Entreprises | | 26/04/2017
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Liquidation judiciaire pour MIM : les derniers espoirs de Scop s’effondrent

Liquidation judiciaire pour MIM : les derniers espoirs de Scop s’effondrent

Ce mardi 25 avril, les représentants Seci-Unsa, Cfdt et Fo de l’entreprise de mode pas chère MIM de Thiais, en sursis de liquidation judiciaire, ainsi que l’avocate du CE avaient été reçus à l’Élysée afin de présenter leur projet de Scop, et obtenu le soutien de la présidence de la République.

Le conseiller du président avait également fait le point avec ses homologues des ministères du Travail, des Finances et de l’Industrie, et s’était entretenu avec l’administrateur de Mim, Maître Baronnie. De bons présages donc, après une première entrevue mi-avril avec le cabinet de Cristophe Sirugue, secrétaire d’Etat à l’Industrie, qui s’était engagé par écrit à prêter de l’argent dans le cadre du FDES pour permettre au projet de se mettre sur les rails. Un projet, germé dans la tête de secrétaire national du Seci-Unsa, Eric Scherrer, avant d’être approprié par une poignée de salariés, qui devait venir en complément de la reprise partielle déjà actée par Tally Weijl et Etam de respectivement 69 et 2 magasins sur les 250 que compte la chaîne. Sa promesse : reprendre 120 à 130 des 180 magasins restants et sauver 600 emplois sur les 800 restants, moyennant un besoin en financement de 5,6 millions d’euros la première année.

De quoi susciter l’espoir mais un peu tard, après des mois de redressement judiciaire et des salariés à bout, se projetant désormais davantage dans le PSE et ses 2,6 millions d’euros pour un certain nombre d’entre eux. Un sondage interne indicatif , mis en ligne sur la page Facebook de FO, indiquait que 348 votants (58%) étaient contre le projet,  contre seulement 138 pour (23%). 13,5% réclamaient d’avantage d’information et 5,5% étaient sans opinion. 

Adoubé par le gouvernement, le projet n’a pas su mobiliser suffisamment de salariés qui se fassent entendre, ni surtout réussi à séduire le président du Tribunal de commerce, lequel, après une dernière semaine de sursis, a mis fin à l’agonie de l’enseigne de mode féminine low-cost ce mercredi en début d’après-midi. Verdict : liquidation judiciaire immédiate. Pour étayer sa décision, le tribunal a fait valoir que le fait “qu’aucun élément tangible de certitude d’un financement effectif et autonome du projet” n’a été apporté par les promoteurs du projet de Scop et que “la poursuite de l’activité de la société Mim a amené la création de nouvelles dettes auxquelles sa trésorerie ne permet pas de faire face”. Fin de partie donc pour Mim, les Mimets et les Mimettes, comme ils s’appelaient.

Une cinquantaine de salariés s’étaient déjà engagés et une vingtaine  avaient même débloqué des fonds. Il n’y avait qu’une dizaine de salariés qui voulaient être licenciés en réalité“, réagit Eric Scherrer, pour qui il s’agit d’une décision “scandaleuse”, qui ne s’est  basée “que sur des considérations financières.” “Nous avions même trouvé un dirigeant solide pour manager l’entreprise, en la personne de l’ancien directeur général durant le mandat duquel l’entreprise était florissante. On nous a reproché une proposition arrivée trop tardivement, en fin de parcours, mais c’est normal qu’elle ne soit pas survenue plus tôt. Il y avait auparavant une offre qui faisait l’unanimité (ndlr, celle du fonds Clémenty), à laquelle tous les salariés croyaient”, reprend le secrétaire national du syndicat.

Désormais, les 800 salariés sur le carreau devront trouver leur compte dans le PSE budgété à 2,6 millions d’euros. “Si l’offre de reprise en Scop avait été acceptée, il n’y aurait que 150 salariés licenciés qui auraient pu bénéficier de ce même PSE“, regrette Eric Scherrer.

Dans le détail, l’entreprise qui comptait 1600 salariés dont 350 à 400 CDD, s’était déjà séparée d’une quarantaine de personnes durant la procédure, tandis que 280 salariés travaillant dans les magasins repris par Tally Weijl et Etam, ont rejoint ces deux groupes. Reste donc 800 CDI à licencier.  Dans le Val-de-Marne, 200 personnes sont concernées, entre les 120 à 130 personnes du siège, la cinquantaine de salariés à la logistique et les employés des quatre magasins de Val-de-Fontenay, Créteil Soleil, Belle Epine et Villejuif, dont aucun ne fait partie de ceux repris.

Cette affaire est la première grosse affaire du Val-de-Marne a être traitée par le Tribunal de commerce de Bobigny au lieu du Tribunal de commerce de Créteil, depuis l’instauration des tribunaux de commerce spécialisés début 2016 pour traiter des gros dossiers.

Sur Internet, l’enseigne, qui bradait encore en début d’après-midi ses fins de collection à moins 50%, a définitivement baissé le rideau.

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