sur la sellette avec 1750 emplois dans la corbeille et 140 magasins dont 5 en Val-de-Marne. Lancée au sortir de la seconde guerre, en 1948, par Jules Ouaki, l’enseigne à mini-prix au logo vichy rose n’a jamais réussi à s’adapter au tournant du low-cost mode dans les années 2000, même si sur place, il y a toujours du monde.

«Nous sommes un peu abasourdis, nous avons toujours connu ce magasin et nous y venons dès qu’il faut acheter une babiole, des produits d’hygiène, du parfum. Pour les vêtements, nous allons au Primark du centre Créteil Soleil mais il ne vendent pas ou très peu d’accessoires. Cela nous manquerait», réagissent Amélia et Hendrick, un couple de jeunes Limeillois, habitués à venir y faire leurs emplettes au Tati de Créteil l’Echat.  «J’habite le quartier et viens occasionnellement pour acheter deux ou trois bricoles. Il y a quelques années, ce magasin avait déjà changé d’enseigne mais c’était sensiblement les mêmes produits qui étaient vendus», témoigne Jocelyne, venue essayer des chaussure qu’elle prévoit de porter cet été avec son fils. Du côté des employés, on n’imagine pas ne pas faire partie du plan de reprise. «Ce serait vraiment étonnant que nous ne figurions pas dans l’offre de reprise qui sera retenue, nous sommes l’établissement le plus vaste de France et nous avons subi une rénovation de fond en comble il y a quelques années, estime Nathalie Plaitre, responsable du magasin. Notre équipe est composée d’une trentaine de CDI qui se côtoient depuis une quinzaine d’année. J’essaye tous les jours de leur donner le peu d’information que nous obtenons, et d’être à l’écoute. J’ai vécu une situation compliquée chez Virgin et ai constaté que la mobilisation avait plutôt joué en défaveur de la société. Aujourd’hui, il y a plusieurs repreneurs alors ce serait dommage de se faire mal percevoir.»

Tati Créteil l’Echat

De l’autre côté de la Seine, sur la dalle commerciale de Choisy-le-Roi, le moral des huit salariés semble plus éprouvé. Samedi, riverains et élus se sont mobilisés devant le magasin du centre-ville pour protester contre son éventuelle fermeture. “Le magasin Tati est un commerce de proximité important pour les familles choisyennes“, insiste le maire PCF de Choisy dans un communiqué, promettant de se “battre” aux côtés des salariés “pour la préservation de leurs emplois et de leur magasin”. En grève lundi pour participer à une manifestation à Paris où une rencontre avait lieu au ministère du Travail, les salariés ont retrouvé leur magasin ce mardi pour préparer l’arrivée d’un nouveau catalogue d’articles. «Avec cette situation, nous sommes obligés de fonctionner au jour le jour, nous ne pouvons rien anticiper», expose Annick Leroux, responsable du magasin. Les salariés travaillant ensemble depuis une dizaine d’année se serrent les coudes. Ils ont reçu des offres de reclassement dans d’autres enseignes du groupe mais considèrent pour l’instant que le compte n’y est pas. «Aujourd’hui, nous avons reçu au courrier avec des propositions pour aller travailler dans les magasins Tati situés à l’étranger, Hong-Kong, Chine et Espagne. De qui se moque-t-on ? Quelques jours avant, ils nous avaient adressé un courrier pour que nous fassions connaître nos situations personnelles. Nous sommes situés entre le magasin de Créteil l’Echat et celui de Thiais Belle Epine, et craignons que l’offre de reprise ne nous inclut pas. Et même si nous sommes retenus, il n’est pas sûr que l’effectif soit conservé», détaille Nazha, une employée. Sur place, une cliente demande comment elle peut agir pour apporter son soutien au magasin. Une autre habituée, venue de Vitry-sur-Seine, n’y croit déjà plus.  «J’étais déjà déçue lorsque le Fabio Lucci est devenu Tati. Je n’ai jamais retrouvé les vêtements tels que je les appréciais dans la précédente enseigne», glisse-t-elle.

Tati Choisy-le-Roi

Le département compte cinq magasins Tati : à Charenton-le-Pont (Bercy 2), à Choisy-le-Roi, à Créteil, au Kremlin-Bicêtre (en face d’Okabe) et à Thiais (Belle Épine).

Ce mardi, les derniers candidats ont déposé leur offre de reprise. Deux d’entre elles tiennent actuellement la corde, celles de Gifi et celle d’un consortium réunissant La Foir’Fouille, Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Dépôt Bingo. Les deux proposent de reprendre entre 1250 et 1300 salariés sur les 1750 du groupe, ainsi qu’une centaine de magasins. Le Tribunal de commerce évaluera les offres la semaine prochaine et devrait rendre sa décision début juin.

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