A l’appel du syndicat Sud Santé, une vingtaine d’agents hospitaliers du Val-de-Marne ont marché près de deux heures ce mardi 25 septembre de l’hôpital Bicêtre jusqu’au CHU Henri Mondor. L’occasion, une fois sur place, d’exposer leurs griefs spécifiques à l’hôpital cristolien.
Alors que l’hôpital Henri Mondor a fait construire un nouveau parking et qu’un nouveau bâtiment d’odontologie ouvrira en janvier 2018, le syndicat Sud Santé estime que le compte n’y est pas pour les salariés. « Les conditions de travail des agents se dégradent à grande vitesse. Il y a des suppressions de poste, des heures gratuites jamais rendues aux agents, un surcoût de travail par agent pour une augmentation d’activité toujours demandée, un absentéisme de plus en plus élevé… A Henri Mondor, on est le deuxième groupe à arriver en tête au niveau de l’absentéisme … » dénonce Blandine Héry, secrétaire de la section Sud Santé à Henri Mondor, qui appelle à l’augmentation du PLFSS (Projet de Loi de Financement de Sécurité Sociale) pour garantir le fonctionnement de l’hôpital. « Les agents ont peu de places de crèches, et donc aucun moyen de faire garder les enfants la nuit puisqu’ils ne trouvent pas d’assistante maternelle. Même chose pour le nombre de places de parking… Reste seulement le parking payant. La marche des hospitaliers est un moyen de dénoncer tous ces points ».
Une organisation du temps de travail contestée
La nouvelle organisation du temps de travail qui a été mise en place en septembre 2016 de façon controversée, ne passe toujours pas. « On réclame 32 heures pour le personnel de jour et 30 heures pour le personnel de nuit pour avoir un meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Comment un soignant peut-il être bien dans son travail lorsqu’il n’a pas de planning fixe ? On a moins en moins de budget pour faire appel à l’intérim ou à d’autres moyens de remplacement. Qui on appelle ? Les agents de l’APHP. Des gens font des horaires qui sont complètement incroyables» interpelle Pascal Spadoni, secrétaire général de Sud Santé.
Dans la manifestation, seuls les délégués syndicaux ont pu se détacher de leur travail pour participer à la marche. « C’est un ras-le-bol général. On constate qu’on a plus de patients qu’avant. C’est un désert médical et social qui l’explique. On absorbe les petites unités donc les gens font plus de trajet pour venir se soigner, et d’autres n’en ont même plus les moyens … » témoigne Audrey, aide-soignante à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre. « On subit une pression. On n’arrive pas à concilier la vie de famille et le travail. C’est la voie du burn-out. Le manque d’effectifs a des conséquences pour nous comme pour les patients » confie à son tour Michel, représentant du personnel en gériatrie à l’hôpital Charles-Foix d’Ivry-sur-Seine. « On est en train de déshabiller l’hôpital Chenevier en envoyant du personnel à Mondor. Nos patients prennent deux douches par mois », s’alarme un autre marcheur.
La rencontre à Henri Mondor a aussi été l’occasion de mettre en lumière le combat de l’association A2N (Association Neurothérapie et Nicotine), qui regroupe des patients atteints de Parkinson, pour faire reconnaître les recherches du docteur Villafane à partir de traitements à la nicotine, lequel est actuellement menacé de licenciement.
Dès aujourd’hui à 10 heures, les agents hospitaliers se donnent rendez-vous dans le hall du CHU Henri Mondor pour continuer leur marche jusqu’à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. La marche s’achèvera le 2 octobre devant le siège de l’AP-HP.
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