Têtes blanches et classe scientifique du lycée Langevin-Wallon de Champigny-sur-Marne et Pablo Picasso de Fontenay-sous-Bois se sont mélangées ce mardi sous la Coupole de l’Institut de France pour rencontrer l’astronaute Thomas Pesquet.
Après avoir été en contact avec lui en visio-conférence alors qu’il était encore dans les étoiles, depuis la station spatiale internationale, en décembre dernier, ils ont pu se faire raconter son incroyable périple spatial en direct, et redoubler de questions.
Alors que les académiciens en habits verts font leur arrivée sous les roulements de tambours de la Garde Républicaine, les lycéens brandissent leurs smartphones pour capter ce moment de solennité. Ce public inhabituel pour une séance publique de l’Académie des Sciences n’est pas là par hasard. Catherine Bréchignac, secrétaire perpétuelle de l’institution fondée en 1666, a invité des lycéens de Paris et de sa banlieue à l’occasion de la Fête de la science qui se tient du 7 au 15 octobre. Objectif : donner envie, montrer que c’est possible. Et Thomas Pesquet en est une démonstration vivante.
«Lorsque j’étais enfant, je rêvais naïvement d’aller dans l’espace avec mes posters de navettes spatiales dans ma chambre. Mais aucun destin n’est tracé. Il n’existe pas d’école d’astronaute à qui adresser son CV. C’est moi qui me suis tracé mon propre chemin. D’abord en devenant ingénieur, puis en tant que pilote de ligne, avant de pouvoir concrétiser ce rêve, raconte le spationaute. Les jeunes ont trop souvent tendance à s’interdire de se lancer dans des objectifs professionnels dont ils ne voient pas le bout. Il faut arrêter de se censurer et se donner les moyens d’y parvenir.»
Séances d’exercices physiques, sorties extra-véhiculaires, saxophone…. Une vidéo plante le décor pour rappeler le quotidien à la station avant les questions. Wassim, élève de Champigny, se lance. Thomas Pesquet souhaite-t-il aller sur Mars ? «Pour l’instant, il y a plusieurs éléments qui nous empêchent d’envisager une mission vers Mars à court terme. Le temps du trajet est trop long et expose les spationautes à un taux de radiation trop important, et puis l’atmosphère de Mars est spécifique, pour l’heure, nous ne savons pas comment y pénétrer sans danger. Les scientifiques estiment que nous pourrions y arriver d’ici 2035-40. Est-ce que je serais encore assez en forme pour y participer ? Je ne le sais pas, en tout cas j’en ai envie!»
Lydia, en terminale à lycée Pablo Picasso, voudrait bien savoir quelle mission il a préféré pendant son séjour dans l’espace. «J’avais à coeur de monter MARES (Muscle Atrophy Research and Exercise System), une machine massive destinée à la recherche physiologique permettant de surveiller l’activité musculaire des astronautes pendant qu’ils font de l’exercice. Les données collectées peuvent être utile dans la recherche sur les myopathies.»
«C’était déjà quelque chose de pouvoir l’avoir avec nous via un écran mais le fait de le voir en vrai, c’est encore plus fort. Il nous impressionne parce qu’il est plutôt jeune et il a déjà fait des tas de choses. Nous, pour le moment, nous sommes focalisés sur des échéances à court terme : passer le bac !», s’enthousiasme Nirojan en sortant de l’Académie.
Lancelot Herrbach, lui, a d’autant plus savouré la rencontre qu’il a conçu un module détectant la présence des spationautes dans la station à l’aide d’un capteur d’humidité. «J’étais très content de savoir que j’avais participé à la création d’une expérience menée au sein de l’ISS», témoigne le passionné de drones, qui les construit lui-même.
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