Alors que les effectifs réels des élèves sont désormais connus, parents, enseignants, syndicats et élus locaux étaient au rendez-vous devant l’Inspection académique ce mercredi pour réclamer des ouvertures de classe. Reportage.
Le CTSD qui devait se tenir concomitamment pour acter la carte scolaire définitive a été reporté et 8 délégations ont été reçues par la Direction académique départementale. En fin d’après-midi, ont été annoncées de nouvelles mesures de fermeture et ouverture de classes. Reportage.
« Nos enfants ne sont pas des sardines. On ne les met pas dans une boîte et on ne les serre pas !» Christelle, parent d’élève, s’oppose à la fermeture d’une classe à l’école maternelle des Bruyères à Sucy-en-Brie, dont la directrice est pour l’instant en charge d’une classe de 34 élèves … « Je ne comprends pas comment on peut laisser des classes aussi surchargées pour l’apprentissage des enfants, quel que soit leur niveau scolaire. Je trouve ça juste inadmissible aujourd’hui que je doive être là avec ma fille de trois mois et demi pour dire que je ne suis pas d’accord. On est dans un secteur sympa où les enfants sont épanouis. On a envie que ça perdure »,renchérit Sarah, parent d’élève dans le même établissement.
A Choisy-le-Roi, c’est l’école Joliot Curie qui est au centre des attentions après l’annonce d’une fermeture de classe. « La maîtresse ne pourra pas faire de miracle … », prédit Khira, parent d’élève en CE1 dans une classe à 29 élèves. « On demande aujourd’hui un peu plus de moyens. On espère vraiment avoir cette ouverture de classe. On sait qu’avec cette ouverture, on aura quand même une année plus facile pour les maîtres et maîtresses de l’école, mais aussi pour les enfants» déplore-t-elle.
Dans deux autres communes présentes ce mercredi matin, on regrette un manque d’anticipation des ouvertures au vu du nombre de nouveaux logements. A l’école des Coquelicots du quartier de la Cerisaie à Fresnes par exemple, parents et élus ont été surpris par la non-ouverture d’une huitième classe à la rentrée, alors qu’elle était envisagée avant l’été. «J’ai envie que ma fille connaisse les mêmes conditions que mon fils quand il était aux Coquelicots, c’est-à-dire dans une classe agréable avec une écoleoù les enfants ne sont pas stressés » réclame Rahsan, mère d’élève. « Il y a une contradiction majeure. On incite les villes à construire, à créer du logement parce qu’il y a un besoin énorme en Île-de-France. Mais par ailleurs, les infrastructures, notamment en matière de scolarisation, ne suivent pas. Les collectivités se sentent un peu piégées en quelque sorte. Il y a des efforts locaux qui sont considérables. Et face à cela, on a une politique nationale qui nous laisse à l’abandon sur des sujets aussi sensibles que la scolarisation des enfants », abonde Michel Souillac, maire-adjoint, chargé de l’enseignement et l’enfance.
Même constat dans le quartier Balzac de Vitry-sur-Seine. La construction de nouveaux logements inquiète Eric Chantry, directeur de l’école Anatole France. « On est au début d’une dynamique de livraison de logements qui va s’accentuer. On souhaiterait une démarche d’anticipation.” Nouvel habitant, Anani, ancien Cristolien, témoigne. Après que le premier de ses enfants ait connu un CP à 17 élèves, le deuxième se trouve dans une classe CP de 28. L’école Anatole France demande aujourd’hui l’ouverture d’une treizième classe. “La plupart des inscriptions est concentrée dans les CP“, note par ailleurs Cyrille, enseignant. « L’effectif est chargé, l’organisation est compliquée. On a des profils d’élève en difficulté. C’est inenvisageable de fonctionner au-delà d’un certain nombre. C’est juste du délire ! On ne va plus pouvoir travailler en petit groupe, ni dédoubler la classe… »
Le CTSD reporté au vendredi 15 septembre
Alors que le CTSD (Conseil technique spécial départemental, une instance de consultation des personnels par la direction académique) devait se tenir ce mercredi matin, et qu’un bras de fer s’était engagé avec les manifestants pour que soient reçues les délégations des écoles représentées, la réunion a été reportée au 15 septembre. “ Le quorum n’étant pas atteint, la séance a dû être levée peu avant 10h. Une vingtaine de personnes, dont plusieurs représentants syndicaux, qui devaient siéger au sein de cette instance, se sont en lieu et place rassemblées devant les locaux de la direction des services départementaux de l’Education nationale et ont demandé à être reçues en audience alors qu’aucune demande n’avait été adressée avant ce jour contrairement à l’usage habituel. (…)Les services académiques regrettent cet état de fait et tiennent à souligner que le C.T.S.D est une instance de consultation, lieu privilégié du dialogue social garant du bon fonctionnement du service public d’éducation.“, s’en est expliquée la Direction académique dans un communiqué. ” Nous regrettons cette décision, nous n’avons jamais refusé de siéger, mais il n’est pas question que notre présence entérine les décisions qui seront prises et que les délégations soient reçues une fois que tout sera décidé“, a réagi Luc Bénizeau, délégué départemental SnudiFo, en annonçant l’annulation de la réunion.
13 ouvertures, 1 annulation de fermeture et 6 fermetures de classes
Après réception des délégations, de nouvelles mesures de carte scolaire ont été annoncées en fin d’après-midi.
Lire à ce sujet :
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.