Pas question pour Luc Carvounas, sénateur-maire PS d’Alfortville, de suivre son ami Manuel Valls dans sa marche vers le nouveau président de la République. Si l’élu a défendu la ligne social démocrate de l’ancien Premier ministre,
depuis sa campagne lors des primaires de 2011 jusqu’à celle du début 2017, c’est dans le cadre du PS et pas au-delà. Légitimiste, l’élu alfortvillais a fait la campagne de Benoit Hamon dès sa désignation comme candidat et n’entend pas quitter le navire, rappelant l’attachement historique de sa commune avec le parti à la rose, citant le congrès d’Alfortville de 1969 ou l’ancien maire Joseph Franceschi qui dirigea les campagnes de François Mitterrand en 1974 et 1981.
“Non, Manuel Valls”, je ne te suivrai pas cette fois-ci”, a lancé le sénateur sur twitter à l’annonce du ralliement de l’ancien Premier ministre au futur mouvement République en marche destiné à faire émerger une majorité présidentielle autour d’Emmanuel Macron. “Quitter le navire pour abandonner la gauche française à qui ? A la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon ? Ou un mouvement ultra-libéral ? Je suis en désaccord avec le mouvement d’Emmanuel Macron sur de nombreux points comme la suppression de la taxe d’habitation et ses conséquences pour les collectivités locales, l’augmentation de la CSG, l’école à deux vitesses, le détricotage de l’ISF, les rythmes scolaires laissés à la libre appréciation des maires et créeront un effet d’aubaine dans les budgets communaux, la retraite à points, les 120 000 fonctionnaires de moins… énumère l’élu local. Tout cela est une blague, et tellement une blague qu’il n’est même pas prévu de collectif budgétaire en juillet (ndlr, loi de finance rectificative susceptible de donner une nouvelle orientation politique ou de s’adapter à un contexte particulier).”
Les vieux partis sont dans une logique d'exclusion, de division. Or ce qu'il faut aujourd'hui, c'est rassembler pour réussir #RTLMatin pic.twitter.com/48cx3cjiwb
— Manuel Valls (@manuelvalls) 9 mai 2017
Je suis progressiste réformiste mais aussi socialiste attaché à son Parti et ses valeurs. Non @manuelvalls je ne te suivrais pas cette fois
— Luc Carvounas (@luccarvounas) 9 mai 2017
“Je ne serai pas dans une opposition stérile mais pas non plus dans la majorité. Je souhaite des débat constructifs et voterai en conséquence. J’ai du reste déjà voté avec la droite républicaine au Sénat, mais je le ferai au sein du PS“, reprend l’élu, agacé, au-delà du choix de Manuel Valls, par les appels divers à abandonner la coque socialiste. “Lorsque Didier Guillaume, président du groupe PS au Sénat, annonce que le PS est mort, qui lui a donné mandat pour s’exprimer de cette manière? Pas moi en tout cas. Je n’ai donné mandat à personne pour liquider le PS et pense au contraire, à l’instar de Robert Badinter, que le parti ne va pas disparaître après cette élection. Je ne me résous pas à une vie poltique ubérisée, où d’un clic il y a tellement de militants dans un mouvement qu’il n’y a personne pour tenir les bureaux de vote, et où le succès suscite une ferveur telle qu’il n’y a même pas eu un coup de klaxon dans les rues d’Alfortville ce dimanche soir…”
Pour l’élu, il convient en revanche d’accepter les courants au sein du mouvement, et composer avec les éventuels frondeurs. “Il faut accepter de ne pas avoir des parlementaires godillots. Le sectarisme n’a plus sa place dans la vie politique française. Mais notre urgence, aujourd’hui, est de faire en sorte qu’il y ait des femmes et des hommes de gauche à l’Assemblée nationale.”
Le sénateur sortant, candidat à la députation dans sa circonscription à la suite de René Rouquet, a choisi le parlement et quittera donc son siège de maire s’i est élu en juin, tout en indiquant qu’il gardera son bureau à la mairie.
Pas d’hémorragie au sein du PS Val-de-Marne
Au sein du PS Val-de-Marne, pas d’hémorragie depuis le second tour, rassure Jonathan Kienzlen, le premier fédéral. Ceux qui ont rejoint En Marche l’ont déjà fait et en dehors du député-maire de Fresnes Jean-Jacques Bridey, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron, aucun parlementaire ou élu de premier plan n’a fait défection indique le Conseiller régional, pour qui Manuel Valls a choisi un “chemin mortifère”.
Julien Dray souhaite un repositionnement social-démocrate clair du PS
De son côté, Julien Dray, conseiller régional qui a conduit la liste départementale aux régionales de 2015, souhaite que la majorité présidentielle soit un succès et que le PS y contribue mais, “à ce stade, en tant que PS”. En revanche, ajoute l’élu, “le parti doit retrouver sa clarté et sortir de son ambiguïté avec un repositionnement social-démocrate clair afin de ne plsu se retrouver sous le chantage des frondeurs”.
Comme je l’ecrivais voici une semaine il y a bien des “deals par derrière”
Carvounas, ce n’est qu’un calcul de plus dans la logique de gagner la députation.
Melenchon est en tête au 1er tour donc il doit montrer patte blanche pour retenir la gauche de la gauche.
S’il était visionnaire, il comprendrait que l’avenir se fera sans le PS qui doit rapidement comment se relancer.
Pourquoi attendre pour démissionner de son mandat de maire ?
Est-ce la roue de secours la mairie d’Alfortville ?
Démission puisque Carvounas préfère le dorures de l’assemblée nationale. On a pas besoin de lui à Alfortville, trop ‘est trop !
Sur qu’il y a des deals “par derriere”..
Regardons ce qui va se passer sur la 9e circonscription…
On va rire
La position politique que Luc Carvounas a tenue vis à vis de manuel Valls depuis les Primaires lui fait honneur , à lui et à son engagement au PS
Oui le PS doit continuer, et Luc Carvounas montre bien qu’il y a une identité et une ligne politique à défendre au sein du PS : ni Macron, ni Hamon, ni Mélenchon. Pas de Social Libéralisme, pas de tentation vers un Centre Droit qui en France n’est qu’un masque de la droite, pas de Social Gauchisme non plus.
J’aurai cru qu’il aurait retourné sa veste. Il ne le fait pas. Bravo (pour l’instant).
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