Mouvement social | | 08/11/2017
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Les hospitaliers de l’AP-HP ont marché de Créteil à Limeil

Les hospitaliers de l’AP-HP ont marché de Créteil à Limeil © Fb

Pas de temps pour doucher les patients, absences record… Pour la quatorzième fois depuis la rentrée de septembre, les personnels hospitaliers de l’AP-HP ont marché pour exposer au cas par cas leurs problèmes d’effectifs et d’organisation. 

Ce mardi 8 novembre, ils étaient une vingtaine à avoir répondu à l’appel du syndicat Sud Santé pour relier l’hôpital Albert Chenevier de Créteil à celui d’Emile Roux à Limeil-Brévannes. Autour d’un café et de quelques gâteaux, une vingtaine d’hommes et de femmes prennent des forces à l’entrée de l’hôpital Albert Chenevier. Représentants syndicaux Sud Santé dans différents établissements de l’AP-HP, ils participent assidûment aux cortèges de ces « marches des hospitaliers » organisées depuis septembre.

“Douchés deux fois par mois”

«A la rentrée, nous étions censé ouvrir les lits fermés pendant l’été, mais les effectifs ne nous le permettent pas. Il y a encore du personnel indisponible. Au sein du service neurologie, dix postes d’aides soignants ont été supprimés alors que les patients sont alités et très dépendants. Dorénavant, ils ne sont douchés que deux fois par mois parce qu’il y a des contraintes techniques qui font que cela prend une heure par personnes. En psychiatrie, nous sommes passés sur une organisation en hôpital de semaine, ainsi le week-end, les patients sont envoyés dans d’autres établissements de l’AP-HP où les effectifs sont déjà en tension», expose  Jean-Claude Lamart, secrétaire de section à Chenevier.

« Auparavant, nous avions un aide soignant chargé d’installer le patient selon les besoins exprimés par le chirurgien. Il y en avait un par salle d’opération. Désormais, il y en a un pour quatre à cinq salles. Alors, le personnel soignant rustine, fait ce qu’il peut, sans que son travail ne soit apprécié. C’est même l’inverse, puisque l’on est capable de faire aussi bien avec moins d’effectif, il faut continuer ainsi. Alors il y en a qui n’en peuvent plus et craquent », enchaîne Eric Tricot, infirmier anesthésiste de l’hôpital Henri Mondor.

Un participant raconte encore, qu’à peine arrivée au sein du service gériatrie de l’hôpital Emile Roux, à Limeil-Brévannes, une jeune diplômée s’était vue confier 60 patients alors qu’en temps normal une infirmière doit en prendre en charge une vingtaine. « Elle a tenu trois mois  puis elle est partie en dépression ».

Record d’absences

« Avec la réorganisation du temps de travail imposée par la direction qui prend la forme d’un allongement des plages horaires à 10 heures, une rigidité dans les alternances entre service de jour et service de nuit, le personnel ne peut plus comme avant s’échanger des jours pour pouvoir répondre à des impératifs dans leur vie privée. Maintenant, ils sont obligés de se mettre en arrêt maladie. Notre groupe hospitalier (Mondor, Chenevier, Roux, Joffre-Dupuytren à Draveil et Georges Clémenceau à Champcueil) est le deuxième parmi les 17 de l’AP-HP en termes d’absences », souligne pour sa part David Jacquelin, aide soignant et délégué Sud à Henri Mondor.

Dans le cortège également,  quelques représentants du Centre hospitalier intercommunal de Créteil (CHIC), qui estiment leur situation similaire à celle de l’AP-HP.

Nouvelle étape 100 % Val-de-Marnaise de  Marche des hospitaliers  ce mardi 14 novembre à partir de 10 heures avec un départ de l’hôpital Paul Brousse de Villejuif jusqu’à l’hôpital Charles Foix d’Ivry-Sur-Seine.

La position de l’AP-HP complétera cet article dès que l’hôpital aura répondu à nos sollicitations.

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