Il s’appelle Christopher Allen Cantrell et est spécialiste de la chimie atmosphérique. Depuis qu’il a eu ses master et doctorat de sciences à l’université de Michigan, ce chercheur a dédié sa vie à la qualité de l’air,
d’abord au National Center for Atmospheric Research (NCAR) de Boulder, dans le Colorado, puis à la National Science Foundation d’Arlington, en Virginie, et enfin à l’université du Colorado, travaillant à améliorer l’instrumentation pour évaluer la composition de la troposphère (couche de l’atmosphère terrestre la plus basse, en dessous de 15 kilomètres) et comprendre les processus chimiques atmosphériques.
A partir de mars 2018, c’est en France, à l’université de Créteil, qu’il continuera à oeuvrer, au sein du Lisa (Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques). Ce laboratoire commun aux universités de Paris-Est Créteil et Paris Diderot, et au CNRS, travaille sur la compréhension du fonctionnement des atmosphères terrestres et planétaires et des impacts liés à la modification de la composition de l’atmosphère par les activités humaines. La laboratoire s’appuie pour cela sur des observations en atmosphère réelle, sur de la simulation expérimentale en laboratoire et de la modélisation numérique.
Un refuge pour le chercheur, alors que le nouveau président des Etats-Unis n’encourage plus les recherches contre le réchauffement climatique et a décidé de sortir de l’Accord de Paris acté par son prédécesseur lors de la Cop 21.
C’est dans le cadre de Make our planet great again, l’appel aux chercheurs à se mobiliser et à rejoindre la France pour mener la lutte contre le réchauffement climatique lancé par la France cet été, que le chercheur sera accueilli. Alors que 1 822 candidatures ont été reçues, 18 projets ont été retenus autour de trois axes de recherche : compréhension du système Terre ; changement climatique, résilience, développement durable, impact sociétal ; et transition énergétique. Une sélection annoncée ce lundi 11 décembre par la ministre de lʼEnseignement supérieur Frédérique Vidal et par le président de la République Emmanuel Macron, dans le cadre de l’événement Tech for Planet. Budget total : 30 millions d’euros. Sur 18 chercheurs, les trois-quarts sont américains, à l’instar de Christopher Allen Cantrell.
Retenu dans la catégorie « Changement climatique, résilience, Développement durable, impact sociétal », le chercheur américain rejoint le Lisa pour 5 ans à partir de mars 2018, grâce à un budget de 750 000 euros. Il travaillera sur son projet Across (activation biogénique du panache troposphérique suburbain) qui vise à étudier comment la pollution urbaine interagit avec les émissions émanant de l’environnement forestier et impacte la qualité de l’air. “Un tel cas est la situation typique de Paris et des grandes villes européennes. Les connaissances générées par Across permettront une meilleure compréhension de cette chimie atmosphérique complexe, ce qui mènera à des prévisions plus précises en termes de qualité de l’air et de climat”, se réjouit-on à l’Upec.
(Christopher Cantrell est en photo à droite à côté de Patrice Coll, directeur du Lisa, lors de la cérémonie de présentation des lauréats de l’appel à projets Make Our Planet Great Again).
Oui, bienvenue à ces chercheurs qu’on bâillonne (de l’autre côté de l’Atlantique et ailleurs, plus près de chez nous), même s’ils découvriront malheureusement que “l’air” politique n’est pas non plus si “pur” en France et les responsables au pouvoir pas si “aware” que ça… ou tout du moins qui jouent double jeu : “déclaration ” n’est pas “action” et bien souvent elles sont en opposition. Mais en France ne dit-on pas couramment que “la main droite ignore ce que fait la main gauche” !
Les recherches d’Across sont fondamentales pour nous autres franciliens. Nous sommes au bord de l’asphyxie de par le grignotage continue des espaces verts de proche couronne qui nous protégeaient encore (urbanisation du plateau de Saclay, du Triangle de Gonesse, du Parc départemental des Hautes Bruyères à Villejuif, etc) Et les effets de cette dégradation chimique sont également physiques : la foret nous protégeait contre l’effet de serre local et les canicules (il peut y avoir 4° de différence entre la forêt de Rambouillet et le centre de Paris).
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